FICHEDE LECTURE :L’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, Alexis de TocquevillePLAN : I. PrĂ©sentation de l’auteur II. Contexte d’écriture III. Les enjeux de l’Ɠuvre et la thĂšse de l’auteur IV. RĂ©sumĂ© du livre en trois points : livre 1, livre 2 et livre 3 V. Commentaire et critique de l’Ɠuvre VI. ConclusionL’Auteur : Alexis de
FIGAROVOX/TRIBUNE - Il n’y a pas de rupture en histoire, a expliquĂ© le grand penseur dans L’Ancien rĂ©gime et la RĂ©volution». Il est vain d’attendre un grand chamboulement des sociĂ©tĂ©s occidentales une fois la crise sanitaire jugulĂ©e, argumente Romain Marsily enseigne la communication Ă  Sciences Po dans le Master MĂ©dias et moulins Ă  vent de la pensĂ©e marketing fonctionnent Ă  plein rĂ©gime depuis le dĂ©but de la crise du coronavirus. Un monde d’aprĂšs» est annoncĂ© et le temps est venu des grandes priĂšres dĂ©magogiques. En cet Ăąge d’or de bĂȘtise dĂ©confinĂ©e qu’un Flaubert aurait merveilleusement croquĂ©, son contemporain normand Tocqueville apparaĂźt comme un merveilleux antidote, tant par sa philosophie gĂ©nĂ©alogique et empirique que par sa langue si pure et limpide, qui nous lave des clusters», distanciation sociale» et autre Nation apprenante». Lire ce chef-d’oeuvre qu’est L’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution Ă  l’aune de la pĂ©riode fort particuliĂšre que nous traversons se rĂ©vĂšle aussi prĂ©cieux que riche en enseignements, par un effet miroir saisissant. Si le plus grand Ă©vĂ©nement de l’histoire de France n’a point constituĂ© une rupture fondamentale dans notre organisation, il est permis de douter qu’un virus puisse accoucher d’un monde d’aprĂšs » La thĂšse principale de l’ouvrage, superbement Ă©tayĂ©e, est connue la grande RĂ©volution de 1789 n’a fait que prolonger et renforcer l’oeuvre de l’Ancien RĂ©gime sous de nombreux aspects, Ă  commencer par la centralisation administrative et le poids Ă©crasant de l’État sur nos vies, nos affaires et nos moeurs politiques. La RĂ©publique et les rĂ©gimes qui suivirent furent trĂšs largement une continuitĂ© de l’Ancien RĂ©gime, et Tocqueville rencontre partout les racines de la sociĂ©tĂ© actuelle [celle de 1856, mais cela vaut aussi pour celle de 2020] profondĂ©ment implantĂ©es dans ce vieux sol».La crise sanitaire a offert quelques nouveaux exemples des absurditĂ©s de la centralisation qu’a perpĂ©tuĂ©e la Ve RĂ©publique. Lire le XVIIIe siĂšcle racontĂ© par Tocqueville nous permet ainsi, de maniĂšre presque rĂ©confortante, de retrouver foultitude de caractĂ©ristiques actuelles du pays et du rapport des Français aux pouvoirs administratifs et politiques. Tout cela n’enlĂšve bien entendu rien au gĂ©nie propre de la RĂ©volution, mais il s’agit tout du moins d’une premiĂšre leçon de modestie pour le lecteur de 2020 si le plus grand Ă©vĂ©nement de l’histoire de France n’a point constituĂ© une rupture fondamentale dans notre organisation et notre administration, il est permis de douter qu’un virus saisonnier, aussi tragique soit-il, puisse accoucher d’un monde d’aprĂšs». Seuls les esprits totalitaires ou opportunistes peuvent souhaiter changer brusquement le monde et les peuples. L’histoire est une lente continuitĂ©, une galerie de tableaux oĂč il y a peu d’originaux et beaucoup de copies»À lire aussiMarcel Proust est le romancier par excellence du confinement»Aussi, il est savoureux de noter que, exactement comme il y a deux siĂšcles et demi, ce sont les Ă©lites politiques et intellectuelles du moment qui soufflent le plus sur les braises du monde d’aprĂšs». Les gens qui avaient le plus Ă  redouter sa colĂšre [du peuple] s’entretenaient Ă  haute voix en sa prĂ©sence des injustices cruelles dont il avait toujours Ă©tĂ© victime [...] ils employaient leur rhĂ©torique Ă  peindre ses misĂšres et son travail mal rĂ©compensĂ© ils le remplissaient de fureur en s’efforçant ainsi de le soulager. Je n’entends point parler des Ă©crivains, mais du gouvernement, de ses principaux agents, des privilĂ©giĂ©s eux-mĂȘmes» nous dit Tocqueville. Les gilets jaunes voulaient du changement concret et plus de considĂ©ration, les infirmiers rĂ©clament de meilleurs salaires, mais c’est le prĂ©sident de la RĂ©publique dont le livre programmatique s’intitulait RĂ©volution qui souhaite, probablement Ă  juste titre, interroger le modĂšle de dĂ©veloppement dans lequel s’est engagĂ© notre monde depuis des dĂ©cennies et qui dĂ©voile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos dĂ©mocraties» allocution du 12 mars 2020 et ce sont les Ă©lites en hĂ©licoptĂšre ou en tĂ©lĂ©travail qui glosent sur le monde d’aprĂšs et enjoignent le bas peuple de moins consommer et de vivre note dĂ©jĂ  que derriĂšre cette bienveillance se cache un grand fond de mĂ©pris» qui constitua un allume-feu de 1789 Il semblait qu’on eĂ»t entiĂšrement oubliĂ© la Jacquerie, les Maillotins et les Seize, et qu’on ignorĂąt que les Français, qui sont le peuple le plus doux et mĂȘme le plus bienveillant de la terre tant qu’il demeure tranquille dans son naturel, en devient le plus barbare dĂšs que de violentes passions l’en font sortir». Saper, en mots plus qu’en actes, les fondements d’un systĂšme conduit davantage Ă  mettre en lumiĂšre ses injustices