Translationsin context of "lorsqu'on brise" in French-English from Reverso Context: Je crains que, lorsqu'on brise la tradition, il ne soit trop tard. Translation Spell check Synonyms Conjugation. More. Conjugation Documents Grammar Dictionary Expressio. Reverso for Windows. Log in. Register Log in Connect with Facebook Connect with Google Connect with Apple. Reverso
Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon Japon le display ... Voir le deal c a v e . i n i m i c u m . rpg ‱ poudlard intra muros ‱ ▄ les tours La VoliĂšre 2 participantsAuteurMessageBlake Milton-WhiteDepraved prince ‱ sex, drugs && rock'n rollMessages 1223Camp De mon cĂŽtĂ©. Je mĂšne ma propre bataille !Sujet You found me -Elise Ven 29 Mai - 1713 His only one && the former loverIn the end, everyone ends up aloneLosing her, the only one who's ever knownWho I am, who I'm not, who I wanna beNo way to know, how long she will be next to voix rĂ©sonnait, douce, fluette, agrĂ©able, sans que pour autant il n'en perçoit le sens ni ne comprenne la moindre parole. Pourtant elle Ă©tait lĂ , s'approchant de lui en mĂȘme temps que ces bruits de pas feutrĂ©s allant vers sa direction, du moins il n'en Ă©tait pas tout Ă  fait certain, et s'en contrefichait. Un soupir s'Ă©chappa des lĂšvres du Serpentard sans mĂȘme qu'il ne s'en aperçoive, car plongĂ© dans son sommeil serein, plus rien ne pouvait le perturber, pas mĂȘme les doux rayons du soleil effleurant sa peau et tentant de le sortir du lit. Puis un souffle, chaud et suave, glissa au creux de son cou ; ce fut cette touche lĂ©gĂšre qui le sortit des bras de MorphĂ©e, car le jeune homme ouvrit les yeux qui se posĂšrent dĂšs lors sur un visage. Un visage doux, angĂ©lique, familier certes, mais un visage penchĂ© bien trop prĂšs au-dessus du sien et qui arracha chez lui une surprise dĂ©tonnante comme il venait de sortir de son sommeil dans un bond. Etouffant une lĂ©gĂšre plainte surprise avant de se redresser trop violemment, Blake sentit sa tĂȘte se cogner trop fortement contre le dossier du lit. Un gĂ©missement de douleur s'Ă©chappa de ses lĂšvres alors qu'il passa une main dans ses cheveux, insistant sur l'endroit endolori infligĂ© par l'impact créé par l'Ă©tonnement. Il se redressa alors, Ă  peine rĂ©veillĂ©, les draps blancs glissant de son torse dĂ©nudĂ© dans un froissement d'Ă©toffes comme il entendit des petits gloussements amusĂ©s en son - Ca va Blake ? »BLAKE - Ca va.... » murmura-t-il de sa voix suave tout en continuant de se masser la - Je t'ai fait peur, non ? » demanda la demoiselle dans un enthousiasme - Tu as juste failli me tuer d'une crise cardiaque fourdroyante... »CASSY - ... pas Ă  ton Ăąge voyons. »BLAKE - Qu'est-ce que tu fais ici ? » questionna alors le Serpentard tout en arquant les - Par Merlin, alors c'est vrai ! Lust m'a tout racontĂ© mais... il t'a pas loupĂ©, regarde moi la taille de ton bleu... Bleu-noir en fait, j'en sais trop rien... »Ne comprenant rien aux paroles de son amie venu le rĂ©veiller de maniĂšre sournoise, Blake arqua les sourcils, Ă©tonnĂ©, portant dĂšs lors une main sur sa joue droite ; lĂ  oĂč s'Ă©taient posĂ©s les yeux Ă©meraudes de la demoiselle qui lançait dĂšs lors des rires amusĂ©s ainsi que des plaintes offusquĂ©es. Cassy partit alors dans un monologue dont le flux verbal ne lui permettait sans doute pas de respirer, mais surtout qui ne pouvait ĂȘtre compris d'une quelconque personne venant de se rĂ©veiller d'Ă  peine cinq heures de sommeil bien trop courtes. Le Serpentard fronça lĂ©gĂšrement les sourcils, sentant une douleur piquante naĂźtre sous le bout de ses doigts comme il se massait doucement la joue, se demandant dĂšs lors comment il avait pu se faire un hĂ©matome de ce genre en une simple nuit... A peine s'Ă©tait-il posĂ© la question que dĂ©jĂ  il sentit un mal de tĂȘte atroce l'assaillir , et ce fut dans un soupir que le jeune homme se laissa tomber de nouveau sur son lit, non sans heurter violemment sa tĂȘte contre le dossier de celui-ci. Un gĂ©missement de douleur Ă©touffĂ© s'Ă©chappa de ses lĂšvres, suivi d'un "fuck" virulent comme il posa une main sur son front pĂąle, cachant par ailleurs ses yeux trop - T'es pas au mieux de ta forme toi. Remarque c'est normal, aprĂšs la soirĂ©e d'hier... Je me demande comment tu peux t'enfiler autant de verres et de cachets Ă  la fois... Par Merlin, il a pas Ă©tĂ© de main morte. Encore heureux qu'il sache pas viser, sinon tu aurais eu un bel oeil au beurre-noir Ă  l'heure qu'il est. » rĂ©pliqua la jeune fille d'une voix fluette tout en passant une main dans une douce caresse sur l'hĂ©matome du - Ferme-lĂ . »CASSY - Toujours aussi aimable au rĂ©veil toi. T'as qu'Ă  t'en prendre Ă  toi mĂȘme, si tu n'avais pas autant bu hier, tu n'aurais pas la gueule de bois, et tu pourrais m'Ă©couter parler sans avoir l'impression qu'un marteau piqueur se tape un dĂ©lire dans ton crĂą... »BLAKE - Il s'est passĂ© quoi hier ? »CASSY - Hmmm, rien de trĂšs diffĂ©rent de d'habitude. Une bonne soirĂ©e, de bonnes cuites, et quelques Ă©chaufourrĂ©s entre camĂ©s en manque de coke. Tu t'es battu avec Heyvengale, tu t'en souviens pas ? »Blake passa une main dans ses cheveux sombres dans un soupir, murmurant alors dans un souffle las un "non" bref et agacĂ©. Si sa mĂ©moire lui faisait dĂ©faut, la douleur elle, Ă©tait pour le moins prĂ©sente et venait bel et bien lui rappeler qu'il avait dĂ» effectivement sauter Ă  la gorge du premier intrus venu jouer avec ses nerfs pour une raison ou pour une autre... Quoiqu'on n'avait guĂšre besoin de raison, lorsque l'on ressentait l'effet du manque. Les souvenirs se bousculaient vivement dans sa mĂ©moire, tel un puzzle inachevĂ© dont il manquait quelques piĂšces hasardeuses, mais mĂȘme avec tous les efforts du monde, le Serpentard ne parvenait Ă  se remĂ©morer entiĂšrement de sa soirĂ©e. L'alcool Ă©tait l'adage de la fĂȘte, la drogue celle de son Ăąme tiraillĂ©e ; mais il faisait avec, sombre prince des temps modernes au talent si pointu pour se dĂ©truire lui mĂȘme et se taillader l'Ăąme. La voix de Cassy rĂ©sonna de nouveau, comme elle posa sur lui ce qui ressemblait Ă  un parchemin - Il est midi, tu as ratĂ© tout ton samedi matin, et un hibou t'a apportĂ© ça il y a cinq minutes. »De nouveau, le jeune homme se redressa dans un soupir, attrapant au passage la missive qu'il dĂ©roula soigneusement. Le mot Ă©tait signĂ© de la main d'Elise, sa Elise, ou du moins la considĂ©rait-il comme telle quand elle ne le voyait que comme un ancien amant devenu un ami proche. Son regard sombre pris une teinte grave, quand son coeur loupa un battement, prĂȘt Ă  s'arrĂȘter dans une mĂ©canique incontrĂŽlable. La belle lui demandait de la rejoindre Ă  la voliĂšre ; sans doute Ă©tait-ce important, peut-ĂȘtre n'allait-elle pas bien, et dĂ©jĂ  Blake s'imaginait le pire sur l'Ă©tat d'Ăąme de sa princesse. Aussi, il n'en fallut pas plus pour qu'il ne saute du lit et ne prenne une douche glaciale et brĂšve avant qu'il ne s'habille afin de s'enquĂ©rir de la demande de sa douce. Certes, il y avait dĂ©jĂ  fort longtemps que Blake et Elise ne formaient plus un couple, mais elle avait Ă©tĂ© la seule avec laquelle le Serpentard aurait aimĂ© voir l'idylle se prolonger. Pour autant, les obstacles s'Ă©taient dressĂ©s devant eux, et malgrĂ© les prĂ©mices d'un amour qu'il portait pour la Gryffondor, le jeune homme tĂ©nĂ©breux y avait mis un terme, sacrifiant son Ăąme et son coeur pour sauver ceux de la douce princesse qu'il ne voulait pas voir sombrer. Un sacrifice qui pesait encore lourd sur la conscience de Blake, tant il ne pouvait s'Ă©viter de penser ĂŽ combien il aimerait dĂ©poser un baiser sur ses lĂšvres chaque fois qu'il la tenait contre lui. Toucher l'armure cybarine de ses lĂšvres guerriĂšres, caresser ses joues roses d'une ombre fugace dĂ©ployĂ©e, humer son parfum sucrĂ© fait d'effluves suaves, goĂ»ter au fruit de son Ă©paule... mais demeurer ami, au nom de son Ăąme trop fragile qu'il voulait sauver. De peur sans doute que la belle n'ait pour elle quelques Ă©tats d'Ăąme trop fort, ce fut dans un pas de course rapide que Blake arriva, essoufflĂ©, sur le seuil de la voliĂšre. Et comme il se redressa, il vit sa silhouette frĂȘle se retourner vers lui, soulevant son coeur et allumant dans ses yeux cette infinie douceur. BLAKE - Elise ? »Allait-elle bien ou non... Quoiqu'il en soit, le Serpentard avait bien vite accouru Ă  ses cĂŽtĂ©s ; qu'il pleuve ou qu'il neige, que les terres s'entrechoquent ou que les vents ne le repoussent, le jeune homme trouverait toujours un moyen de se tenir auprĂšs de la belle lorsqu'elle le lui demandait. Et Ă  voir sa fine silhouette, se tourner vers lui, il ressentait dĂ©jĂ  ces frissons violenter sa peau, disparaissant dans une plaie d'amour qui s' Blake Hunter Milton-WhiteCome break me down, bury me, bury meI am finished with you. Look in my eyesYou're killing me, killing theme * Elise R. CorriganR. ▬ Sitting closer than my pain ; he knew each tear before it came. Messages 28Localisation Partout. Camp De mon cĂŽtĂ©. Je mĂšne ma propre bataille !Sujet Re You found me -Elise Lun 1 Juin - 1640 Au dĂ©tour d'une ruelle une musique retentit, aussi malicieuse et mĂ©lancolique que des Ă©tincelles harmonisĂ©es. Cette mĂ©lodie me bouleverse ; j'ai l'impression qu'il pleut et qu'il fait soleil en mĂȘme temps partout en moi. » Malzieu. Une note. Puis deux. Le piano se fait entendre, rugissant sa mĂ©lancolie d’une façon bouleversante. Les touches sonnent, glacent le sang, brisent les rĂȘves et les refont. Aux commandes, il y a cette petite brune, presque entiĂšrement cachĂ©e derriĂšre son instrument. Ses petites mains n’ont de cesse de frĂŽler les touches, elles sont si rapides et si gracieuses qu’elle nous laisse ici, inerte devant une beautĂ© sans limite. Cette fille, c’est Lili. Ses yeux sont fermĂ©s sur le monde, cherchant un ailleurs meilleur dans la mĂ©lodie. Elle n’a pas besoin de sa vue pour jouer, juste de son talent et de ses sentiments qui l’enivrent. On parcoure sa tristesse au fil des secondes qui s’exĂ©cutent, tels des bourreaux capables de l’anĂ©antir. On ne l’a jamais vu ainsi, jamais aussi sentimentale que quand elle joue. Puis soudain, notre bonheur dĂ©rape ; elle arrĂȘte, essoufflĂ©e, comme ci elle venait de parcourir des kilomĂštres et des kilomĂštres sans s’arrĂȘter. Ses yeux s’ouvrent Ă  nouveau, dĂ©livrant ses larmes et ses iris aux couleurs majestueuses. Elle est belle, mĂȘme quand elle est triste. Une poupĂ©e aux formes humaines qui nous apparaĂźt alors. D’un seul coup elle se relĂšve, petit pantin au cƓur de verre. Elle avance de quelques pas, puis fait marche arriĂšre, bercĂ©e par la douce allure de son piano. Sans comprendre pourquoi, elle prend appuie dessus et griffonne quelques mots sur un parchemin. Il fallait qu’il sache. Ce mot Ă©tait destinĂ© Ă  Blake, sĂ»rement Ă©tait-il le seul Ă  pouvoir lui prĂȘter main forte. DĂ©ranger Eden ? Non, elle allait s’en vouloir ensuite. Les jours s’étaient rapidement suivis, et elle n’avait donnĂ© aucune nouvelle, se terrant dans son dortoir comme une Princesse prise au piĂšge. L’envie lui manquait de sortir des abĂźmes qui avaient rĂ©ussis Ă  l’emporter. Il fallait qu’elle le rassure, qu’elle lui dise ce qu’il s’était produit, il y a quelques jours de cela. Il fallait Ă  tout prix qu’elle lui raconte ses mĂ©saventures en cherchant Ă  effacer le passĂ©, qu’il sache enfin pourquoi cette douleur persistait toujours. De sa fine Ă©criture, elle traça les derniers mots de son parchemin. J’en ai besoin ». Avait-elle bien fait ? Elise avait du mal Ă  se confesser, sĂ»rement car trop fiĂšre pour Ă©taler ses fautes et ses faiblesses. Elle prĂ©fĂ©rait se taire, ou communiquer sa souffrance d’une maniĂšre diffĂ©rente que les mots.. En somme, elle Ă©tait une vĂ©ritable Ă©corchĂ©e vive, et les Ă©preuves n’étaient que de simples coups de poignards qu’on lui enfilait au fur et Ă  mesure. Elle subsistait tant bien que mal, consciente que s’affaiblir ne servirait Ă  rien. Pourtant, ses pensĂ©es, ses idĂ©es, sa fiertĂ© n’avaient jamais collĂ©es Ă  son apparence. Un ange sans ailes Ă©tait-il rĂ©ellement considĂ©rĂ© comme un ange ? Peut ĂȘtre avait-elle dĂ©jĂ  la jolie poupĂ©e s’en alla alors, son cƓur ne l’épargnant plus. Ses pas devenaient de plus en plus hĂ©sitants et lents. Le silence Ă©tait parvenu jusqu’à elle d’une maniĂšre sĂ»rement trop brusque. A nouveau, rien ne l’entourait ; pas mĂȘme un seul Ă©lĂšve, ni mĂȘme un seul tableau. Aucun son, aussi futile soit-il, ne parvenait Ă  ses oreilles. Le fruit de son imagination dĂ©bordante ? Certainement pas. Le SeptiĂšme Ă©tage n’était pas si souvent surpeuplĂ©, bien au contraire. A cette heure-ci, il Ă©tait