qu’à amadouer le peuple. Il s’agit donc lĂ  d’une deuxiĂšme leçon tocquevillienne saper, en mots plus qu’en actes, les fondements d’un systĂšme conduit davantage Ă  mettre en lumiĂšre ses injustices qu’à amadouer le peuple, ou l’idĂ©e que l’on se fait de lui. Celui-ci n’est pas dupe et perçoit trĂšs bien que les injonctions Ă  moins consommer venant de personnes qui, ne serait-ce qu’en quelques dĂ©placements en jet privĂ©, ont un bilan carbone» Ă©quivalent Ă  plusieurs gĂ©nĂ©rations d’existences sages et modestes, n’ont aucune valeur intellectuelle ni morale. Il perçoit Ă©galement trĂšs bien les grossiers artifices de communication et un rapport fluctuant Ă  la vĂ©ritĂ©, qui en deviennent alors humiliants. Tocqueville rapporte l’anecdote selon laquelle une grande noble, Madame du ChĂątelet ne faisait pas difficultĂ© 
 de se dĂ©shabiller devant ses gens, ne tenant pas pour bien prouvĂ© que des valets fussent des hommes». Aujourd’hui, c’est une autre forme d’exhibitionnisme, intellectuel et moral, qu’une nouvelle noblesse politique n’hĂ©site pas Ă  afficher, pensant le peuple trop frustre pour en percevoir son colĂšre n’en est donc qu’accrue, quand l’information en continu et les rĂ©seaux sociaux mettent toujours davantage en Ă©vidence ce mĂ©pris et cette indĂ©cence, ce qui rend la situation inflammable. Cette derniĂšre l’est d’autant plus que de nombreux fondements civiques se sont effondrĂ©s depuis des dĂ©cennies, dans un contexte de confusion des ordres, de nihilisme ambiant et d’archipĂ©lisation du pays, si bien analysĂ©e par JĂ©rĂŽme troisiĂšme leçon de cette lecture, parmi de nombreuses autres, se dessinet, plus redoutable sĂ©quence aura sans nul doute Ă©tĂ© celle des privations des libertĂ©s les plus Ă©lĂ©mentaires - justifiĂ©es ou non, lĂ  n’est pas le propos - et de l’effondrement de la confiance des citoyens dans l’État pour le protĂ©ger, et ce malgrĂ© les amortisseurs sociaux renforcĂ©s par le gouvernement, le pic de la crise Ă©conomique restant Ă  venir. Les restrictions des libertĂ©s individuelles sont souvent apparues comme Ă  contre-temps, contre-intuitives pourquoi fermer les parcs et les plages quand des lignes de mĂ©tro sont ouvertes? et sans fin le site de vĂ©rification de l’actualitĂ© par le gouvernement, la loi Avia et les atermoiements autour de l’application StopCovid en resteront des taches. Mais indiscutablement, les esprits ont Ă©tĂ© savamment prĂ©parĂ©s Ă  une remise en question, mĂȘme momentanĂ©e, des libertĂ©s fondamentales et Ă  l’effacement de l’ordre politique tel que notre tradition politique l’entend depuis quelques siĂšcles. Nos aptitudes Ă  la servitude volontaire, dĂ©jĂ  consĂ©quentes, ont Ă©tĂ© fort bien entretenues. Et pire, ont Ă©tĂ© mises en place des lĂ©gislations et rĂ©glementations qui pourraient, demain, si elles tombaient en de mauvaises mains, faire les dĂ©lices de tout pouvoir lire aussiJacques Julliard Obsolescence de Marx, actualitĂ© de Tocqueville»Ce dĂ©labrement dĂ©mocratique, bien qu’en phase d’accĂ©lĂ©ration, ne date pas de cette lĂ©gislature et ne se limite pas Ă  la France, ce qui rend cette tendance plus durable et dĂ©vastatrice, tant elle dĂ©tourne les citoyens de la chose publique et la classe dirigeante de la dĂ©cence commune. Mais comme l’analyse Tocqueville Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en rĂ©volution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supportĂ© sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dĂšs que le poids s’en allĂšge. Le rĂ©gime qu’une rĂ©volution dĂ©truit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ©, et l’expĂ©rience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui oĂč il commence Ă  se rĂ©former. Il n’y a qu’un grand gĂ©nie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets aprĂšs une oppression longue.» Et quand bien mĂȘme l’oppression fĂ»t courte et justifiĂ©e, on ne voit pas trace d’un gĂ©nie qui pourrait sauver le prince, la rĂ©volution qu’il appelle de ses voeux - ou qu’il subira - risquant ainsi de ne pas ĂȘtre trĂšs favorable Ă  la libertĂ©. Tout ce qu’on ĂŽte alors des abus semble mieux dĂ©couvrir ce qui en reste et rend le sentiment plus cuisant le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilitĂ© est plus vive » Tocqueville Le mal qu’on souffrait patiemment comme inĂ©vitable semble insupportable dĂšs qu’on conçoit l’idĂ©e de s’y soustraire. Tout ce qu’on ĂŽte alors des abus semble mieux dĂ©couvrir ce qui en reste et rend le sentiment plus cuisant le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilitĂ© est plus vive.» poursuit Tocqueville. Le reflux de la vague du coronavirus, avec le lot de dĂ©sillusions qu’il dĂ©voile, pourrait ainsi raviver les sensibilitĂ©s, pour le pire mais aussi possiblement pour le qui achĂšve de souligner d’une part le caractĂšre aussi incertain que dangereux des thĂ©ories mondedapresques», et d’autre part l’immense responsabilitĂ©, ces prochains mois et annĂ©es, des dirigeants politiques pouvoir, opposition, nouveaux visages surgissant sur le devant de la scĂšne - et des mĂ©dias - afin de conserver ce qui demeure conservable de notre si malmenĂ©e dĂ©mocratie libĂ©rale. Si tant est qu’ils le veuillent et qu’ils le puissent.