mĂȘme pratiquement dĂ©sert ; et puis elle n’avait qu’à fermer les yeux pour demeurer Ă  nouveau seule, comme dans cette salle avec son piano. Son cƓur rata quelques battements, son souffle se fit plus court, plus Ă©nergique. Elle se dirigeait vers une des tours, celle de la VoliĂšre. Au pas oĂč elle allait, il lui en faudrait certainement du temps pour rejoindre cet endroit haut perché  Mais aprĂšs tout, est-ce que ça avait de l’importance ? C’est ainsi que la belle traversait les couloirs Ă  douce allure, scrutant le moindre dĂ©tail sur chaque Ă©lĂšve. Elle semblait subjuguĂ©e par leur façon de s’activer, prĂȘts Ă  tout perdre pour la moindre parcelle de plaisir, cherchant du rĂ©confort dans les rayons que produisait le soleil. Etaient-ils heureux ? Fiers de leurs vies, maĂźtres de leurs destins ? Les questions fusaient dans l’esprit de la jeune lionne, Ă  prĂ©sent prĂȘte Ă  atteindre son but ultime. La voliĂšre s’étendait devant ses yeux Ă©bahis. La brise parvenait jusqu’à elle, effleurant sa peau en quelques caresses qui ne cessaient de la faire frissonner. Ses cheveux virevoltaient dans le vent Ă  mesure que son visage blafard scrutait l’horizon. Il n’allait certainement pas tarder, Ă  moins qu’il ne soit pas encore rĂ©veillĂ©. Dans ce cas, la jeune Gryffondor allait pouvoir attendre encore quelques heures avant de voir le Serpentard pointer le bout de son nez. La petite poupĂ©e ferma Ă  nouveau les yeux, Ă©touffant un sanglot au passage. Elle avait en elle l’espoir que tout change de sens, que tout redevienne comme auparavant. Qu’elle revienne Ă  la vie, et qu’elle ait le courage d’exister. Exister pour deux, aimer pour deux, ressentir pour deux. N’était-ce pas mieux ainsi ? AprĂšs tout, la petite brune multipliait les tentatives pour faire demi-tour, pour changer cette route qu’elle ne cessait d’emprunter depuis le dĂ©part de Peter, et qui la menait dans des endroits insipides, presque repoussants. Lili avait trop cĂŽtoyait l’horrible sensation de se sentir seule, il fallait qu’elle mette un terme Ă  sa morositĂ©. Qu’elle ose enfin, aprĂšs tant de temps passĂ© Ă  douter. En un Ă©clair, et aprĂšs ce doux songe, un bruit retentit. Prise par surprise, le joli ange dĂ©ploya ses ailes invisibles et tourna les talons, faisant face Ă  une silhouette qu’elle apprĂ©ciait admirer. Elise ? » Blake
 Je n’aurai pas dû Je ne voulais pas l’effacer, mais
Il a laissĂ© quelque chose avant de partir, il
 Il m’a offert quelque chose avant de s’en aller
 Je voulais qu’une chose, c’était faire le tri dans les affaires de Peter et
J’ai retrouvĂ© quelque chose, cette enveloppe et
Je l’ai ouverte
 » Elle se mit Ă  trembler, son corps frĂȘle tentant de se rapprocher. Elle finit par chercher quelque chose dans sa poche, une enveloppe froissĂ©e, trempĂ©e. Elle en sortit un magnĂ©tophone, puis une lettre qui tomba sur le sol. Elle la regarda s’envoler au loin, sans rien faire, sans rien dire. Ses yeux se refermĂšrent, n’osant pas rencontrer ceux du vert et argent. Impossible Ă  prĂ©sent de reculer, elle Ă©tait condamnĂ©e Ă  continuer sur sa lancĂ©e, quitte Ă  devoir perdre pied. De sa poche, elle retira sa baguette qu’elle pointa sur le magnĂ©tophone. Avant mĂȘme de rĂ©torquer quelque chose, elle admira quelques instants Blake, le suppliant du regard. L’objet tant convoitĂ© s’était mis Ă  flotter dans l’air, jusqu’à se mettre en route. Un piano, une voix, une chanson. Lili ferma les yeux, possĂ©dĂ©e par la peine qui Ă©tait sur le point de l’anĂ©antir. Elle avait reculĂ© de quelques pas, tournant le dos Ă  son ami. Cette chanson, sa chanson
 Elle revoyait Peter, leurs souvenirs. Elle repensait Ă  ses derniĂšres paroles, aux regrets qu’elle avait encore. Et elle se maudissait, elle se maudissait Ă  n’en plus pouvoir
 I'll be your another walk out of your fake world, Please put all the drugs out of your hand. You'll see that you can breath without no back up, So much stuff you got to understand, For every step in any walk, Any town of any thought, I'll be your guide. For every street of any scene, Any place you've never been, I'll be your guide. Lili, you know there's still a place for people like us, The same blood runs in every hand, You see it's not the wings that make the angel, Just have to move the bats out of your head. For every step in any walk, Any town of any thought, I'll be your guide. For every street of any scene, Any place you've never been, I'll be your guide. Lili, easy as a kiss we'll find an answer, Put all your fears back in the shade, Don't become a ghost without no colour, Cause you're the best paint life ever made. Pas un mot, pas un geste. La mĂ©lodie dĂ©filait Ă  nouveau, elle berçait les larmes et les sanglots de la jeune Corrigan. Les regrets
 Elle aurait pu s’écorcher pour eux. Blake Milton-WhiteDepraved prince ‱ sex, drugs && rock'n rollMessages 1223Camp De mon cĂŽtĂ©. Je mĂšne ma propre bataille !Sujet Re You found me -Elise Mer 3 Juin - 1541 De simples mots Ă©crits d'une main tremblante avaient suffit Ă  faire accourir le Serpentard qui, s'il pouvait se montrer cruel bourreau ou vil joueur, savait aussi se montrer prince trop sombre ou chevalier servant. Milton demeurait un paradoxe Ă  lui tout seul, prĂȘchant par l'excĂšs et le dĂ©sabusement, son comportement changeait selon les personnes tel un prisme aux multiples facettes. L'on ne comprenait pas comment un jeune homme, aussi charismatique pouvait-il ĂȘtre, pouvait Ă  ce point se montrer cruel assaillant de ses dĂ©tracteurs, geĂŽlier de certaines de ces demoiselles devenues ses poupĂ©es sans Ăąme, aussi bien que prince tendre et aimant, portant sur lui les effluves de sentiments forts qui implosaient dans une vague qui ne pouvait vous laisser debout. Il avait pour lui l'acide des poisons rongeant les coeurs les plus graves, et la couleur des parfums qui vous chamboulent, dardant le monde comme on le caresse, s'amusant Ă  ĂȘtre un miroir diaphane des Ăąmes des plus noires comme un chevalier servant dont on ne pouvait se dĂ©faire. Pire ennemi de vos brĂ»lantes gĂ©hennes et ange salvateur de votre paradis, on ne savait jamais vĂ©ritablement oĂč placer Milton. Et sa force rĂ©sidait dans le fait que ses rivaux, mais surtout ses martyrs, s'attachaient finalement Ă  lui quand bien mĂȘme il ne les Ă©pargnait pas, puisqu'il avait sur eux une emprise psychologique virulente. Mais elle, avait la carrure d'un ange dont les ailes invisibles ne se caressaient que du bout des doigts , des lĂšvres au bord desquelles les volutes s'Ă©vanouissaient, un regard doux Ă  en dompter les pires diables, et un sourire triste voilant son mal-ĂȘtre constant. Comment donc, ne pouvait-on pas rĂ©sister Ă  l'appel d'un chant sĂ©raphin tel que le sien ? Blake lui-mĂȘme Ă©tait tombĂ© dans le piĂšge de la douceur sucrĂ©e de la belle Elise, Ă  en faire son amante dans une idylle qui avait longuement durĂ©. Aujourd'hui leur histoire n'Ă©tait plus, pourquoi aurait-elle donc continuĂ© par ailleurs, lorsque Blake sentait qu'il ressentait trop de sentiments pour la Gryffondor quand il savait que ce n'Ă©tait pas rĂ©ciproque, et qu'elle avait le coeur tournĂ© vers feu Peter. Egocentrique sans doute, le jeune homme n'avait pas supportĂ© l'idĂ©e que ces sentiments ne soient Ă  sens unique, et avait prĂ©fĂ©rĂ© la quitter avant qu'ils ne prennent trop d'ampleur. Plus encore, son monde Ă  lui n'Ă©tant que dĂ©bauche et excĂšs, il ne voulait pas voir la frĂȘle poupĂ©e y sombrer, trop fragile pour ne pas ĂȘtre aspirĂ©e vers les bas-fonds cotoyĂ©s par Milton. Aujourd'hui donc, ils n'Ă©taient plus qu'amis proches, le serpentard demeurant son confident et seulement un camarade partageant ses Ă©tats d' regard sombre posĂ© sur Elise, adoucit dans une lueur qu'on ne lui connaissait que peu, il l'avisa de ses yeux quelques peu inquiets comme elle sortit sa baguette de sa poche, ainsi qu'une lettre froissĂ©e tombant Ă  terre et un magnĂ©tophone. Ses prunelles suivirent le morceau de papier s'envolant sous la brise trop fort avant de se poser de nouveau sur la Gryffondor dont quelques mots s'Ă©chappĂšrent de ses lĂšvres non sans quelques larmes venant alors la secouer. "Il", c'Ă©tait ce qui revenait sans cesse dans sa tirade Ă  laquelle aux premiers abords, Blake avait du mal Ă  comprendre le sens, jusqu'Ă  ce qu'enfin il ne comprenne qu'il ne s'agisse de Peter. Le Serpentard se redressa, ne l'interrompant pas dans ses dires ; il savait qu'elle n'avait toujours pas fait le deuil de son ancien ami et que leur histoire Ă  eux avait Ă©tĂ© bien plus belle que celle qu'Elise avait partagĂ© avec Blake. NĂ©anmoins le coeur du vert- et-argent ne se resserra pas, il pouvait comprendre la douleur qui nous assaillait lorsqu'on perdait un proche, lui mĂȘme ayant perdu sa propre mĂšre, qui loin de se compter parmi les morts pourtant, ne reconnaissait plus son propre fils. L'on supportait la perte d'un ĂȘtre cher comme l'on pouvait ; Milton avait choisi le chemin de la dĂ©bauche pour tout oublier, mais Elise, trop fragile ou au contraire peut-ĂȘtre trop consciente, ressassait ces souvenirs qui lui tenaient Ă  coeur. Le magnĂ©tophone s'enclencha, laissant des notes de piano s'envoler ainsi qu'une musique Ă  la plainte lancinante, comme la petite poupĂ©e se retourna, sans doute dans l'envie de lui cacher ses larmes. Le regard de Blake dĂ©via, pensif il ne savait comment agir ; autrefois lorsqu'il la consolait, il savait que les gestes tendres n'Ă©taient pas dĂ©placĂ©s, aujourd'hui il ne savait que faire, puisque ne trouvant pas les mots. Le Serpentard n'avait jamais eu vraiment la parole rĂ©confortante, plutĂŽt tactile il se contentait de prendre ses amis proches dans ses bras, mais aurait trouvĂ© fortement dĂ©placĂ© de le faire en l'instant avec Elise. Et pourtant quelque part, le vert-et-argent se sous-estimait, car il pouvait tout autant trouver les bons mots pour vous toucher l'Ăąme et le coeur, tant ils demeuraient rares mais vrais. Comment rĂ©parer la plaie du coeur d'une personne qu'on apprĂ©ciait, lorsqu'on n'Ă©coutait pas son propre palpitant ? Finalement, ne souhaitant pas la laisser seule avec ses regrets, Blake s'avança taciturne, sa dĂ©marche de prince plus modeste et son regard moins assurĂ©, pour une fois. ArrivĂ© derriĂšre Elise, il avança une main hĂ©sitante, ne sachant pas si elle allait le repousser, ou le prendre mal, mais la posa finalement dĂ©licatement sur sa hanche gracile. Etape par Ă©tape, dans une douceur infinie comme par peur de la brusquer, le jeune homme finit alors par l'enlacer par la taille, se tenant dans son dos dans une tendresse qu'on ne lui connaissait que peu, posant sa tempe contre la sienne alors qu'il ferma les yeux. Il pouvait ressentir sa douleur, peut-ĂȘtre elle-mĂȘme pouvait-elle ressentir celle du Serpentard, quoiqu'il en soit, sa voix suave et incandescente s'Ă©leva en un - Parfois il faut savoir tourner le dos au passĂ© pour faire face au prĂ©sent. Tu as tout pour toi, Elise, ne te laisse pas abattre mon ange. » Le jeune homme marqua une pause, ouvrant doucement les yeux il Ă©tait rare de le voir si tendre et chaleureux, et pourtant en l'instant, il ne souhaitait plus que soulager le coeur de la jeune Gryffondor. Je sais que ce ne sera pas facile, mais nous serons lĂ  pour te soutenir. MĂȘme si tu te laisses tomber, je serais lĂ  pour te retenir. Essaie. »Il avait tournĂ© son visage aux traits parfaits vers celui du petit ange, dans un sourire complice et chaleureux. A les voir ainsi l'on ne pouvait que penser Ă  deux amis proches que rien au monde ne pourrait sĂ©parer. Desserrant quelque peu sa douce emprise de la taille de la jeune fille, Blake la retiendrait cependant, quand bien mĂȘme elle dĂ©cidait de lĂącher prise et d'ordonner Ă  ses jambes de ne plus la porter. Feintant de ne pas voir les petites perles salĂ©es coulant sur ses joues blĂȘmes, il tentait dĂšs lors de lui arracher un sourire, en lui en offrant un en Blake Hunter Milton-WhiteCome break me down, bury me, bury meI am finished with you. Look in my eyesYou're killing me, killing theme * Contenu sponsorisĂ©Sujet Re You found me -Elise You found me -Elise Page 1 sur 1 Sujets similaires» Deux c'est encore mieux {Elise Corrigan}» Il n'y a pas d'amitiĂ© mais que des moments d'amitiĂ© - ElisePermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumc a v e . i n i m i c u m . rpg ‱ poudlard intra muros ‱ ▄ les tours La VoliĂšreSauter vers
CekalĂ©idoscope nommĂ© Niska ! Elle me fait l’effet d’une tornade. Une jeune femme qui laisse son empreinte et son aura partout oĂč elle passe. BourrĂ©e d’énergie, des Ă©toiles plein les yeux et des rĂȘves plein la tĂȘte. Une jeune femme sĂ»re d’elle, de son talent, de sa beautĂ©.
HOLLYWOOD, CA - FEBRUARY 26 Actor/director Mel Gibson attends the 89th Annual Academy Awards at Hollywood & Highland Center on February 26, 2017 in Hollywood, California. Photo by Frazer Harrison/Getty ImagesMel Gibson ne voulait rien savoir sur la maniĂšre de se lancer dans la controverse du moment et a brusquement mis fin Ă  une interview aprĂšs s'ĂȘtre fait poser une question sur La violence de Will Smith contre Chris Rock lors du dernier gala des Oscars. L'acteur et rĂ©alisateur populaire parlait de son nouveau film, Father Stu », lorsque la conversation s'est tournĂ©e vers l'incident au cours duquel Smith a battu et insultĂ© le comĂ©dien pour une blague dirigĂ©e contre sa femme, Jada Pinkett Smith, qui Ă©tait assise au premier de Fox News, Jesse Watters, a commentĂ© Vous le comprenez probablement mieux que la plupart des gens, avec votre carriĂšre. Je me demandais si, tu sais, tu aurais sautĂ© de ton siĂšge et giflĂ© Chris Rock au visage si tu avais Ă©tĂ© traitĂ© de la mĂȘme façon, Mel. » Gibson peut ĂȘtre vu souriant et pointant la camĂ©ra. Le rĂ©alisateur a clairement indiquĂ© qu'il voulait Ă©viter la question pour ne pas ĂȘtre attaquĂ© par les mĂ©dias. Vous pouvez entendre la voix de votre publiciste dire Bonjour, Jesse, merci, notre temps est Ă©coulĂ©. » Watters l'essaie une fois de plus et demande Y avez-vous dĂ©jĂ  pensĂ© ? ». Cependant, le publiciste de Gibson rĂ©pĂšte Merci, Jesse. Notre temps est rĂ©volu. » En 2006, Gibson a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© parce qu'il Ă©tait soupçonnĂ© de conduire sous l'emprise de l'alcool Ă  Malibu, en Californie, et il a fait des commentaires antisĂ©mites Ă  un policier, pour lesquels il s'est par la suite excusĂ© et a affirmĂ© que les commentaires ont Ă©tĂ© prononcĂ©s dans un moment de folie ». L'acteur a longtemps Ă©tĂ© inscrit sur la liste noire Ă  Hollywood, mais en 2017, il a Ă©tĂ© nommĂ© dans la catĂ©gorie du meilleur rĂ©alisateur pour Hacksaw Ridge », avec Andrew Smith golpeĂł a Chris Rock por burlarse de su esposa ReutersAprĂšs des critiques, Smith a dĂ©missionnĂ© de son poste de membre de la Hollywood Academy et s'est excusĂ© publiquement auprĂšs de Rock. Je dĂ©missionne d'ĂȘtre membre de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, et j'accepterai toute autre consĂ©quence que le Conseil jugera appropriĂ©e », a Ă©crit l'acteur dans un communiquĂ©. J'ai trahi la confiance de l'AcadĂ©mie. J'ai le cƓur brisĂ©. » Mes actions lors de la 94e cĂ©rĂ©monie des Oscars ont Ă©tĂ© choquantes, douloureuses et inexcusables. La liste de ceux que j'ai blessĂ©s est longue et comprend Chris, sa famille, beaucoup de mes chers amis, tout le monde prĂ©sent et le public mondial Ă  la maison », a dĂ©clarĂ© l' a confirmĂ© l'acceptation de la dĂ©mission de Smith par une dĂ©claration signĂ©e par son prĂ©sident, David Rubin. Mais, dans le mĂȘme temps, il a indiquĂ© que la procĂ©dure disciplinaire ouverte contre l'acteur se poursuivrait. Rock, quant Ă  lui, a fait rĂ©fĂ©rence pour la premiĂšre fois en public Ă  ce qui s'est passĂ© dans un spectacle de stand-up qu'il a donnĂ© dans la ville de Boston. LĂ , il a assurĂ© qu'il est toujours en train de traiter ce qui s'est passĂ© ». L'humoriste a reçu des Ă©loges pour la façon dont il a gĂ©rĂ© l'Ă©vĂ©nement pendant la cĂ©rĂ©monie. Le producteur des Oscars Will Packer a dĂ©clarĂ© Ă  ABC que c'est le professionnalisme de Rock qui a permis Ă  l'Ă©mission de se poursuivre. Les autoritĂ©s n'ont pas arrĂȘtĂ© Smith parce que Rock a refusĂ© de porter plainte, a rĂ©vĂ©lĂ© que Smith a reçue pour sa victoire aux Oscars a Ă©tĂ© fortement critiquĂ©e, avec des accusations selon lesquelles Hollywood n'a pas pris l'assaut au a dit que les applaudissements Ă©taient pour l'acteur et son travail, pas pour l'incident. Je pense que les gens dans cette salle qui se sont levĂ©s, se sont levĂ©s Ă  cause de quelqu'un qu'ils connaissaient, qui Ă©tait un collĂšgue, qui Ă©tait un ami, qui Ă©tait un frĂšre, qui a une carriĂšre de plus de trois dĂ©cennies d'ĂȘtre le contraire de ce que nous avons vu Ă  cette Ă©poque », a-t-il dit. Tous ces gens ont vu leur ami Ă  leur pire et espĂ©raient lui remonter le moral ». Continuez Ă  lire CopĂ©brise le silence. Politique . Exclusif. CopĂ© brise le silence. Exclusif. Depuis sa dĂ©mission forcĂ©e de la prĂ©sidence de l’UMP, en mai 2014, dix-huit mois ont passĂ©. “PoignardĂ© Je suis en mĂ©tal lorsqu'on me fait sonner, et en chocolat lorsqu'on me mange. Qui suis-je? Solutions de mots croisĂ©s Mots-FlĂ©chĂ©s Vous cherchez des solutions aux mots croisĂ©s ? Voici les solutions pour vous ! Nous avons trouvĂ© 2 rĂ©ponse Ă  la question "Je suis en mĂ©tal lorsqu'on me fait sonner, et en chocolat lorsqu'on me mange. Qui suis-je?".
DÚsque l'on me nomme je n'existe plus. Aller au contenu (Pressez Entrée) Le Coin des Animateurs. Activités pour les enfants : grands jeux et petits jeux (jeux d'intérieur et
CECIN’EST PAS UN CONTE Lorsqu’on fait un conte, c’est Ă  quelqu’un qui l’écoute ; et pour peu que le conte dure, il est rare que le conteur ne soit pas interrompu quelquefois par son auditeur. VoilĂ  pourquoi j’ai introduit dans le rĂ©cit qu’on va lire, et qui n’est pas un conte, ou qui est un mauvais conte, si vous vous en doutez, un personnage qui fasse Ă  peu prĂšs le rĂŽle du lecteur ; et je commence. Et vous concluez de lĂ  ? — Qu’un sujet aussi intĂ©ressant devait mettre nos tĂȘtes en l’air ; dĂ©frayer pendant un mois tous les cercles de la ville ; y ĂȘtre tournĂ© et retournĂ© jusqu’à l’insipiditĂ© fournir Ă  mille disputes, Ă  vingt brochures au moins, et Ă  quelques centaines de piĂšces de vers pour ou contre ; et qu’en dĂ©pit de toute la finesse, de toutes les connaissances, de tout l’esprit de l’auteur, puisque son ouvrage n’a excitĂ© aucune fermentation violente, il est mĂ©diocre, et trĂšs-mĂ©diocre. — Mais il me semble que nous lui devons pourtant une soirĂ©e assez agrĂ©able, et que cette lecture a amené  — Quoi ! une litanie d’historiettes usĂ©es qu’on se dĂ©cochait de part et d’autre, et qui ne disaient qu’une chose connue de toute Ă©ternitĂ©, c’est que l’homme et la femme sont deux bĂȘtes trĂšs-malfaisantes. — Cependant l’épidĂ©mie vous a gagnĂ©, et vous avez payĂ© votre Ă©cot tout comme un autre. — C’est que bon grĂ©, mal grĂ© qu’on en ait, on se prĂȘte au ton donnĂ© ; qu’en entrant dans une sociĂ©tĂ©, d’usage, on arrange Ă  la porte d’un appartement jusqu’à sa physionomie sur celles qu’on voit ; qu’on contrefait le plaisant, quand on est triste ; le triste, quand on serait tentĂ© d’ĂȘtre plaisant ; qu’on ne veut ĂȘtre Ă©tranger Ă  quoi que ce soit ; que le littĂ©rateur politique ; que le politique mĂ©taphysique ; que le mĂ©taphysicien moralise ; que le moraliste parle finance ; le financier, belles-lettres ou gĂ©omĂ©trie ; que, plutĂŽt que d’écouter ou se taire, chacun bavarde de ce qu’il ignore, et que tous s’ennuient par sotte vanitĂ© ou par politesse. — Vous avez de l’humeur. — À mon ordinaire. — Et je crois qu’il est Ă  propos que je rĂ©serve mon historiette pour un moment plus favorable. — C’est-Ă -dire que vous attendrez que je n’y sois pas. — Ce n’est pas cela. — Ou que vous craignez que je n’aie moins d’indulgence pour vous, tĂȘte Ă  tĂȘte, que je n’en aurais pour un indiffĂ©rent en sociĂ©tĂ©. — Ce n’est pas cela. — Ayez donc pour agrĂ©able de me dire ce que c’est. — C’est que mon historiette ne prouve pas plus que celles qui vous ont excĂ©dĂ©. — HĂ© ! dites toujours. — Non, non ; vous en avez assez. — Savez-vous que de toutes les maniĂšres qu’ils ont de me faire enrager, la vĂŽtre m’est la plus antipathique ? — Et quelle est la mienne ? — Celle d’ĂȘtre priĂ© de la chose que vous mourez d’envie de faire. HĂ© bien, mon ami, je vous prie, je vous supplie de vouloir bien vous satisfaire. — Me satisfaire ! — Commencez, pour Dieu, commencez. — Je tĂącherai d’ĂȘtre court. — Cela n’en sera pas plus mal. Ici, un peu par malice, je toussai, je crachai, je dĂ©veloppai lentement mon mouchoir, je me mouchai, j’ouvris ma tabatiĂšre, je pris une prise de tabac ; et j’entendais mon homme qui disait entre ses dents Si l’histoire est courte, les prĂ©liminaires sont longs
 » Il me prit envie d’appeler un domestique, sous prĂ©texte de quelque commission ; mais je n’en fis rien, et je dis Il faut avouer qu’il y a des hommes bien bons, et des femmes bien mĂ©chantes. — C’est ce qu’on voit tous les jours, et quelquefois sans sortir de chez soi. AprĂšs ? — AprĂšs ? J’ai connu une Alsacienne belle, mais belle Ă  faire accourir les vieillards, et Ă  arrĂȘter tout court les jeunes gens. — Et moi aussi, je l’ai connue ; elle s’appelait Mme Reymer. — Il est vrai. Un nouveau dĂ©barquĂ© de Nancy, appelĂ© TaniĂ©, en devint Ă©perdument amoureux. Il Ă©tait pauvre ; c’était un de ces enfants perdus, que la duretĂ© des parents, qui ont une famille nombreuse, chasse de la maison, et qui se jettent dans le monde sans savoir ce qu’ils deviendront, par un instinct qui leur dit qu’ils n’y auront pas un sort pire que celui qu’ils fuient. TaniĂ©, amoureux de Mme Reymer, exaltĂ© par une passion qui soutenait son courage et ennoblissait Ă  ses yeux toutes ses actions, se soumettait sans rĂ©pugnance aux plus pĂ©nibles et aux plus viles, pour soulager la misĂšre de son amie. Le jour, il allait travailler sur les ports ; Ă  la chute du jour, il mendiait dans les rues. — Cela Ă©tait fort beau ; mais cela ne pouvait durer. — Aussi TaniĂ©, las de lutter contre le besoin, ou plutĂŽt de retenir dans l’indigence une femme charmante, obsĂ©dĂ©e d’hommes opulents qui la pressaient de chasser ce gueux de Tanié  — Ce qu’elle aurait fait quinze jours, un mois plus tard. — Et d’accepter leurs richesses, rĂ©solut de la quitter, et d’aller tenter la fortune au loin. Il sollicite, il obtient son passage sur un vaisseau du roi. Le moment de son dĂ©part est venu. Il va prendre congĂ© de Mme Reymer. Mon amie, lui dit-il, je ne saurais abuser plus longtemps de votre tendresse. J’ai pris mon parti, je m’en vais. — Vous vous en allez ! — Oui
 — Et oĂč allez-vous ?