Fichelecture sociologique Tocqueville L1S1 Ă©tudiĂ© est rĂ©gime et la rĂ©volution Ă©crit par alexis tocqueville en 1856. les passages Ă©tudiĂ©s sont le chapitre le . Se connecter S'inscrire; Se connecter S'inscrire. Accueil. Ma Librairie. MatiĂšres. Tu n'as pas encore de cours. Livres. Tu n'as pas encore the livres. Studylists. Tu n'as pas encore de Studylists. Documents Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisDans une Europe livrĂ©e depuis quarante ans aux orages politiques soulevĂ©s par la RĂ©volution française, Tocqueville apparaĂźt comme la conscience du milieu du siĂšcle. Avec une luciditĂ© qui, aujourd'hui encore, nous Ă©tonne, il fait le point pour comprendre, et non pour juger, une force dont chacun pressentait, pour s'en rĂ©jouir ou s'en alarmer, qu'elle allait changer la face du monde. Cette force, c'est l'idĂ©e dĂ©mocratique. Certes, elle n'Ă©tait pas ignorĂ©e. Dans la lignĂ©e de Bonald ou de Maistre, les nostalgiques de l'Ancien RĂ©gime y voyaient l'incarnation du mal. Mais ceux-lĂ  mĂȘmes qu'Ă  l'Ă©poque on considĂ©rait comme des libĂ©raux parce qu'ils acceptaient la RĂ©volution, Benjamin Constant, Guizot, Royer-Collard, s'efforçaient, par des artifices maladroits, d'en contenir les consĂ©quences. Conscients de l'impossibilitĂ© d'annihiler le grand espoir nĂ© en 1789, ils visaient Ă  en Ă©luder la rĂ©alisation. Ils tentaient de dĂ©vier le courant dĂ©mocratique vers des parodies de gouvernements libres oĂč la volontĂ© du peuple ne peut se reconnaĂźtre que traquĂ©e, divisĂ©e, voici qu'un jeune homme, la veille presque inconnu, lance comme un brĂ»lot, dans ce milieu d'esprits Ă©triquĂ©s et retors, un livre consacrĂ© Ă  la dĂ©mocratie, qui n'est ni un pamphlet, ni une utopie, ni un appel Ă  l'insurrection. En 1835, lorsque parurent les deux premiers volumes de La DĂ©mocratie en AmĂ©rique, que voyait-on dans la dĂ©mocratie ? Pour les uns, une formule irrĂ©alisable, bonne tout au plus Ă  servir de repoussoir Ă  un rĂ©gime fondĂ© sur la raison ; pour les autres, le drapeau d'une agitation permanente, inapte par consĂ©quent Ă  ĂȘtre l'emblĂšme d'une organisation politique stable. Tocqueville ne s'immisce pas dans ce dĂ©bat, car, pour lui, il ne s'agit plus de discuter des prĂ©fĂ©rences, mais de constater comme un fait inĂ©luctable l'avĂšnement de la dĂ©mocratie. Ce fait, il l'a enregistrĂ© aux États-Unis, et c'est Ă  raison de la pertinence de ses observations que les sociologues se flattent de le compter parmi l'un des plus grands d'entre eux. Mais ce fait a Ă©tĂ© aussi l'objet de ses mĂ©ditations. À ce titre, il apparaĂźt Ă  cĂŽtĂ© de Montesquieu comme le premier des moralistes politiques français. Moraliste, c'est bien d'ailleurs ce que Tocqueville voulut ĂȘtre. Parti en AmĂ©rique avec son ami Gustave de Beaumont, magistrat comme lui, pour y Ă©tudier le rĂ©gime pĂ©nitentiaire Tocqueville comprit que quelle que soit la richesse des observations accumulĂ©es durant un sĂ©jour de moins d'un an, il serait prĂ©somptueux de sa part de prĂ©tendre offrir aux lecteurs un tableau exhaustif du Nouveau Monde. Le sujet du livre serait donc la dĂ©mocratie, l'expĂ©rience amĂ©ricaine n'intervenant que pour fournir Ă  la rĂ©flexion les donnĂ©es sans lesquelles elle n'eĂ»t abouti qu'Ă  une thĂ©orie dĂ©sincarnĂ©e. Aussi bien la deuxiĂšme partie de l'ouvrage, publiĂ©e en 1840, accuse-t-elle ce souci de s'Ă©lever aux idĂ©es gĂ©nĂ©rales dans les chapitres vĂ©ritablement prophĂ©tiques oĂč Tocqueville Ă©tudie l'influence qu'exercent les idĂ©es et les sentiments dĂ©mocratiques sur la sociĂ©tĂ© politique ».Le succĂšs de l'Ɠuvre fut immense. Élu Ă  l'AcadĂ©mie des sciences morales et politiques en 1838, Ă  l'AcadĂ©mie française en 1841 alors qu'il n'avait que trente-six ans, l'auteur reçut la consĂ©cration d'une opinion unanime qui sut reconnaĂźtre que jamais esprit de premiĂšre valeur [...] n'avait mĂ©ditĂ© avec autant de gravitĂ© et de luciditĂ© le problĂšme – de plus en plus ardu, Ă  mesure que se compliquent les sociĂ©tĂ©s – de gouverner les hommes pour le bonheur du plus grand nombre sans les asservir ni les avilir » J. J. Chevallier. Les AmĂ©ricains eux-mĂȘmes lui furent reconnaissants de leur avoir rĂ©vĂ©lĂ© l'esprit et les ressorts de leurs institutions. Il n'est pas difficile de dĂ©celer, chez Tocqueville, l'intention d'instruire les gouvernants de la France. S'il a Ă©crit un livre, ce n'est pas seulement pour satisfaire une lĂ©gitime curiositĂ©, c'est pour y trouver des enseignements dont nous puissions profiter ». Or cette leçon, ce n'est pas d'institutions toujours contingentes et maladroites qu'il y a lieu de la tirer, c'est d'un fait qui domine l'histoire l'Ă©galisation des conditions. [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 6 pagesÉcrit par professeur Ă  la facultĂ© de droit et des sciences Ă©conomiques de ParisClassificationHistoireHistoriensHistoriens françaisHistoirePersonnages historiquesPersonnages historiques, xixe humaines et socialesPolitiquePolitologues, auteurs en sciences politiquesAuteurs en sciences politiques, xixe rĂ©fĂ©rences TOCQUEVILLE ALEXIS DE 1805-1859 » est Ă©galement traitĂ© dans DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE, Alexis de Tocqueville - Fiche de lectureÉcrit par Éric LETONTURIER ‱ 1 132 mots ‱ 1 mĂ©diaDe la dĂ©mocratie en AmĂ©rique est le fruit d'un voyage que le tout jeune magistrat Ă  Versailles, mis en position dĂ©licate par la rĂ©volution de 1830, en vertu de son appartenance Ă  une famille lĂ©gitimiste, entreprit, accompagnĂ© de son ami Gustave de Beaumont, en AmĂ©rique entre avril 1831 et mars 18 [