 — Aux Ăźles. Vous ĂȘtes digne d’un autre sort, et je ne saurais l’éloigner plus longtemps
 » — Le bon TaniĂ© !
 — Et que voulez-vous que je devienne ?
 » — La traĂźtresse !
 — Vous ĂȘtes environnĂ©e de gens qui cherchent Ă  vous plaire. Je vous rends vos promesses ; je vous rends vos serments. Voyez celui d’entre ces prĂ©tendants qui vous est le plus agrĂ©able ; acceptez-le, c’est moi qui vous en conjure
 — Ah ! TaniĂ©, c’est vous qui me proposez
 » — Je vous dispense de la pantomime de Mme Reymer. Je la vois, je la sais
 — En m’éloignant, la seule grĂące que j’exige de vous, c’est de ne former aucun engagement qui nous sĂ©pare Ă  jamais. Jurez-le-moi, ma belle amie. Quelle que soit la contrĂ©e de la terre que j’habiterai, il faudra que j’y sois bien malheureux s’il se passe une annĂ©e sans vous donner des preuves certaines de mon tendre attachement. Ne pleurez pas
 » — Elles pleurent toutes quand elles veulent. — 
 Et ne combattez pas un projet que les reproches de mon cƓur m’ont enfin inspirĂ©, et auxquels ils ne tarderont pas Ă  me ramener. » Et voilĂ  TaniĂ© parti pour Saint-Domingue. — Et parti tout Ă  temps pour Mme Reymer et pour lui. — Qu’en savez-vous ? — Je sais, tout aussi bien qu’on le peut savoir, que quand TaniĂ© lui conseilla de faire un choix, il Ă©tait fait. — Bon ! — Continuez votre rĂ©cit. — TaniĂ© avait de l’esprit et une grande aptitude aux affaires. Il ne tarda pas d’ĂȘtre connu. Il entra au conseil souverain du Cap. Il s’y distingua par ses lumiĂšres et par son Ă©quitĂ©. Il n’ambitionnait pas une grande fortune ; il ne la dĂ©sirait qu’honnĂȘte et rapide. Chaque annĂ©e, il en envoyait une portion Ă  Mme Reymer. Il revint au bout
 de neuf Ă  dix ans ; non, je ne crois pas que son absence ait Ă©tĂ© plus longue
 prĂ©senter Ă  son amie un petit portefeuille qui renfermait le produit de ses vertus et de ses travaux
 et heureusement pour TaniĂ©, ce fut au moment oĂč elle venait de se sĂ©parer du dernier des successeurs de TaniĂ©. — Du dernier ? — Oui. — Il en avait donc eu plusieurs ? — AssurĂ©ment. — Allez, allez. — Mais je n’ai peut-ĂȘtre rien Ă  vous dire que vous ne sachiez mieux que moi. — Qu’importe, allez toujours. — Mme Reymer et TaniĂ© occupaient un assez beau logement rue Sainte-Marguerite, Ă  ma porte. Je faisais grand cas de TaniĂ©, et je frĂ©quentais sa maison, qui Ă©tait, sinon opulente, du moins fort aisĂ©e. — Je puis vous assurer, moi, sans avoir comptĂ© avec la Reymer, qu’elle avait mieux de quinze mille livres de rente avant le retour de TaniĂ©. — À qui elle dissimulait sa fortune ? — Oui. — Et pourquoi ? — C’est qu’elle Ă©tait avare et rapace. — Passe pour rapace ; mais avare ! une courtisane avare !
 Il y avait cinq Ă  six ans que ces deux amants vivaient dans la meilleure intelligence. — GrĂące Ă  l’extrĂȘme finesse de l’une et Ă  la confiance sans bornes de l’autre. — Oh ! il est vrai qu’il Ă©tait impossible Ă  l’ombre d’un soupçon d’entrer dans une Ăąme aussi pure que celle de TaniĂ©. La seule chose dont je me sois quelquefois aperçu, c’est que Mme Reymer avait bientĂŽt oubliĂ© sa premiĂšre indigence ; qu’elle Ă©tait tourmentĂ©e de l’amour du faste et de la richesse ; qu’elle Ă©tait humiliĂ©e qu’une aussi belle femme allĂąt Ă  pied. — Que n’allait-elle en carrosse ? — Et que l’éclat du vice lui en dĂ©robait la bassesse. Vous riez ?
 Ce fut alors que M. de Maurepas[1] forma le projet d’établir au nord une maison de commerce. Le succĂšs de cette entreprise demandait un homme actif et intelligent. Il jeta les yeux sur TaniĂ©, Ă  qui il avait confiĂ© la conduite de plusieurs affaires importantes pendant son sĂ©jour au Cap, et qui s’en Ă©tait toujours acquittĂ© Ă  la satisfaction du ministre. TaniĂ© fut dĂ©solĂ© de cette marque de distinction. Il Ă©tait si content, si heureux Ă  cĂŽtĂ© de sa belle amie ! Il aimait ; il Ă©tait ou il se croyait aimĂ©. — C’est bien dit. — Qu’est-ce que l’or pouvait ajouter Ă  son bonheur ? Rien. Cependant le ministre insistait. Il fallait se dĂ©terminer, il fallait s’ouvrir Ă  Mme Reymer. J’arrivai chez lui prĂ©cisĂ©ment sur la fin de cette scĂšne fĂącheuse. Le pauvre TaniĂ© fondait en larmes. Qu’avez-vous donc, lui dis-je, mon ami ? » Il me dit en sanglotant C’est cette femme ! » Mme Reymer travaillait tranquillement Ă  un mĂ©tier de tapisserie. TaniĂ© se leva brusquement et sortit. Je restai seul avec son amie, qui ne me laissa pas ignorer ce qu’elle qualifiait de la dĂ©raison de TaniĂ©. Elle m’exagĂ©ra la modicitĂ© de son Ă©tat ; elle mit Ă  son plaidoyer tout l’art dont un esprit dĂ©liĂ© sait pallier les sophismes de l’ambition. De quoi s’agit-il ? D’une absence de deux ou trois ans au plus. — C’est bien du temps pour un homme que vous aimez et qui vous aime autant que lui. — Lui, il m’aime ? S’il m’aimait, balancerait-il Ă  me satisfaire ? — Mais, madame, que ne le suivez-vous ? — Moi ! je ne vais point lĂ  ; et tout extravagant qu’il est, il ne s’est point avisĂ© de me le proposer. Doute-t-il de moi ? — Je n’en crois rien. — AprĂšs l’avoir attendu pendant douze ans, il peut bien s’en reposer deux ou trois sur ma bonne foi. Monsieur, c’est que c’est une de ces occasions singuliĂšres qui ne se prĂ©sentent qu’une fois dans la vie ; et je ne veux pas qu’il ait un jour Ă  se repentir et Ă  me reprocher peut-ĂȘtre de l’avoir manquĂ©e. — TaniĂ© ne regrettera rien, tant qu’il aura le bonheur de vous plaire. — Cela est fort honnĂȘte ; mais soyez sĂ»r qu’il sera trĂšs-content d’ĂȘtre riche quand je serai vieille. Le travers des femmes est de ne jamais penser Ă  l’avenir ; ce n’est pas le mien
 » Le ministre Ă©tait Ă  Paris. De la rue Sainte-Marguerite Ă  son hĂŽtel, il n’y avait qu’un pas. TaniĂ© y Ă©tait allĂ©, et s’était engagĂ©. Il rentra l’Ɠil sec, mais l’ñme serrĂ©e. Madame, lui dit-il, j’ai vu M. de Maurepas ; il a ma parole. Je m’en irai, je m’en irai ; et vous serez satisfaite. — Ah ! mon ami !
 » Mme Reymer Ă©carte son mĂ©tier, s’élance vers TaniĂ©, jette ses bras autour de son cou, l’accable de caresses et de propos doux. Ah ! c’est pour cette fois que je vois que je vous suis chĂšre. » TaniĂ© lui rĂ©pondait froidement Vous voulez ĂȘtre riche. » — Elle l’était, la coquine, dix fois plus qu’elle ne mĂ©ritait
 — Et vous le serez. Puisque c’est l’or que vous aimez, il faut aller vous chercher de l’or. » C’était le mardi ; et le ministre avait fixĂ© son dĂ©part au vendredi, sans dĂ©lai. J’allai lui faire mes adieux au moment oĂč il luttait avec lui-mĂȘme, oĂč il tĂąchait de s’arracher des bras de la belle, indigne et cruelle Reymer. C’était un dĂ©sordre d’idĂ©es, un dĂ©sespoir, une agonie, dont je n’ai jamais vu un second exemple. Ce n’était pas de la plainte ; c’était un long cri. Mme Reymer Ă©tait encore au lit. Il tenait une de ses mains. Il ne cessait de dire et de rĂ©pĂ©ter Cruelle femme ! femme cruelle ! que te faut-il de plus que l’aisance dont tu jouis, et un ami, un amant tel que moi ? J’ai Ă©tĂ© lui chercher la fortune dans les contrĂ©es brĂ»lantes de l’AmĂ©rique ; elle veut que j’aille la lui chercher encore au milieu des glaces du Nord. Mon ami, je sens que cette femme est folle ; je sens que je suis un insensĂ© ; mais il m’est moins affreux de mourir que de la contrister. Tu veux que je te quitte ; je vais te quitter. » Il Ă©tait Ă  genoux au bord de son lit, la bouche collĂ©e sur sa main et le visage cachĂ© dans les couvertures, qui, en Ă©touffant son murmure, ne le rendaient que plus triste et plus effrayant. La porte de la chambre s’ouvrit ; il releva brusquement la tĂȘte ; il vit le postillon qui venait lui annoncer que les chevaux Ă©taient Ă  la chaise. Il fit un cri, et recacha son visage sur les couvertures. AprĂšs un moment de silence, il se leva ; il dit Ă  son amie Embrassez-moi, madame ; embrasse-moi encore une fois, car tu ne me verras plus. » Son pressentiment n’était que trop vrai. Il partit. Il arriva Ă  PĂ©tersbourg, et, trois jours aprĂšs, il fut attaquĂ© d’une fiĂšvre dont il mourut le quatriĂšme. — Je savais tout cela. — Vous avez peut-ĂȘtre Ă©tĂ© un des successeurs de TaniĂ© ? — Vous l’avez dit ; et c’est avec cette belle abominable que j’ai dĂ©rangĂ© mes affaires. — Ce pauvre TaniĂ© ! — Il y a des gens dans le monde qui vous diront que c’est un sot. — Je ne le dĂ©fendrai pas ; mais je souhaiterai au fond de mon cƓur que leur mauvais destin les adresse Ă  une femme aussi belle et aussi artificieuse que Mme Reymer. — Vous ĂȘtes cruel dans vos vengeances. — Et puis, s’il y a des femmes mĂ©chantes et des hommes trĂšs-bons, il y a aussi des femmes trĂšs-bonnes et des hommes trĂšs-mĂ©chants ; et ce que je vais ajouter n’est pas plus un conte[2] que ce qui prĂ©cĂšde. — J’en suis convaincu. — M. d’HĂ©rouville
 — Celui qui vit encore ? le lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi ? celui qui Ă©pousa cette charmante crĂ©ature appelĂ©e Lolotte[3] ? — Lui-mĂȘme. — C’est un galant homme, ami des sciences. — Et des savants. Il s’est longtemps occupĂ© d’une histoire gĂ©nĂ©rale de la guerre dans tous les siĂšcles et chez toutes les nations. — Le projet est vaste. — Pour le remplir, il avait appelĂ© autour de lui quelques jeunes gens d’un mĂ©rite distinguĂ©, tels que M. de Montucla[4], l’auteur de l’Histoire des MathĂ©matiques. — Diable ! en avait-il beaucoup de cette force-lĂ  ? — Mais celui qui se nommait Gardeil, le hĂ©ros de l’aventure que je vais vous raconter, ne lui cĂ©dait guĂšre dans sa partie. Une fureur commune pour l’étude de la langue grecque commença, entre Gardeil et moi, une liaison que le temps, la rĂ©ciprocitĂ© des conseils, le goĂ»t de la retraite, et surtout la facilitĂ© de se voir, conduisirent Ă  une assez grande intimitĂ©. — Vous demeuriez alors Ă  l’Estrapade. — Lui, rue Sainte-Hyacinthe, et son amie, Mlle de La Chaux, place Saint-Michel. Je la nomme de son propre nom, parce que la pauvre malheureuse n’est plus, parce que sa vie ne peut que l’honorer dans tous les esprits bien faits et lui mĂ©riter l’admiration, les regrets et les larmes de ceux que la nature aura favorisĂ©s ou punis d’une petite portion de la sensibilitĂ© de son Ăąme. — Mais votre voix s’entrecoupe, et je crois que vous pleurez. — Il me semble encore que je vois ses grands yeux noirs, brillants et doux, et que le son de sa voix touchante retentisse dans mon oreille et trouble mon cƓur. CrĂ©ature charmante ! crĂ©ature unique ! tu n’es plus ! Il y a prĂšs de vingt ans que tu n’es plus ; et mon cƓur se serre encore Ă  ton souvenir. — Vous l’avez aimĂ©e ? — Non. Ô La Chaux ! ĂŽ Gardeil ! Vous fĂ»tes l’un et l’autre deux prodiges ; vous, de la tendresse de la femme ; vous, de l’ingratitude de l’homme. Mlle de La Chaux Ă©tait d’une famille honnĂȘte. Elle quitta ses parents pour se jeter entre les bras de Gardeil. Gardeil n’avait rien, Mlle de La Chaux jouissait de quelque bien ; et ce bien fut entiĂšrement sacrifiĂ© aux besoins et aux fantaisies de Gardeil. Elle ne regretta ni sa fortune dissipĂ©e, ni son honneur flĂ©tri. Son amant lui tenait lieu de tout. — Ce Gardeil Ă©tait donc bien sĂ©duisant, bien aimable ? — Point du tout. Un petit homme bourru, taciturne et caustique ; le visage sec, le teint basanĂ© ; en tout, une figure mince et chĂ©tive ; laid, si un homme peut l’ĂȘtre avec la physionomie de l’esprit. — Et voilĂ  ce qui avait renversĂ© la tĂȘte Ă  une fille charmante ? — Et cela vous surprend ? — Toujours. — Vous ? — Moi. — Mais vous ne vous rappelez donc plus votre aventure avec la Deschamps et le profond dĂ©sespoir oĂč vous tombĂątes lorsque cette crĂ©ature vous ferma sa porte ? — Laissons cela ; continuez. — Je vous disais Elle est donc bien belle ? » Et vous me rĂ©pondiez tristement Non. — Elle a donc bien de l’esprit ? — C’est une sotte. — Ce sont donc ses talents qui vous entraĂźnent ? — Elle n’en a qu’un. — Et ce rare, ce sublime, ce merveilleux talent ? — C’est de me rendre plus heureux entre ses bras que je ne le fus jamais entre les bras d’aucune autre femme. » Mais Mlle de La Chaux, l’honnĂȘte, la sensible Mlle de La Chaux se promettait secrĂštement, d’instinct, Ă  son insu, le bonheur que vous connaissiez, et qui vous faisait dire de la Deschamps Si cette malheureuse, si cette infĂąme s’obstine Ă  me chasser de chez elle, je prends un pistolet, et je me brise la cervelle dans son antichambre. » L’avez-vous dit, ou non ? — Je l’ai dit ; et mĂȘme Ă  prĂ©sent, je ne sais pourquoi je ne l’ai pas fait. — Convenez donc. — Je conviens de tout ce qu’il vous plaira. — Mon ami, le plus sage d’entre nous est bien heureux de n’avoir pas rencontrĂ© la femme belle ou laide, spirituelle ou sotte, qui l’aurait rendu fou Ă  enfermer aux Petites-Maisons. Plaignons beaucoup les hommes, blĂąmons-les sobrement ; regardons nos annĂ©es passĂ©es comme autant de moments dĂ©robĂ©s Ă  la mĂ©chancetĂ© qui nous suit ; et ne pensons jamais qu’en tremblant Ă  la violence de certains attraits de nature, surtout pour les Ăąmes chaudes et les imaginations ardentes. L’étincelle qui tombe fortuitement sur un baril de poudre ne produit pas un effet plus terrible. Le doigt prĂȘt Ă  secouer sur vous ou sur moi cette fatale Ă©tincelle est peut-ĂȘtre levĂ©. M. d’HĂ©rouville, jaloux d’accĂ©lĂ©rer son ouvrage, excĂ©dait de fatigue ses coopĂ©rateurs. La santĂ© de Gardeil en fut altĂ©rĂ©e. Pour allĂ©ger sa tĂąche, Mlle de La Chaux apprit l’hĂ©breu ; et tandis que son ami reposait, elle passait une partie de la nuit Ă  interprĂ©ter et transcrire des lambeaux d’auteurs hĂ©breux. Le temps de dĂ©pouiller les auteurs grecs arriva ; Mlle de La Chaux se hĂąta de se perfectionner dans cette langue dont elle avait dĂ©jĂ  quelque teinture et tandis que Gardeil dormait elle Ă©tait occupĂ©e Ă  traduire et Ă  copier des passages de XĂ©nophon et de Thucydide. À la connaissance du grec et de l’hĂ©breu, elle joignit celle de l’italien et de l’anglais. Elle possĂ©da l’anglais au point de rendre en français les premiers essais de la mĂ©taphysique de Hume ; ouvrage oĂč la difficultĂ© de la matiĂšre ajoutait infiniment Ă  celle de l’idiome. Lorsque l’étude avait Ă©puisĂ© ses forces, elle s’amusait Ă  graver de la musique. Lorsqu’elle craignait que l’ennui ne s’emparĂąt de son amant, elle chantait. Je n’exagĂšre rien, j’en atteste M. Le Camus, docteur en mĂ©decine, qui l’a consolĂ©e dans ses peines et secourue dans son indigence ; qui lui a rendu les services les plus continus ; qui l’a suivie dans un grenier oĂč sa pauvretĂ© l’avait relĂ©guĂ©e, et qui lui a fermĂ© les yeux quand elle est morte. Mais j’oublie un de ses premiers malheurs ; c’est la persĂ©cution qu’elle eut Ă  souffrir d’une famille indignĂ©e d’un attachement public et scandaleux. On employa et la vĂ©ritĂ© et le mensonge, pour disposer de sa libertĂ© d’une maniĂšre infamante. Ses parents et les prĂȘtres la poursuivirent de quartier en quartier, de maison en maison, et la rĂ©duisirent plusieurs annĂ©es Ă  vivre seule et cachĂ©e. Elle passait les journĂ©es Ă  travailler pour Gardeil. Nous lui apparaissions la nuit ; et Ă  la prĂ©sence de son amant, tout son chagrin, toute son inquiĂ©tude Ă©tait Ă©vanouie. — Quoi ! jeune, pusillanime, sensible au milieu de tant de traverse, elle Ă©tait heureuse. — Heureuse ! Oui elle ne cessa de l’ĂȘtre que quand Gardeil fut ingrat. — Mais il est impossible que l’ingratitude ait Ă©tĂ© la rĂ©compense de tant de qualitĂ©s rares, tant de marques de tendresse, tant de sacrifices de toute espĂšce. — Vous vous trompez, Gardeil fut ingrat. Un jour, Mlle de La Chaux se trouva seule dans ce monde, sans honneur, sans fortune, sans appui. Je vous en impose, je lui restai pendant quelque temps. Le docteur Le Camus lui resta toujours. — Ô les hommes, les hommes ! — De qui parlez-vous ? — De Gardeil. — Vous regardez le mĂ©chant ; et vous ne voyez pas tout Ă  cĂŽtĂ© l’homme de bien. Ce jour de douleur et de dĂ©sespoir, elle accourut chez moi. C’était le matin. Elle Ă©tait pĂąle comme la mort. Elle ne savait son sort que de la veille, et elle offrait l’image des longues souffrances. Elle ne pleurait pas ; mais on voyait qu’elle avait beaucoup pleurĂ©. Elle se jeta dans un fauteuil ; elle ne parlait pas ; elle ne pouvait parler ; elle me tendait les bras, et en mĂȘme temps elle poussait des cris. Qu’est-ce qu’il y a, lui dis-je ? Est-ce qu’il est mort ?
 — C’est pis il ne m’aime plus ; il m’abandonne
 » — Allez donc. — Je ne saurais ; je la vois, je l’entends ; et mes yeux se remplissent de pleurs. Il ne vous aime plus ?
 — Non. — Il vous abandonne ! — Eh ! oui. AprĂšs tout ce que j’ai fait !
 Monsieur, ma tĂȘte s’embarrasse ; ayez pitiĂ© de moi ; ne me quittez pas
 surtout ne me quittez pas
 » En prononçant ces mots, elle m’avait saisi le bras, qu’elle me serrait fortement, comme s’il y avait eu prĂšs d’elle quelqu’un qui la menaçùt de l’arracher et de l’entraĂźner
 Ne craignez rien, mademoiselle. — Je ne crains que moi. — Que faut-il faire pour vous ? — D’abord, me sauver de moi-mĂȘme
 Il ne m’aime plus ! je le fatigue ! je l’excĂšde ! je l’ennuie ! il me hait ! il m’abandonne ! il me laisse ! il me laisse ! » À ce mot rĂ©pĂ©tĂ© succĂ©da un silence profond ; et Ă  ce silence, des Ă©clats d’un rire convulsif plus effrayants mille fois que les accents du dĂ©sespoir ou le rĂąle de l’agonie. Ce furent ensuite des pleurs, des cris, des mots inarticulĂ©s, des regards tournĂ©s vers le ciel, des lĂšvres tremblantes, un torrent de douleurs qu’il fallait abandonner Ă  son cours ; ce que je fis et je ne commençai Ă  m’adresser Ă  sa raison, que quand je vis son Ăąme brisĂ©e et stupide. Alors je repris Il vous hait, il vous laisse ! et qui est-ce qui vous l’a dit ? — Lui. — Allons, mademoiselle, un peu d’espĂ©rance et de courage. Ce n’est pas un monstre
 — Vous ne le connaissez pas ; vous le connaĂźtrez. C’est un monstre comme il n’y en a point, comme il n’y en eut jamais. — Je ne saurais le croire. — Vous le verrez. — Est-ce qu’il aime ailleurs ? — Non. — Ne lui avez-vous donnĂ© aucun soupçon, aucun mĂ©contentement ? — Aucun, aucun. — Qu’est-ce donc ? — Mon inutilitĂ©. Je n’ai plus rien. Je ne suis plus bonne Ă  rien. Son ambition ; il a toujours Ă©tĂ© ambitieux. La perte de ma santĂ©, celle de mes charmes j’ai tant souffert et tant fatiguĂ© ; l’ennui, le dĂ©goĂ»t. — On cesse d’ĂȘtre amants, mais on reste amis. — Je suis devenue un objet insupportable ; ma prĂ©sence lui pĂšse, ma vue l’afflige et le blesse. Si vous saviez ce qu’il m’a dit ! Oui, monsieur, il m’a dit que s’il Ă©tait condamnĂ© Ă  passer vingt-quatre heures avec moi, il se jetterait par les fenĂȘtres. — Mais cette aversion n’est pas l’ouvrage d’un moment. — Que sais-je ? Il est naturellement si dĂ©daigneux ! si indiffĂ©rent ! si froid ! Il est si difficile de lire au fond de ces Ăąmes ! et l’on a tant de rĂ©pugnance Ă  lire son arrĂȘt de mort ! Il me l’a prononcĂ©, et avec quelle duretĂ© ! — Je n’y conçois rien. — J’ai une grĂące Ă  vous demander, et c’est pour cela que je suis venue me l’accorderez-vous ? — Quelle qu’elle soit. — Écoutez. Il vous respecte ; vous savez tout ce qu’il me doit. Peut-ĂȘtre rougira-t-il de se montrer Ă  vous tel qu’il est. Non, je ne crois pas qu’il en ait le front ni la force. Je ne suis qu’une femme, et vous ĂȘtes un homme. Un homme tendre, honnĂȘte et juste en impose. Vous lui en imposerez. Donnez-moi le bras, et ne refusez pas de m’accompagner chez lui. Je veux lui parler devant vous. Qui sait ce que ma douleur et votre prĂ©sence pourront faire sur lui ? Vous m’accompagnerez ? — TrĂšs-volontiers. — Allons
 » — Je crains bien que sa douleur et sa prĂ©sence n’y fassent que de l’eau claire. Le dĂ©goĂ»t ! c’est une terrible chose que le dĂ©goĂ»t en amour, et d’une femme !
 — J’envoyai chercher une chaise Ă  porteurs ; car elle n’était guĂšre en Ă©tat de marcher. Nous arrivons chez Gardeil, Ă  cette grande maison neuve, la seule qu’il y ait Ă  droite dans la rue Hyacinthe, en entrant par la place Saint-Michel. LĂ , les porteurs arrĂȘtent ; ils ouvrent. J’attends. Elle ne sort point. Je m’approche, et je vois une femme saisie d’un tremblement universel ; ses dents se frappaient comme dans le frisson de la fiĂšvre ; ses genoux se battaient l’un contre l’autre. Un moment, monsieur ; je vous demande pardon ; je ne saurais
 Que vais-je faire lĂ  ? Je vous aurai dĂ©rangĂ© de vos affaires inutilement ; j’en suis fĂąchĂ©e ; je vous demande pardon
 » Cependant je lui tendais le bras. Elle le prit, elle essaya de se lever ; elle ne le put. Encore un moment, monsieur, me dit-elle ; je vous fais peine ; vous pĂątissez de mon Ă©tat
 » Enfin elle se rassura un peu ; et en sortant de la chaise, elle ajouta tout bas Il faut entrer ; il faut le voir. Que sait-on ? j’y mourrai peut-ĂȘtre
 » VoilĂ  la cour traversĂ©e ; nous voilĂ  Ă  la porte de l’appartement ; nous voilĂ  dans le cabinet de Gardeil. Il Ă©tait Ă  son bureau, en robe de chambre, en bonnet de nuit. Il me fit un salut de la main, et continua le travail qu’il avait commencĂ©. Ensuite il vint Ă  moi, et me dit Convenez, monsieur, que les femmes sont bien incommodes. Je vous fais mille excuses des extravagances de mademoiselle. » Puis s’adressant Ă  la pauvre crĂ©ature, qui Ă©tait plus morte que vive Mademoiselle, lui dit-il, que prĂ©tendez-vous encore de moi ? Il me semble qu’aprĂšs la maniĂšre nette et prĂ©cise dont je me suis expliquĂ©, tout doit ĂȘtre fini entre nous. Je vous ai dit que je ne vous aimais plus ; je vous l’ai dit seul Ă  seul ; votre dessein est apparemment que je vous le rĂ©pĂšte devant monsieur eh bien, mademoiselle, je ne vous aime plus. L’amour est un sentiment Ă©teint dans mon cƓur pour vous ; et j’ajouterai, si cela peut vous consoler, pour toute autre femme. — Mais apprenez-moi pourquoi vous ne m’aimez plus ? — Je l’ignore ; tout ce que je sais, c’est que j’ai commencĂ© sans savoir pourquoi ; que j’ai cessĂ© sans savoir pourquoi ; et que je sens qu’il est impossible que cette passion revienne. C’est une gourme que j’ai jetĂ©e, et dont je me crois et me fĂ©licite d’ĂȘtre parfaitement guĂ©ri. — Quels sont mes torts ? — Vous n’en avez aucun. — Auriez-vous quelque objection secrĂšte Ă  faire Ă  ma conduite ? — Pas la moindre ; vous avez Ă©tĂ© la femme la plus constante, la plus honnĂȘte, la plus tendre qu’un homme pĂ»t dĂ©sirer. — Ai-je omis quelque chose qu’il fĂ»t en mon pouvoir de faire ? — Rien. — Ne vous ai-je pas sacrifiĂ© mes parents ? — Il est vrai. — Ma fortune. — J’en suis au dĂ©sespoir. — Ma santĂ© ? — Cela se peut. — Mon honneur, ma rĂ©putation, mon repos ? — Tout ce qu’il vous plaira. — Et je te suis odieuse ! — Cela est dur Ă  dire, dur Ă  entendre, mais puisque cela est, il faut en convenir. — Je lui suis odieuse !