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LAncien RĂ©gime et la RĂ©volution, livre 1, Alexis de Tocqueville, causes sociales, RĂ©volution française, nouvel ordre politique, Etats gĂ©nĂ©raux, classes sociales, noblesse, seigneurie, abolition des privilĂšges Lecture RĂ©sumĂ© Sommaire Extraits page: sur 4 RĂ©sumĂ© du document "L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution" est le dernier ouvrage de l'auteur. J'avoue que dans l'AmĂ©rique j'ai vu plus que l'AmĂ©rique ; j'y ai cherchĂ© une image de la dĂ©mocratie elle-mĂȘme, de ses penchants, de son caractĂšre, de ses prĂ©jugĂ©s, de ses passions ; j'ai voulu la connaĂźtre, ne fĂ»t-ce que pour savoir du moins ce que nous devions espĂ©rer ou craindre d'elle. » De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique, I, 1835 1. Biographie a. Origine sociale et Ă©tudes ConsidĂ©rĂ© comme un des pĂšres fondateurs de la sociologie moderne, grĂące au travail de rĂ©habilitation de Raymond Aron dans son ouvrage Les Ă©tapes de la pensĂ©e sociologique, Alexis Henri Charles ClĂ©rel, Vicomte de Tocqueville, naĂźt Ă  Paris le 29 juillet 1805 au sein d’une famille aristocrate normande. Il compte au sein de sa famille des personnages illustres comme Malesherbes et RenĂ© de Chateaubriand. Ses parents ont Ă©chappĂ© de peu Ă  la guillotine rĂ©volutionnaire. Son pĂšre exerce des fonctions politiques sous le Premier Empire 1804-1815 comme Pair de France et, sous la Restauration 1815-1830, comme PrĂ©fet. Alexis de Tocqueville est Ă©duquĂ© par un prĂ©cepteur dans un milieu oĂč la nostalgie de l’Ancien RĂ©gime est forte. En 1820, il frĂ©quente le CollĂšge Royal de la ville de Metz oĂč son pĂšre a Ă©tĂ© nommĂ© PrĂ©fet. Ses lectures des philosophes des LumiĂšres le conduisent Ă  faire Ă©voluer sa croyance religieuse et ses valeurs aristocrates. De 1823 Ă  1826, il s’installe Ă  Paris et effectue des Ă©tudes de droit. Avant d’entamer une carriĂšre de magistrat Ă  Versailles, le voyage rituel de fin d’études le conduit en Italie de 1826 Ă  1827. b. Sa carriĂšre professionnelle ‱ À son retour d'Italie, il prend ses fonctions de juge-auditeur. Tocqueville semble davantage intĂ©ressĂ© par la pratique du droit au quotidien comme lieu d’observation des comportements sociaux que par l’analyse juridique thĂ©orique. C’est Ă  cette Ă©poque qu’il fait la connaissance de son futur compagnon de voyage, Gustave de Beaumont. De 1828 Ă  1830, la proximitĂ© avec Paris lui permet de suivre l’enseignement de François Guizot. Il commence Ă  envisager une carriĂšre politique. Il assiste en 1830 aux deux journĂ©es insurrectionnelles, non sans crainte pour sa famille. MĂȘme s’il prĂȘte serment au nouveau rĂ©gime, son opinion est assez partagĂ©e entre le courant lĂ©gitimisme fidĂšle Ă  Charles X et l’orlĂ©anisme plus libĂ©ral de Louis-Philippe Ier qui permet Ă  la bourgeoisie d’accĂ©der au pouvoir. Ses doutes le conduisent Ă  s’interroger et Ă  prendre du recul sur la situation politique française. ‱ En 1831, ce besoin de distance le conduit Ă  quitter la France pour l’AmĂ©rique en compagnie de son ami Beaumont. Ils espĂšrent obtenir, grĂące Ă  ce voyage, les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la rĂ©daction d’un ouvrage qui leur permettra une certaine reconnaissance Ă  leur retour en France. Ils obtiennent que leur voyage se fasse sous le couvert d’une mission officielle visant Ă  Ă©tudier le systĂšme pĂ©nitentiaire amĂ©ricain. Ils s’embarquent, le 2 avril 1831, pour un voyage qui ne sera pas de tout repos. Ils se rendent Ă  New-York et sont accueillis dans la sociĂ©tĂ© mondaine dans laquelle ils rĂ©alisent leur enquĂȘte. Ils constatent le matĂ©rialisme particuliĂšrement dĂ©veloppĂ© de la sociĂ©tĂ© du nouveau monde et la grande diversitĂ© du fait religieux. Mais ce qui va le frapper le plus, c’est le sens civique et patriotique de cette population. Ils conduisent leur enquĂȘte officielle sur le systĂšme pĂ©nitentiaire mais s’intĂ©ressent surtout au fonctionnement de cette sociĂ©tĂ©. Ils vont Ă©tendre leur pĂ©riple au Nord et Ă  l’Ouest des États-Unis en visitant les villes de Buffalo et de DĂ©troit. Ils feront la connaissance des populations amĂ©rindiennes en s’éloignant davantage de la civilisation europĂ©enne. Ils vont sĂ©journer aussi au Canada dĂ©couvrant les liens Ă©troits existant entre la culture française et cette terre lointaine. Ils poursuivront