 Je le sens, et ne m’en estime pas davantage !
 Odieuse ! ah ! dieux !
 » À ces mots une pĂąleur mortelle se rĂ©pandit sur son visage ; ses lĂšvres se dĂ©colorĂšrent ; les gouttes d’une sueur froide, qui se formait sur ses joues, se mĂȘlaient aux larmes qui descendaient de ses yeux ; ils Ă©taient fermĂ©s ; sa tĂȘte se renversa sur le dos de son fauteuil ; ses dents se serrĂšrent ; tous ses membres tressaillaient ; Ă  ce tressaillement succĂ©da une dĂ©faillance qui me parut l’accomplissement de l’espĂ©rance qu’elle avait conçue Ă  la porte de cette maison. La durĂ©e de cet Ă©tat acheva de m’effrayer. Je lui ĂŽtai son mantelet ; je desserrai les cordons de sa robe ; je relĂąchai ceux de ses jupons, et je lui jetai quelques gouttes d’eau fraĂźche sur le visage. Ses yeux se rouvrirent Ă  demi ; il se fit entendre un murmure sourd dans sa gorge ; elle voulait prononcer Je lui suis odieuse ; et elle n’articulait que les derniĂšres syllabes du mot ; puis elle poussait un cri aigu. Ses paupiĂšres s’abaissaient ; et l’évanouissement reprenait. Gardeil, froidement assis dans son fauteuil, son coude appuyĂ© sur la table et sa tĂȘte appuyĂ©e sur sa main, la regardait sans Ă©motion, et me laissait le soin de la secourir. Je lui dis Ă  plusieurs reprises Mais, monsieur, elle se meurt
 il faudrait appeler. » Il me rĂ©pondit en souriant et haussant les Ă©paules Les femmes ont la vie dure ; elles ne meurent pas pour si peu ; ce n’est rien ; cela se passera. Vous ne les connaissez pas ; elles font de leur corps tout ce qu’elles veulent
 — Elle se meurt, vous dis-je. » En effet, son corps Ă©tait comme sans force et sans vie ; il s’échappait de dessus son fauteuil, et elle serait tombĂ©e Ă  terre de droite ou de gauche, si je ne l’avais retenue. Cependant Gardeil s’était levĂ© brusquement ; et en se promenant dans son appartement, il disait d’un ton d’impatience et d’humeur Je me serais bien passĂ© de cette maussade scĂšne ; mais j’espĂšre bien que ce sera la derniĂšre. À qui diable en veut cette crĂ©ature ? Je l’ai aimĂ©e ; je me battrais la tĂȘte contre le mur qu’il n’en serait ni plus ni moins. Je ne l’aime plus ; elle le sait Ă  prĂ©sent, ou elle ne le saura jamais. Tout est dit
 — Non, monsieur, tout n’est pas dit. Quoi ! vous croyez qu’un homme de bien n’a qu’à dĂ©pouiller une femme de tout ce qu’elle a, et la laisser. — Que voulez-vous que je fasse ? je suis aussi gueux qu’elle. — Ce que je veux que vous fassiez ? que vous associiez votre misĂšre Ă  celle oĂč vous l’avez rĂ©duite. — Cela vous plaĂźt Ă  dire. Elle n’en serait pas mieux, et j’en serais beaucoup plus mal. — En useriez-vous ainsi avec un ami qui vous aurait tout sacrifiĂ© ? — Un ami ! un ami ! je n’ai pas grande foi aux amis ; et cette expĂ©rience m’a appris Ă  n’en avoir aucune aux passions. Je suis fĂąchĂ© de ne l’avoir pas su plus tĂŽt. — Et il est juste que cette malheureuse soit la victime de l’erreur de votre cƓur. — Et qui vous a dit qu’un mois, un jour plus tard, je ne l’aurais pas Ă©tĂ©, moi, tout aussi cruellement, de l’erreur du sien ? — Qui me l’a dit ? tout ce qu’elle a fait pour vous, et l’état ou vous la voyez. — Ce qu’elle a fait pour moi !
 Oh ! pardieu, il est acquittĂ© de reste par la perte de mon temps. — Ah ! monsieur Gardeil, quelle comparaison de votre temps et de toutes les choses sans prix que vous lui avez enlevĂ©es ! — Je n’ai rien fait, je ne suis rien, j’ai trente ans ; il est temps ou jamais de penser Ă  soi, et d’apprĂ©cier toutes ces fadaises-lĂ  ce qu’elles valent
 » Cependant la pauvre demoiselle Ă©tait un peu revenue Ă  elle-mĂȘme. À ces derniers mots, elle reprit avec assez de vivacitĂ© Qu’a-t-il dit de la perte de son temps ? J’ai appris quatre langues, pour le soulager dans ses travaux ; j’ai lu mille volumes ; j’ai Ă©crit, traduit, copiĂ© les jours et les nuits ; j’ai Ă©puisĂ© mes forces, usĂ© mes yeux, brĂ»lĂ© mon sang ; j’ai contractĂ© une maladie fĂącheuse, dont je ne guĂ©rirai peut-ĂȘtre jamais. La cause de son dĂ©goĂ»t, il n’ose l’avouer ; mais vous allez la connaĂźtre. » À l’instant elle arrache son fichu ; elle sort un de ses bras de sa robe ; elle met son Ă©paule Ă  nu ; et, me montrant une tache Ă©rysipĂ©lateuse La raison de son changement, la voilĂ , me dit-elle, la voilĂ  ; voilĂ  l’effet des nuits que j’ai veillĂ©es. Il arrivait le matin avec ses rouleaux de parchemin. M. d’HĂ©rouville, me disait-il, est trĂšs-pressĂ© de savoir ce qu’il y a lĂ  dedans ; il faudrait que cette besogne fĂ»t faite demain ; et elle l’était
 » Dans ce moment, nous entendĂźmes le pas de quelqu’un qui s’avançait vers la porte ; c’était un domestique qui annonçait l’arrivĂ©e de M. d’HĂ©rouville. Gardeil en pĂąlit. J’invitai Mlle de La Chaux Ă  se rajuster et Ă  se retirer
 Non, dit-elle, non ; je reste. Je veux dĂ©masquer l’indigne. J’attendrai M. d’HĂ©rouville, je lui parlerai. — Et Ă  quoi cela servira-t-il ? — À rien, me rĂ©pondit-elle ; vous avez raison. — Demain vous en seriez dĂ©solĂ©e. Laissez-lui tous ses torts ; c’est une vengeance digne de vous. — Mais est-elle digne de lui ? Est-ce que vous ne voyez pas que cet homme-lĂ  n’est
 Partons, monsieur, partons vite ; car je ne puis rĂ©pondre ni de ce que je ferais, ni de ce que je dirais
 » Mlle de La Chaux rĂ©para en un clin d’Ɠil le dĂ©sordre que cette scĂšne avait mis dans ses vĂȘtements, s’élança comme un trait hors du cabinet de Gardeil. Je la suivis, et j’entendis la porte qui se fermait sur nous avec violence. Depuis, j’ai appris qu’on avait donnĂ© son signalement au portier. Je la conduisis chez elle, oĂč je trouvai le docteur Le Camus, qui nous attendait. La passion qu’il avait prise pour cette jeune fille diffĂ©rait peu de celle qu’elle ressentait pour Gardeil. Je lui fis le rĂ©cit de notre visite ; et tout Ă  travers les signes de sa colĂšre, de sa douleur, de son indignation
 — Il n’était pas trop difficile de dĂ©mĂȘler sur son visage que votre peu de succĂšs ne lui dĂ©plaisait pas trop. — Il est vrai. — VoilĂ  l’homme. Il n’est pas meilleur que cela. — Cette rupture fut suivie d’une maladie violente, pendant laquelle le bon, l’honnĂȘte, le tendre et dĂ©licat docteur lui rendait des soins qu’il n’aurait pas eus pour la plus grande dame de France. Il venait trois, quatre fois par jour. Tant qu’il y eut du pĂ©ril, il coucha dans sa chambre, sur un lit de sangle. C’est un bonheur qu’une maladie dans les grands chagrins. — En nous rapprochant de nous, elle Ă©carte le souvenir des autres. Et puis c’est un prĂ©texte pour s’affliger sans indiscrĂ©tion et sans contrainte. — Cette rĂ©flexion, juste d’ailleurs, n’était pas applicable Ă  Mlle de La Chaux. Pendant sa convalescence, nous arrangeĂąmes l’emploi de son temps. Elle avait de l’esprit, de l’imagination, du goĂ»t, des connaissances, plus qu’il n’en fallait pour ĂȘtre admise Ă  l’AcadĂ©mie des inscriptions. Elle nous avait tant et tant entendus mĂ©taphysiquer, que les matiĂšres les plus abstraites lui Ă©taient devenues familiĂšres ; et sa premiĂšre tentative littĂ©raire fut la traduction des Essais sur l’entendement humain, de Hume. Je la revis ; et, en vĂ©ritĂ©, elle m’avait laissĂ© bien peu de chose Ă  rectifier. Cette traduction fut imprimĂ©e en Hollande et bien accueillie du public. Ma Lettre sur les Sourds et Muets parut presque en mĂȘme temps. Quelques objections trĂšs-fines qu’elle me proposa donnĂšrent lieu Ă  une addition qui lui fut dĂ©diĂ©e[5]. Cette addition n’est pas ce que j’ai fait de plus mal. La gaietĂ© de Mlle de La Chaux Ă©tait un peu revenue. Le docteur nous donnait quelquefois Ă  manger, et ces dĂźners n’étaient pas trop tristes. Depuis l’éloignement de Gardeil, la passion de Le Camus avait fait de merveilleux progrĂšs. Un jour, Ă  table, au dessert, qu’il s’en expliquait avec toute l’honnĂȘtetĂ©, toute la sensibilitĂ©, toute la naĂŻvetĂ© d’un enfant, toute la finesse d’un homme d’esprit, elle lui dit, avec une franchise qui me plut infiniment, mais qui dĂ©plaira peut-ĂȘtre Ă  d’autres Docteur, il est impossible que l’estime que j’ai pour vous s’accroisse jamais. Je suis comblĂ©e de vos services ; et je serais aussi noire que le monstre de la rue Hyacinthe, si je n’étais pĂ©nĂ©trĂ©e de la plus vive reconnaissance. Votre tour d’esprit me plaĂźt on ne saurait davantage. Vous me parlez de votre passion avec tant de dĂ©licatesse et de grĂące, que je serais, je crois, fĂąchĂ©e que vous ne m’en parlassiez plus. La seule idĂ©e de perdre votre sociĂ©tĂ© ou d’ĂȘtre privĂ©e de votre amitiĂ© suffirait pour me rendre malheureuse. Vous ĂȘtes un homme de bien, s’il en fut jamais. Vous ĂȘtes d’une bontĂ© et d’une douceur de caractĂšre incomparables. Je ne crois pas qu’un cƓur puisse tomber en de meilleures mains. Je prĂȘche le mien du matin au soir en votre faveur ; mais a beau prĂȘcher qui n’a envie de bien faire. Je n’en avance pas davantage. Cependant vous souffrez ; et j’en ressens une peine cruelle. Je ne connais personne qui soit plus digne que vous du bonheur que vous sollicitez, et je ne sais ce que je n’oserais pas pour vous rendre heureux. Tout le possible, sans exception. Tenez, docteur, j’irais
 oui, j’irais jusqu’à coucher
 jusque-lĂ  inclusivement. Voulez-vous coucher avec moi ? vous n’avez qu’à dire. VoilĂ  tout ce que je puis faire pour votre service ; mais vous voulez ĂȘtre aimĂ©, et c’est ce que je ne saurais. » Le docteur l’écoutait, lui prenait la main, la baisait, la mouillait de ses larmes ; et moi, je ne savais si je devais rire ou pleurer. Mlle de la Chaux connaissait bien le docteur ; et le lendemain que je lui disais Mais, mademoiselle, si le docteur vous eĂ»t prise au mot ? » elle me rĂ©pondit J’aurais tenu ma parole ; mais cela ne pouvait arriver ; mes offres n’étaient pas de nature Ă  pouvoir ĂȘtre acceptĂ©es par un homme tel que lui
 — Pourquoi non ? Il me semble qu’à la place du docteur, j’aurais espĂ©rĂ© que le reste viendrait aprĂšs. — Oui ; mais Ă  la place du docteur, Mlle de la Chaux ne vous aurait pas fait la mĂȘme proposition. » La traduction de Hume ne lui avait pas rendu grand argent. Les Hollandais impriment tant qu’on veut, pourvu qu’ils ne payent rien. — Heureusement pour nous ; car, avec les entraves qu’on donne Ă  l’esprit, s’ils s’avisent une fois de payer les auteurs, ils attireront chez eux tout le commerce de la librairie. — Nous lui conseillĂąmes de faire un ouvrage d’agrĂ©ment, auquel il y aurait moins d’honneur et plus de profit. Elle s’en occupa pendant quatre Ă  cinq mois, au bout desquels elle m’apporta un petit roman historique, intitulĂ© les Trois Favorites. Il y avait de la lĂ©gĂšretĂ© de style, de la finesse et de l’intĂ©rĂȘt ; mais, sans qu’elle s’en fĂ»t doutĂ©e, car elle Ă©tait incapable d’aucune malice, il Ă©tait parsemĂ© d’une multitude de traits applicables Ă  la maĂźtresse du souverain, la marquise de Pompadour ; et je ne lui dissimulai pas que, quelque sacrifice qu’elle fĂźt, soit en adoucissant, soit en supprimant ces endroits, il Ă©tait presque impossible que son ouvrage parĂ»t sans la compromettre, et que le chagrin de gĂąter ce qui Ă©tait bien ne la garantirait pas d’un autre. Elle sentit toute la justesse de mon observation et n’en fut que plus affligĂ©e. Le bon docteur prĂ©venait tous ses besoins ; mais elle usait de sa bienfaisance avec d’autant plus de rĂ©serve, qu’elle se sentait moins disposĂ©e Ă  la sorte de reconnaissance qu’il en pouvait espĂ©rer. D’ailleurs, le docteur[6] n’était pas riche alors ; et il n’était pas trop fait pour le devenir. De temps en temps, elle tirait son manuscrit de son portefeuille ; et elle me disait tristement Eh bien ! il n’y a donc pas moyen d’en rien faire ; et il faut qu’il reste lĂ . » Je lui donnai un conseil singulier, ce fut d’envoyer l’ouvrage tel qu’il Ă©tait, sans adoucir, sans changer, Ă  Mme de Pompadour mĂȘme, avec un bout de lettre qui la mĂźt au fait de cet envoi. Cette idĂ©e lui plut. Elle Ă©crivit une lettre charmante de tous points, mais surtout par un ton de vĂ©ritĂ© auquel il Ă©tait impossible de se refuser. Deux ou trois mois s’écoulĂšrent sans qu’elle entendĂźt parler de rien ; et elle tenait la tentative pour infructueuse, lorsqu’une croix de Saint-Louis se prĂ©senta chez elle avec une rĂ©ponse de la marquise. L’ouvrage y Ă©tait louĂ© comme il le mĂ©ritait ; on remerciait du sacrifice ; on convenait des applications, on n’en Ă©tait point offensĂ©e ; et l’on invitait l’auteur Ă  venir Ă  Versailles, oĂč l’on trouverait une femme reconnaissante et disposĂ©e Ă  rendre les services qui dĂ©pendraient d’elle. L’envoyĂ©, en sortant de chez Mlle de La Chaux, laissa adroitement sur sa cheminĂ©e un rouleau de cinquante louis. Nous la pressĂąmes, le docteur et moi, de profiter de la bienveillance de Mme de Pompadour ; mais nous avions affaire Ă  une fille dont la modestie et la timiditĂ© Ă©galaient le mĂ©rite. Comment se prĂ©senter lĂ  avec ses haillons ? Le docteur leva tout de suite cette difficultĂ©. AprĂšs les habits, ce furent d’autres prĂ©textes, et puis d’autres prĂ©textes encore. Le voyage de Versailles fut diffĂ©rĂ© de jour en jour, jusqu’à ce qu’il ne convenait presque plus de le faire. Il y avait dĂ©jĂ  du temps que nous ne lui en parlions pas, lorsque le mĂȘme Ă©missaire revint, avec une seconde lettre remplie des reproches les plus obligeants et une autre gratification Ă©quivalente Ă  la premiĂšre et offerte avec le mĂȘme mĂ©nagement. Cette action gĂ©nĂ©reuse de Mme de Pompadour n’a point Ă©tĂ© connue. J’en ai parlĂ© Ă  M. Collin, son homme de confiance et le distributeur de ses grĂąces secrĂštes. Il l’ignorait ; et j’aime Ă  me persuader que ce n’est pas la seule que sa tombe recĂšle. Ce fut ainsi que Mlle de La Chaux manqua deux fois l’occasion de se tirer de la dĂ©tresse. Depuis, elle transporta sa demeure sur les extrĂ©mitĂ©s de la ville, et je la perdis tout Ă  fait de vue. Ce que j’ai su du reste de sa vie, c’est qu’il n’a Ă©tĂ© qu’un tissu de chagrins, d’infirmitĂ©s et de misĂšre. Les portes de sa famille lui furent opiniĂątrement fermĂ©es. Elle sollicita inutilement l’intercession de ces saints personnages qui l’avaient persĂ©cutĂ©e avec tant de zĂšle. — Cela est dans la rĂšgle. — Le docteur ne l’abandonna point. Elle mourut sur la paille, dans un grenier, tandis que le petit tigre de la rue Hyacinthe, le seul amant qu’elle ait eu, exerçait la mĂ©decine Ă  Montpellier ou Ă  Toulouse, et jouissait, dans la plus grande aisance, de la rĂ©putation mĂ©ritĂ©e d’habile homme, et de la rĂ©putation usurpĂ©e d’honnĂȘte homme. — Mais cela est encore Ă  peu prĂšs dans la rĂšgle. S’il y a un bon et honnĂȘte TaniĂ©, c’est Ă  une Reymer que la Providence l’envoie ; s’il y a une bonne et honnĂȘte de La Chaux, elle deviendra le partage d’un Gardeil[7], afin que tout soit fait pour le mieux. Mais on me dira peut-ĂȘtre que c’est aller trop vite que de prononcer dĂ©finitivement sur le caractĂšre d’un homme d’aprĂšs une seule action ; qu’une rĂšgle aussi sĂ©vĂšre rĂ©duirait le nombre des gens de bien au point d’en laisser moins sur la terre que l’Évangile du chrĂ©tien n’admet d’élus dans le ciel ; qu’on peut ĂȘtre inconstant en amour, se piquer mĂȘme de peu de religion avec les femmes, sans ĂȘtre dĂ©pourvu d’honneur et de probitĂ© ; qu’on n’est le maĂźtre ni d’arrĂȘter une passion qui s’allume, ni d’en prolonger une qui s’éteint ; qu’il y a dĂ©jĂ  assez d’hommes dans les maisons et les rues qui mĂ©ritent Ă  juste titre le nom de coquins, sans inventer des crimes imaginaires qui les multiplieraient Ă  l’infini. On me demandera si je n’ai jamais ni trahi, ni trompĂ©, ni dĂ©laissĂ© aucune femme sans sujet. Si je voulais rĂ©pondre Ă  ces questions, ma rĂ©ponse ne demeurerait pas sans rĂ©plique, et ce serait une dispute Ă  ne finir qu’au jugement dernier. Mais mettez la main sur la conscience, et dites-moi, vous, monsieur l’apologiste des trompeurs et des infidĂšles, si vous prendriez le docteur de Toulouse pour votre ami ?
 Vous hĂ©sitez ? Tout est dit ; et sur ce, je prie Dieu de tenir en sa sainte garde toute femme Ă  qui il vous prendra fantaisie d’adresser votre hommage. ↑ En 1749, M. de Maurepas, encore ministre de la marine, remit Ă  Louis XV un mĂ©moire dans lequel il dĂ©veloppait les moyens d’ouvrir, par l’intĂ©rieur du Canada, un commerce avec les colonies anglaises. Ce projet fut adoptĂ© par la suite, et Maurepas le vit exĂ©cutĂ© avant sa mort. Br. ↑ Ce mot seul suffirait pour ĂŽter au lecteur toute confiance dans le rĂ©cit qui va suivre ; et cependant il est littĂ©ralement vrai. Diderot n’ajoute rien ni aux Ă©vĂ©nements, ni au caractĂšre des personnages qu’il met en scĂšne. La passion de Mlle de La Chaux pour Gardeil, l’ingratitude monstrueuse de son amant, les dĂ©tails de son entrevue avec lui, de leur conversation en prĂ©sence de Diderot, qui l’avait accompagnĂ©e chez cette bĂȘte fĂ©roce ; le dĂ©sespoir touchant de cette femme trahie, dĂ©laissĂ©e par celui Ă  qui elle avait sacrifiĂ© son repos, sa fortune, sa rĂ©putation, sa santĂ©, et jusqu’aux charmes mĂȘmes par lesquels elle l’avait sĂ©duit tout cela est de la plus grande exactitude. Comme Diderot avait particuliĂšrement connu les acteurs de ce drame, et que les faits dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin, ou que l’amitiĂ© lui avait confiĂ©s, Ă©taient encore rĂ©cents lorsqu’il rĂ©solut de les Ă©crire, son imagination n’avait pas eu le temps de les altĂ©rer, en ajoutant ou en retranchant quelque circonstance pour produire un plus grand effet et c’est encore ici un de ces cas assez rares dans l’histoire de sa vie, oĂč il n’a dit que ce qu’il avait vu, et oĂč il n’a vu que ce qui Ă©tait. Aux particularitĂ©s curieuses qu’il avait recueillies sur Mlle de La Chaux, et qu’il a consignĂ©es dans cet Ă©crit, je n’ajouterai qu’un fait, qu’il a omis par oubli et qui mĂ©rite d’ĂȘtre conservĂ© ; c’est que cette femme si tendre, si passionnĂ©e, si intĂ©ressante par son extrĂȘme sensibilitĂ© et par ses malheurs, si digne surtout d’un meilleur sort, avait eu aussi pour amis D’Alembert et l’abbĂ© de Condillac. Elle Ă©tait en Ă©tat d’entendre et de juger les ouvrages de ces deux philosophes ; elle avait mĂȘme donnĂ© au dernier, dont elle avait lu l’Essai sur l’origine des connaissances humaines, le conseil trĂšs-sage de revenir sur ses premiĂšres pensĂ©es, et, pour me servir de son expression, de commencer par le commencement ; c’est-Ă -dire de rejeter avec Hobbes l’hypothĂšse absurde de la distinction des deux substances dans l’homme. J’ose dire que cette vue trĂšs-philosophique, cette seule idĂ©e de Mlle de La Chaux suppose plus d’étendue, de justesse et de profondeur dans l’esprit, que toute la mĂ©taphysique de Condillac, dans laquelle il y a en effet un vice radical et destructeur qui influe sur tout le systĂšme, et qui en rend les rĂ©sultats plus ou moins vagues et incertains. On voit que Mlle de La Chaux l’avait senti ; et l’on regrette que Condillac, plus docile aux conseils judicieux de cette femme Ă©clairĂ©e et d’une pĂ©nĂ©tration peu commune, n’ait pas suivi la route qu’elle lui indiquait. Il n’aurait pas semĂ© de tant d’erreurs celle qu’il s’est tracĂ©e, et sur laquelle on ne peut que s’égarer avec lui, comme cela arrive tous les jours Ă  ceux qui le prennent pour guide. Voyez, sur ce philosophe, les rĂ©flexions prĂ©liminaires qui servent d’introduction Ă  son article, dans l’EncyclopĂ©die mĂ©thodique, Dictionnaire de la Philosophie ancienne et moderne, t. II, et ce que j’en ai dit encore dans mes MĂ©moires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de Diderot. N. ↑ Antoine de Ricouart, comte d’HĂ©rouville, nĂ© Ă  Paris en 1713, est auteur du TraitĂ© des LĂ©gions, qui porte le nom du marĂ©chal de Saxe *. Paris, 1757. Il a fourni des MĂ©moires curieux aux rĂ©dacteurs de l’EncyclopĂ©die. On voulut le porter au ministĂšre sous Louis XV, mais un mariage inĂ©gal l’en fit exclure. Il mourut en 1782. Br. * Dans les trois premiĂšres Ă©ditions seulement. L’ouvrage avait Ă©tĂ© imprimĂ© d’abord sur une copie communiquĂ©e au marĂ©chal, et trouvĂ©e dans ses papiers. ↑ Montucla n’avait que trente ans lorsqu’il publia son Histoire des MathĂ©matiques. Paris, 1758. Elle a Ă©tĂ© revue et achevĂ©e par Lalande. Paris, 1799-1802. Br. ↑ Voir t. Ier, p. 399. ↑ Le Camus Antoine, qui a laissĂ© aprĂšs lui d’autres souvenirs de bienfaisance, Ă©tait nĂ© Ă  Paris en 1722. On lui doit un grand nombre d’ouvrages de mĂ©decine et de littĂ©rature. Nous citerons seulement La MĂ©decine de l’Esprit, Paris, 1753. Projet d’anĂ©antir la petite vĂ©role, 1767. MĂ©decine pratique rendue plus simple, plus sĂ»re et plus mĂ©thodique, 1769. Plusieurs MĂ©moires sur diffĂ©rents sujets de mĂ©decine. AbdĂ©ker, ou l’Art de conserver la beautĂ©, 1754-1756. L’Amour et l’AmitiĂ©, comĂ©die, 1763. Les Amours pastorales de Daphnis et ChloĂ©, traduites du grec de Longus, par Amyot, avec une double traduction ; Paris, 1757. Cette nouvelle traduction de Le Camus mĂ©rite encore d’ĂȘtre lue aprĂšs celle que vient de publier M. Courier Ă  Sainte-PĂ©lagie, oĂč il Ă©tait dĂ©tenu pour un Ă©crit sur l’acquisition du domaine de Chambord. Paris, 1821. Br. ↑ Gardeil est mort le 19 avril 1808, Ă  l’ñge de quatre-vingt-deux ans. On a de lui une Traduction des ƒuvres mĂ©dicales d’Hippocrate, sur le texte grec, d’aprĂšs l’édition de FoĂ«s ; Toulouse, 1801. Br. — C’est Ă  Montpellier qu’il exerçait.