leur voyage dans le sud et le termineront par Washington avant de rentrer en France en mars 1832. ‱ Au retour de son voyage, il s’engage dans une carriĂšre politique et commence la rĂ©daction du premier volume de l’ouvrage consignant ses rĂ©flexions De la DĂ©mocratie en AmĂ©rique publiĂ© en 1835 le second volume paraĂźtra en 1840. Il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie des Sciences morales et politiques en 1838, puis est Ă©lu dĂ©putĂ© en 1839. Dans ce rĂ©gime vouĂ© aux intĂ©rĂȘts de la bourgeoisie, Tocqueville ne voit guĂšre de solutions aux problĂšmes politiques de la France. Il s’engage dans la dĂ©fense de la libertĂ©. Il rĂ©digera trois rapports parlementaires sur la question de l’abolition de l’esclavage dans les colonies, sur la rĂ©forme du systĂšme pĂ©nitentiaire et sur l’AlgĂ©rie. Il entreprend en 1841 un premier voyage en AlgĂ©rie qu’il renouvellera en 1846. AprĂšs la RĂ©volution de 1848, il participe Ă  la rĂ©daction de la nouvelle Constitution. Il sera ministre des Affaires Ă©trangĂšres en 1849. Le coup d’État en 1851 de Louis NapolĂ©on l’oblige Ă  quitter la scĂšne politique dĂ©finitivement. Il termine sa vie par la rĂ©daction de son dernier grand ouvrage De l’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution qui demeurera inachevĂ© Ă  sa mort le 16 avril 1859. 2. L’analyse de Tocqueville dans la pensĂ©e sociologique ‱ Tocqueville va construire une analyse comparative Ă  la fois dans le temps et dans l’espace. La prise de distance grĂące Ă  ses voyages et l’analyse comparative de l’Ancien RĂ©gime et de la RĂ©volution, vont lui permettre de dĂ©velopper une analyse du processus de dĂ©mocratisation. Pour lui, la dĂ©mocratie se dĂ©finit avant toute chose comme le processus d’égalisation des conditions et l’accĂšs de plus en plus dĂ©veloppĂ© des citoyens aux affaires publiques. Il affirme ainsi que Ă  mesure que j'Ă©tudiais la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, je voyais de plus en plus, dans l'Ă©galitĂ© des conditions, le fait gĂ©nĂ©rateur dont chaque fait particulier semblait descendre, et je le retrouvais sans cesse devant moi comme un point central oĂč toutes mes observations venaient Ă  aboutir. » La dĂ©mocratisation entraĂźne pour Tocqueville une transformation des rapports sociaux Dans les dĂ©mocraties, les serviteurs ne sont pas seulement Ă©gaux entre eux ; on peut dire qu'ils sont, en quelque sorte, les Ă©gaux de leurs maĂźtres ». Il explique ce changement par le fait que maĂźtres et serviteurs sont, dans une dĂ©mocratie, dans le cadre d’un accord momentanĂ© et libre de leurs deux volontĂ©s ». ‱ Tocqueville n’est pas un nostalgique de l’Ancien RĂ©gime, mais n’est pas pour autant un admirateur sans borne de la dĂ©mocratie bourgeoise qui se met en place au dĂ©but du 19e siĂšcle en France. La principale prĂ©occupation de Tocqueville est son interrogation sur les consĂ©quences de l’égalitĂ© dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques. Le systĂšme dĂ©mocratique prĂ©sente pour lui un certain nombre de risques qui peuvent se rĂ©sumer dans la contradiction entre ce processus Ă©galitaire et la libertĂ©. Le gouvernement du plus grand nombre apparaĂźt pour lui comme source de dangers potentiels pour la libertĂ©. Le processus de dĂ©mocratisation et la toute puissance de la volontĂ© de la majoritĂ© peuvent conduire selon lui au sacrifice des libertĂ©s. La premiĂšre menace Ă  laquelle conduit le processus d’égalisation des conditions est la tyrannie d’une lĂ©gislation uniforme et celle d’un pouvoir centralisĂ©. Le processus de dĂ©mocratisation fait courir le risque d’un despotisme de la majoritĂ© qui imposerait ses dĂ©cisions Ă  l’ensemble de la population. Toutes les opinions se valent dans ce rĂ©gime de la volontĂ© populaire, et la majoritĂ© s’impose comme le principe unique de dĂ©cision. Autre risque, au combien important, est le dĂ©veloppement pour Tocqueville de l’individualisme dĂ©mocratique Ainsi, non seulement la dĂ©mocratie fait oublier Ă  chaque homme ses aĂŻeux, mais elle lui cache ses descendants et le sĂ©pare de ses contemporains ; elle le ramĂšne sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cƓur ». La passion ardente » des hommes pour l’égalitĂ© peut ainsi les conduire Ă  accepter une nouvelle forme d’esclavage, le despotisme dĂ©mocratique. Le risque qui dĂ©coule de cette passion est le repli sur la sphĂšre privĂ©e et le dĂ©sengagement des citoyens de la sphĂšre publique. Tocqueville proposera certaines solutions inspirĂ©es de son voyage pour remĂ©dier Ă  cette contradiction entre libertĂ© et Ă©galitĂ© la dĂ©centralisation des pouvoirs, le renforcement des libertĂ©s locales, la dĂ©fense de l'indĂ©pendance de la presse, les associations, la protection des croyances religieuses, notamment. ‱ L’hĂ©ritage de Tocqueville est important. Son Ɠuvre s’inscrit dans la pensĂ©e libĂ©rale de la modernitĂ©. Il sera Ă  l’origine des analyses portant sur le phĂ©nomĂšne d’abstention politique et sur la crise de la reprĂ©sentation politique dĂ©mocratique. Les critiques concernant la construction de l’opinion publique s’inspireront en grande partie de son Ɠuvre. L’analyse du processus de moyennisation sera aussi portĂ©e Ă  son Tocqueville, grĂące Ă  son voyage au cƓur de la dĂ©mocratie amĂ©ricaine, va mettre en Ă©vidence l’importance du processus de dĂ©mocratisation dans le passage Ă  la modernitĂ©. Ce processus inĂ©luctable, et nĂ©cessaire selon lui, lui semble cependant porteur de menaces contre la libertĂ© des hommes en sociĂ©tĂ©. Le despotisme dĂ©mocratique qui repose sur la passion pour l’égalitĂ© risque de fragiliser le lien qui unit les citoyens au sein des sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques contemporaines en conduisant au sacrifice des libertĂ©s. Principaux ouvrages - De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique Tome I, 1835 ; Tome II 1840 - De l’Ancien RĂ©gime et de la RĂ©volution 1856 Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours ! ï»żFondsAlexis de Tocqueville; Inventaires d'archives; Etat gĂ©nĂ©ral des fonds; Histoire et documents . Toute l'histoire du dĂ©partement; Galerie d'expositions. 1692, bataille navale au large du Cotentin; Saint Louis et la Normandie; Les juifs de la Manche sous l'Occupation, 1940-1944; Les enfants de la libĂ©ration; HĂ©raut PlaymobilÂź, raconte-nous une histoire de
dimanche 17 mai 2020 par Frédéric Richard tocqueville, centralisation, ancien régime, révolution française, parlements, offices, officiers, privilÚges, monarchie absolue, contrÎleur général, sudélégué, intendant, longue durée, sociologie, préfet, états-unis, canada, modernité, pierre rosanvallon, françois-xavier emmanuelli.

Alexisde Tocqueville, en écrivant L'ancien régime et la révolution, s'inscrit en fait dans une perspective trÚs générale; il ne cherche pas seulement à cerner le caractÚre spécifique de la démocratie française tel qu'il se cristallise dans la Révolution.

Alexis De tocqueville Version IntĂ©grale Enregistrement Publication 2021-03-13 Lu par Raminagrobis Livre audio de 10h04minFichier Zip de 474 Mo il contient des mp3442 - TĂ©lĂ©chargements - Dernier dĂ©compte le TĂ©lĂ©charger clic droit "enregistrer sous"Lien TorrentPeer to peerSignalerune erreur Commentaires Image libre de droit tĂ©lĂ©chargĂ©e du site internet premiers siĂšcles de la monarchie, le moyen Ăąge, la renaissance ont donnĂ© lieu Ă  d’immenses travaux et ont Ă©tĂ© l’objet de recherches trĂšs-approfondies qui nous ont fait connaĂźtre non pas seulement les faits qui se sont passĂ©s alors, mais les lois, les usages, l’esprit du gouvernement et de la nation Ă  ces diffĂ©rentes
\n \n\nl ancien régime et la révolution tocqueville fiche de lecture
FICHEDE LECTURE :L'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, Alexis de Tocqueville; Qui cherche dans la libertĂ© autre chose qu'elle-mĂȘme est fait pour servir. l'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution Tocqueville, Alexis de. Commentez cette citation. Les grandes rĂ©volutions qui rĂ©ussissent, faisant disparaĂźtre les causes qui les avaient produites
Issu d'une famille aristocratique, Alexis de Tocqueville est surtout un dĂ©fenseur de la libertĂ© et un grand penseur de la dĂ©mocratie et de ses limites. Il en analyse l'Ă©volution, les bienfaits et les dangers, en s'appuyant surtout sur l'observation de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique. La sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique est celle qui a pour valeur essentielle l'Ă©galitĂ©. Ce type de sociĂ©tĂ©, dans lequel chaque individu participe Ă  la vie politique, progresse inĂ©vitablement dans le monde les hommes rĂ©clament l'Ă©galisation des conditions, et peu Ă  peu les privilĂšges hĂ©rĂ©ditaires disparaissent. Toutefois, cette sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique est confrontĂ©e Ă  trois dangers principaux -L'individualisme, le confort matĂ©riel pouvant pousser les citoyens Ă  se replier sur leurs propres ambitions et leur sphĂšre domestique "L'individualisme est un sentiment [...] qui dispose chaque citoyen Ă  s'isoler de la masse de ses semblables et Ă  se retirer Ă  l'Ă©cart avec sa famille et ses amis, de telle sorte que, aprĂšs s'ĂȘtre ainsi créé une petite sociĂ©tĂ© Ă  son usage, il abandonne volontiers la grande sociĂ©tĂ© Ă  elle-mĂȘme". Aristote, dĂ©jĂ , considĂ©rait la famille comme une sociĂ©tĂ© naturelle ». Tocqueville souligne qu'elle peut ĂȘtre un obstacle Ă  la responsabilitĂ© du citoyen. -Le despotisme de la majoritĂ©, qui consiste en l'uniformisation de la pensĂ©e et le conformisme passif, qui engendre une oppression de la minoritĂ© et un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la politique. Ce type de despotisme peut dĂ©couler du contrat social selon Rousseau, pour qui la volontĂ© gĂ©nĂ©rale » dĂ©mocratique est la volontĂ© majoritaire, la majoritĂ© pouvant contraindre la minoritĂ© Ă  ĂȘtre libre » ou Ă  s'exclure du corps social. -Le despotisme doux de l'État tutĂ©laire, sous la forme d'un pouvoir paternaliste qui maintiendrait les hommes dans un Ă©tat d'enfance et de passivitĂ©. Ce thĂšme anticipe celui de l' Etat-providence » au 20°siĂšcle. Comme le montrent les deux despotismes qui menacent de s'installer, la dĂ©mocratie est marquĂ©e par une tension interne majeure la disparition de la libertĂ© au profit de l'idĂ©al absolu que reprĂ©sente l'Ă©galitĂ©. En effet, la "passion pour l'Ă©galitĂ©" conduit les hommes Ă  prĂ©fĂ©rer "l'Ă©galitĂ© dans la servitude Ă  l'inĂ©galitĂ© dans la libertĂ©". Pour rĂ©soudre ce problĂšme, Tocqueville affirme qu'il faut abandonner l'idĂ©e selon laquelle l'Ă©galitĂ© ne peut ĂȘtre garantie que par un pouvoir central fort et tutĂ©laire ce qui dĂ©truit la libertĂ©. Pour concilier libertĂ© et Ă©galitĂ©, il faut dĂ©centraliser le pouvoir par la crĂ©ation de contre-pouvoirs, de pouvoirs intermĂ©diaires grĂące aux associations partis, coopĂ©ratives, etc.. De plus, il faut Ă©duquer le citoyen et lui montrer l'importance de sa participation aux affaires politiques afin d'Ă©viter que celui-ci ne laisse les seuls reprĂ©sentants gouverner Ă  sa place. Dela dĂ©mocratie en amĂ©rique - souvenirs - l'ancien rĂ©gime et la rĂ©volution par Alexis Tocqueville aux Ă©ditions Bouquins. DĂšs sa parution, en 1835, De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique fut un Ă©vĂ©nement pour tous ceux qui rĂ©flĂ©chissaient des

Il y eut au XVIIIe siĂšcle bien des rĂ©volutions libĂ©rales. Notamment l’amĂ©ricaine, dont Tocqueville 1805 – 1859 Ă©tudia d’une certaine maniĂšre les effets dans le dĂ©sormais classique De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique qui est, plus largement, une lecture de la civilisation amĂ©ricaine. L’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, texte plus tardif du mĂȘme Tocqueville, tente quant Ă  lui de cerner les causes qui enfantĂšrent une autre rĂ©volution la française de 1789. La thĂšse que prĂ©sente Tocqueville est que la RĂ©volution française ne constitue pas une rupture dans l’histoire de France. Il y a pour lui une continuitĂ© entre l’avant et l’aprĂšs. La RĂ©volution n’est pas sortie de rien. L’Ancien RĂ©gime Ă©tait fondĂ© sur un terreau de libertĂ© qui contenait ainsi les premiers germes de son effondrement. Pour Tocqueville, la RĂ©volution ne fit qu’abolir les derniers privilĂšges fĂ©odaux pour complĂ©ter les libertĂ©s dĂ©jĂ  acquises progressivement jusqu’au XVIIIe siĂšcle. L’extrait prĂ©sentĂ© ci-dessous est tirĂ© d’un des derniers chapitres du livre. Dans les pages prĂ©cĂ©dentes, Tocqueville montra en quoi maintes libertĂ©s que l’on croit faussement ĂȘtre les fruits de la RĂ©volution existaient dĂ©jĂ  durant l’Ancien RĂ©gime. AprĂšs avoir minutieusement reconstituĂ© ce paysage prĂ©-rĂ©volutionnaire, il montre comment la RĂ©volution en est sortie presque nĂ©cessairement. Le texte Ă©tudiĂ© ici compare deux notions dont on peut dire encore aujourd’hui qu’elles structurent grossiĂšrement les camps du libĂ©ralisme et du socialisme, et qu’on assimile grossiĂšrement Ă©galement Ă  la droite et Ă  la gauche, au prix de quelques contre-sens. Ces notions, ce sont la libertĂ© et l’égalitĂ©. Quelles sont leurs natures ? Sont-elles antinomiques ? Doit-on en privilĂ©gier une plutĂŽt que l’autre ? Ces questions structurent encore le dĂ©bat politique contemporain. C’est la dialectique entre ces deux passions » qui furent principalement le moteur de la RĂ©volution. Pour Tocqueville, le crime fut de dĂ©laisser la libertĂ©, ce que l’on fit aprĂšs, et mĂȘme pendant la RĂ©volution. Cela n’eut pour rĂ©sultat que d’ouvrir grand la voie Ă  la tyrannie napolĂ©onnienne. Si l’on suit l’auteur, il eut Ă©tĂ© possible d’éviter tant de sang, d’éviter la RĂ©volution mĂȘme pour peu que l’on ait gardĂ© un bon Ă©quilibre entre la libertĂ© et l’égalitĂ©. Tocqueville, L’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, Livre III, Chapitre VIII Comment la RĂ©volution est sortie d’elle-mĂȘme de ce qui prĂ©cĂšde », 1856 Ceux qui ont Ă©tudiĂ© attentivement, en lisant ce livre, la France au XVIIIe siĂšcle, ont pu voir naĂźtre et se dĂ©velopper dans son sein deux passions principales, qui n’ont point Ă©tĂ© contemporaines et n’ont pas toujours tendu au mĂȘme but. L’une, plus profonde et venant de plus loin, est la haine violente et inextinguible de l’inĂ©galitĂ©. Celle-ci Ă©tait nĂ©e et s’était nourrie de la vue de cette inĂ©galitĂ© mĂȘme, et elle poussait depuis longtemps les Français, avec une force continue et irrĂ©sistible, Ă  vouloir dĂ©truire jusque dans leurs fondements tout ce qui restait des institutions du moyen Ăąge, et, le terrain vidĂ©, Ă  y bĂątir une sociĂ©tĂ© oĂč les hommes fussent aussi semblables et les conditions aussi Ă©gales que l’humanitĂ© le comporte. L’autre, plus rĂ©cente et moins enracinĂ©e, les portait Ă  vouloir vivre non seulement Ă©gaux, mais libres. Vers la fin de l’ancien rĂ©gime ces deux passions sont aussi sincĂšres et paraissent aussi vives l’une que l’autre. A l’entrĂ©e de la RĂ©volution, elles se rencontrent ; elles se mĂȘlent alors et se confondent un moment, s’échauffent l’une l’autre dans le contact, et enflamment enfin Ă  la fois tout le coeur de la France. C’est 89, temps d’inexpĂ©rience sans doute, mais de gĂ©nĂ©rositĂ©, d’enthousiasme, de virilitĂ© et de grandeur, temps d’immortelle mĂ©moire, vers lequel se tourneront avec admiration et avec respect les regards des hommes, quand ceux qui l’ont vu et nous-mĂȘmes auront disparu depuis longtemps. Alors les Français furent assez fiers de leur cause et d’eux-mĂȘmes pour croire qu’ils pouvaient ĂȘtre Ă©gaux dans la libertĂ©. Au milieu des institutions dĂ©mocratiques ils placĂšrent donc partout des institutions libres. Non seulement ils rĂ©duisirent en poussiĂšre cette lĂ©gislation surannĂ©e qui divisait les hommes en castes, en corporations, en classes, et rendaient leurs droits plus inĂ©gaux encore que leurs conditions, mais ils brisĂšrent d’un seul coup ces autres lois, oeuvres plus rĂ©centes du pouvoir royal, qui avaient ĂŽtĂ© Ă  la nation la libre jouissance d’elle-mĂȘme, et avaient placĂ© Ă  cĂŽtĂ© de chaque Français le gouvernement, pour ĂȘtre son prĂ©cepteur, son tuteur, et, au besoin, son oppresseur. Avec le gouvernement absolu la centralisation tomba. Mais quand cette gĂ©nĂ©ration vigoureuse, qui avait commencĂ© la RĂ©volution, eut Ă©tĂ© dĂ©truite ou Ă©nervĂ©e, ainsi que cela arrive d’ordinaire Ă  toute gĂ©nĂ©ration qui entame de telles entreprises ; lorsque, suivant le cours naturel des Ă©vĂ©nements de cette espĂšce, l’amour de la libertĂ© se fut dĂ©couragĂ© et alangui au milieu de l’anarchie et de la dictature populaire, et que la nation Ă©perdue commença Ă  chercher comme Ă  tĂątons son maĂźtre, le gouvernement absolu trouva pour renaĂźtre et se fonder des facilitĂ©s prodigieuses, que dĂ©couvrit sans peine le gĂ©nie de celui qui allait ĂȘtre tout Ă  la fois la continuateur de la RĂ©volution et son destructeur. L’ancien rĂ©gime avait contenu, en effet, tout un ensemble d’institutions de date moderne, qui, n’étant point hostiles Ă  l’égalitĂ©, pouvaient facilement prendre place dans la sociĂ©tĂ© nouvelle, et qui pourtant offraient au despotisme des facilitĂ©s singuliĂšres. On les rechercha au milieu des dĂ©bris de toutes les autres et on les retrouva. Ces institutions avaient fait naĂźtre jadis des habitudes, des passions, des idĂ©es qui tendaient Ă  tenir les hommes divisĂ©s et obĂ©issants ; on raviva celle-ci et on s’en aida. On ressaisit la centralisation dans ses ruines et on la restaura ; et comme, en mĂȘme temps qu’elle se relevait, tout ce qui avait pu autrefois la limiter restait dĂ©truit, des entrailles mĂȘme d’une nation qui venait de renverser la royautĂ© on vit sortir tout Ă  coup un pouvoir plus Ă©tendu, plus dĂ©taillĂ©, plus absolu que celui qui avait Ă©tĂ© exercĂ© par aucun de nos rois. L’entreprise parut d’une tĂ©mĂ©ritĂ© extraordinaire et son succĂšs inouĂŻ, parce qu’on ne pensait qu’à ce qu’on voyait et qu’on oubliait ce qu’on avait vu. Le dominateur tomba, mais ce qu’il y avait de plus substantiel dans son oeuvre resta debout ; son gouvernement mort, son administration continua de vivre, et, toutes les fois qu’on a voulu depuis abattre le pouvoir absolu, on s’est bornĂ© Ă  placer la tĂȘte de la LibertĂ© sur un corps servile. À plusieurs reprises, depuis que la RĂ©volution a commencĂ© jusqu’à nos jours, on voit la passion de la libertĂ© s’éteindre, puis renaĂźtre, puis s’éteindre encore, et puis encore renaĂźtre ; ainsi fera-t-elle longtemps, toujours inexpĂ©rimentĂ©e et mal rĂ©glĂ©e, facile Ă  dĂ©courager, Ă  effrayer et Ă  vaincre, superficielle et passagĂšre. Pendant ce mĂȘme temps la passion pour l’égalitĂ© occupe toujours le fond des coeurs dont elle s’est emparĂ©e la premiĂšre ; elle s’y retient aux sentiments qui nous sont les plus chers ; tandis que l’une change sans cesse d’aspect, diminue, grandit, se fortifie, se dĂ©bilite suivant les Ă©vĂ©nements, l’autre est toujours la mĂȘme, toujours attachĂ©e au mĂȘme but avec la mĂȘme ardeur obstinĂ©e et souvent aveugle, prĂȘte Ă  tout sacrifier Ă  ceux qui lui permettent de se satisfaire, et Ă  fournir au gouvernement qui veut la favoriser et la flatter les habitudes, les idĂ©es, les lois dont le despotisme a besoin pour rĂ©gner. La rĂ©volution française ne sera que tĂ©nĂšbres pour ceux qui ne voudront regarder qu’elle ; c’est dans les temps qui la prĂ©cĂšdent qu’il faut chercher la seule lumiĂšre qui puisse l’éclairer. Sans une vue nette de l’ancienne sociĂ©tĂ©, de ses lois, de ses vices, de ses prĂ©jugĂ©s, de ses misĂšres, de sa grandeur, on ne comprendra jamais ce qu’ont fait les Français pendant le cours des soixante annĂ©es qui ont suivi sa chute ; mais cette vue ne suffirait pas encore si l’on pĂ©nĂ©trait jusqu’au naturel mĂȘme de notre nation. Pour approfondir, ce produit disponible chez un libraire de proximitĂ©, Ă©thique, responsable, durable et Ă©quitable

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