Histoireà compléter à votre façon, celui qui aura complété, devra inclure un mot ou nom propre à inclure dans la suite Bonne chance Ce jour du 31 Décembr

Univhair Soleil, cela vous dit quelque chose ? Si vous l’ignorez, Univhair Soleil est l’une des chaĂźnes Youtube actives depuis 2015 et suivies par plus de 27 milles personnes. Du 1er juillet au 1er aoĂ»t 2017, une campagne avait Ă©tĂ© lancĂ©e par la chaĂźne pour mettre en avant les cheveux crĂ©pus et leur diversitĂ©. DerriĂšre cet empire capillaire se cache Audrey, une jeune femme pleine de vie. PassionnĂ©e, elle nous explique son parcours en quelques mots et nous transporte dans son univers. J’essaie d’apporter quelque chose de positif Ă  la sociĂ©tĂ©. Mes vidĂ©os continueront d’aider les gens Ă  travers le Monde ! » RTM Bonjour Audrey ! Pour commencer, peux-tu te prĂ©senter Ă  nos lecteurs ? Audrey Salut RTM. Tout d’abord, je suis une Ă©tudiante en Master de chimie. Je suis nĂ©e Ă  Paris, en France mais j’ai grandi en Guadeloupe oĂč je suis restĂ©e jusqu’à ma premiĂšre annĂ©e de prĂ©pa. AprĂšs avoir obtenu ma licence en Biologie-Chimie en France, je suis partie en SuĂšde pour poursuivre en Master car d’une part, je voulais depuis toujours avoir un parcours international et dĂ©couvrir d’autres cultures, et d’autre part je voulais changer de contexte Ă©ducatif le systĂšme français est trĂšs contraignant pour moi, et la SuĂšde est rĂ©putĂ©e pour la qualitĂ© de son enseignement. J’ai enfin pu rĂ©aliser mon rĂȘve d’étudier Ă  l’étranger malgrĂ© les Ă©normes difficultĂ©s rencontrĂ©es sur le parcours. Durant mon temps libre », j’aime beaucoup lire, Ă©crire, regarder des Mangas, des vidĂ©os Youtube et danser. Je crĂ©e aussi des vidĂ©os sur Youtube en français et en anglais. Je prends beaucoup de temps pour prĂ©parer mes vidĂ©os Ă©criture, prĂ©paration du matĂ©riel et de mon apparence en vidĂ©o, tournage de la vidĂ©o, Ă©dition de la vidĂ©o et de la miniature, publication... J’ai aussi commencĂ© l’athlĂ©tisme afin de plus me dĂ©penser et me dĂ©passer ! RTM Cela fait dĂ©jĂ  un petit bout de temps que tu as créé ta chaĂźne et ta page Facebook. Quand et comment t’es-tu lancĂ©e dans cette aventure ? Audrey J’ai créé ma chaĂźne Youtube que j’ai nommĂ© UnivHair Soleil le 13 juillet 2015 et publiĂ© ma premiĂšre vidĂ©o le 14 juillet 2015. J’ai eu l’idĂ©e de crĂ©er ma chaĂźne Youtube en 2014 Ă  force de devoir rĂ©pondre aux mĂȘmes questions concernant l’entretien de mes cheveux. Je voulais apporter ma pierre Ă  l’édifice concernant tous les sujets liĂ©s aux cheveux entretien, produits cosmĂ©tiques, histoire, science. J’ai d’abord fait plusieurs vidĂ©os Ă  l’aide de mon appareil photo bas de gamme et la webcam de mon ordinateur afin de m’entraĂźner un peu et voir comment je me dĂ©brouillais. J’ai Ă©tĂ© encouragĂ©e par des amies et des personnes faisant partie du groupe Facebook Ca Pousse Ou Ca Casse CPOCC » mais je pensais peut-ĂȘtre faire un blog au lieu d’une chaĂźne Youtube. J’ai hĂ©sitĂ© pendant un peu plus d’un an avant d’opter pour la plateforme Youtube et publier ma toute premiĂšre vidĂ©o publique. Dans cette vidĂ©o, je rĂ©pondais Ă  une question posĂ©e par plusieurs membres du groupe CPOCC Comment dĂ©mĂȘler ses cheveux crĂ©pus en Ă©vitant la casse ? ». J’avais trĂšs peur avant et aprĂšs avoir publiĂ© ma premiĂšre vidĂ©o mais c’était une bonne peur » Ă  vrai dire vous voyez cette peur mĂȘlĂ©e Ă  l’excitation qui sont lĂ  parce que vous faites quelque chose de trĂšs nouveau et que vous ne savez pas trop ce que ça va donner ? C’était cela. Finalement, cela s’est trĂšs bien passĂ©. J’ai eu que des retours positifs. Ceci m’a encouragĂ© Ă  continuer les vidĂ©os. J’ai créé ma Page Facebook en Janvier 2017 afin de partager des conseils, des photos et des petites vidĂ©os supplĂ©mentaires. Mon but est d’ĂȘtre plus prĂ©sente sur les rĂ©seaux sociaux afin de promouvoir ce que je fais et inspirer un maximum de personnes. D’oĂč la crĂ©ation non seulement de ma Page Facebook UnivHair Soleil mais aussi de mes comptes Instagram Snapchat et Twitter UnivHairSoleil. J’ai aussi créé ma chaĂźne Youtube anglophone que j’ai nommĂ© tout simplement UnivHair Soleil English. RTM Qu’est-ce que cela t’apporte d’ĂȘtre une Youtubeuse ? Audrey J’essaie d’apporter quelque chose de positif Ă  la sociĂ©tĂ©. Je me dis que mĂȘme si je meurs demain, mes vidĂ©os continueront d’aider les gens Ă  travers le monde et je trouve ça fascinant ! Youtube permet d’atteindre un grand nombre de personnes partout dans le monde. Cela m’aide aussi Ă  amĂ©liorer mon Ă©locution, ça m’apporte des compĂ©tences supplĂ©mentaires en ce qui concerne la production audio-visuelle, le marketing, le web et le numĂ©rique. Et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, cela m’aide Ă  avoir confiance en moi. Je tiens aussi Ă  dire que les personnes qui me suivent m’aident beaucoup dans les moments difficiles, je tiens beaucoup plus facilement surtout quand j’ai le soutien de mes abonnĂ©s. C’est vraiment incroyable de recevoir autant d’amour et de positivitĂ© de la part de personnes qu’on ne connaĂźt mĂȘme pas ! J’espĂšre pouvoir rencontrer toutes ces belles personnes lors d’évĂšnements Ă  venir, et les remplir de cadeaux si j’en ai l’opportunitĂ© ! J’ai pu aussi faire de trĂšs belles rencontres et je peux collaborer avec des marques et des artistes. RTM/ Actuellement, tu es suivie par plus de 27K d’abonnĂ©s, qu’est-ce que cela t’inspire-t-il ? Comment vois-tu l’avenir ? Audrey Cela me montre que mes vidĂ©os plaisent Ă  beaucoup de personnes, c’est trĂšs satisfaisant pour moi. Je veux partager mon Ă©volution pour qu’elle contribue aux autres et si possible Ă  un monde meilleur. Pour ce qui est de l’avenir, c’est difficile de rĂ©pondre Ă  cette question, parce que j’aimerais faire beaucoup de choses. J’ai des idĂ©es en tĂȘte, mais disons que je souhaiterais en prioritĂ© aller simplement vers ce qui me permettra de m’épanouir et ĂȘtre heureuse, et que je me laisse un peu de temps pour choisir ce qui m’apportera veux avoir un mĂ©tier qui me passionne et pour l’instant j’explore autant de choses que je peux ! Ce sont les expĂ©riences qui m’aident Ă  avancer. RTM/ Que voudrais-tu dire Ă  ces personnes qui te suivent et qui dĂ©sirent crĂ©er leur propres chaĂźnes YouTube ? Je souhaite tout d’abord les remercier pour leur soutien et j’espĂšre que ça continuera. Si vous voulez crĂ©er votre propre chaĂźne Youtube, il suffit de se lancer sans cogiter ! Juste se lancer ! Vous apprendrez beaucoup de choses au fur et Ă  mesure que vous avancez. C’est une trĂšs belle aventure mĂȘme s’il y a parfois des moments difficiles. RTM/ Si je dis le mot Vegan », que me diras-tu ? Est-ce important selon toi d’associer le VĂ©ganisme Ă  la SantĂ© capillaire ? Le VĂ©ganisme est un mode de vie qui, selon moi, vise Ă  plus de respect des animaux, de l’environnement et de l’humain. Une personne vĂ©gane Ă©vite la consommation de produits issus de l’exploitation animale et de la cruautĂ© envers les animaux nourriture, vĂȘtements, cosmĂ©tiques
. Je ne me considĂšre pas vĂ©gane mĂȘme si mon mode de vie s’en rapproche. Je dirais que je suis plutĂŽt vĂ©gĂ©talienne Ă  tendance vĂ©gane. Le vĂ©ganisme m’a beaucoup appris sur la libertĂ©. Je me suis rendue compte que lorsqu’on fait des choix qui ne rentrent pas dans la norme, on ressent une pression sociale Ă©norme ! Quand on fait comme tout le monde, on se croit libre mais quand on fait un choix de vie trĂšs diffĂ©rent des autres, on n’est pas libre. De mon expĂ©rience personnel, je trouve beaucoup plus facile d’ĂȘtre vĂ©gane en SuĂšde car le respect de la libertĂ© individuelle fait partie de la mentalitĂ© de la plupart des gens lĂ -bas, et la sociĂ©tĂ© suĂ©doise est plus ouverte et propose plus d’options pour que chacun puisse assumer son mode de vie. Par contre, en France ce n’est pas pareil mais ça viendra sĂ»rement un jour. L’alimentation joue un rĂŽle crucial dans la santĂ© capillaire ! De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il vaut mieux avoir une hygiĂšne de vie saine afin d’avoir des cheveux qui poussent plus vite et plus forts. Un cheveu sain commence de l’intĂ©rieur ! Le vĂ©ganisme va au-delĂ  de l’alimentation comme je l’ai indiquĂ© plus haut mais si l’on se base que sur l’alimentation, les vĂ©ganes, vĂ©gĂ©taliens et vĂ©gĂ©tariens qui gardent un rĂ©gime alimentaire Ă©quilibrĂ©, auront tendance Ă  avoir des cheveux plus sains et forts. Je veux que les cheveux crĂ©pus soient considĂ©rĂ©s comme des cheveux normaux » RTM/ Et donc, qu’est-ce que tu voudrais apporter au Monde capillaire » ? Je voudrais que tout le monde se rĂ©concilie avec sa nature de cheveu. Que les gens s’aiment tels qu’ils sont, peu importe le regard des autres. Je veux aussi contribuer Ă  faire Ă©voluer ces regards. Les cheveux crĂ©pus sont souvent dĂ©valorisĂ©s ou pas assez valorisĂ©s, je veux que ça change et qu’il y ait beaucoup plus de diversitĂ© dans le monde capillaire. Je veux que les cheveux crĂ©pus soient considĂ©rĂ©s comme des cheveux normaux et pas comme des cheveux Ă  problĂšmes comme l’affirme souvent certaines marques de cosmĂ©tiques, les mĂ©dias et la sociĂ©tĂ© de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. RTM/ Univhair Soleil, ce nom me souffle trois mots Ă  l’oreille Univers, grandeur et positivitĂ©. Qu’en penses-tu ? Oui, j’avais ça Ă  l’idĂ©e ! Je voulais un pseudo qui inspire la force, l’immensitĂ©, l’énergie. Quelque chose d’infini. Le soleil est source d’énergie et permet la vie. Cela me rappelle la Guadeloupe, le cĂŽtĂ© chaleureux, vivant. J’aime beaucoup le soleil et nous en avons tous besoin ! Et d’ailleurs, il permet la synthĂšse de la vitamine D dans notre corps et contribue Ă  la pousse de cheveux sains. RTM / Finalement, qu’est-ce qui ferait de toi Une Reine des Temps Modernes ? RĂ©ussir ce que j’entreprends, ĂȘtre Ă©panouie dedans et pouvoir le partager.
RÉPERTOIRED’IDÉES – ATELIERS BRISE-GLACE 10 ATELIERS BRISE-GLACE POUR ÉCHAUFFER LE GROUPE, ÊTRE AMUSANT 11 J'apporte une lettre pour 11 Le clin d’Ɠil 11 Le pont (la chaise Ă  relais) 12 Qui a commencĂ©? 12 4 Debout 13 Le maĂźtre du ballon 13 Meurtre en un clin d’Ɠil 14 Meurtre en une poignĂ©e de main 14 Le jeu de l’amibe 14
Que se passe-t-il si vous recevez une amende avec voiture de location ? Quels sont vos droits et les recours possibles ? Carigami rĂ©pond Ă  ces questions pour que vous puissiez faire face si la situation venait Ă  se d’une location de voiture, qui reçoit l’amende et que se passe-t-il ?Voici quelques exemples d’infraction liste non exhaustive pouvant entraĂźner une amende Infraction du code de la routeNon-respect de la limitation de vitesseStationnement non autorisĂ©Ticket de stationnement non payĂ©C’est le loueur de la voiture qui est informĂ© en premier de l’amende. En effet, puisque le vĂ©hicule est immatriculĂ© Ă  son nom, c’est lui qui reçoit le procĂšs-verbal et qui doit en rĂ©pondre vis-Ă -vis de la loueur, non responsable, dĂ©nonce » le conducteur du vĂ©hicule alors enregistrĂ© lors de l’infraction. Le conducteur principal enregistrĂ© sur le contrat de location recevra donc l’amende. Peu importe si un conducteur additionnel Ă©tait enregistrĂ© sur le contrat de location. Le conducteur principal, c’est-Ă -dire le locataire du vĂ©hicule, engage sa responsabilitĂ© pĂ©cuniaire, en signant le contrat de location⚠ À retenir Le conducteur enregistrĂ© reçoit chez lui l’amende pour l’infraction. ⚠Conseil CarigamiLors d’une location de voiture en France, vous pouvez aussi perdre vos points de permis. Le permis de conduire français est constituĂ© de 12 points, que l’on peut perdre en plus en moins grand nombre suivant l’infraction. Il est donc important de vĂ©rifier son nombre actuel de points et de faire des stages de rattrapage » pour en rĂ©cupĂ©rer au possible d’une amende avec voiture de location ?Le conducteur principal doit dans tous les cas rĂ©gler l’amende. Cela n’importe pas s’il ne conduisait pas le vĂ©hicule au moment de l’infraction. Mais il est possible de sauver des points. Nous vous expliquons comment Si c’est le conducteur additionnel qui conduisait lorsque l’infraction a Ă©tĂ© commise, il est possible de le dĂ©noncer Ă  votre tour. Il doit ĂȘtre inscrit sur le contrat de location pour que les assurances soient toujours valables. Soyez donc prudent si vous dĂ©cidez de dĂ©noncer un conducteur non enregistrĂ© vous pensez qu’il n’est pas possible de reconnaĂźtre la personne qui conduisait au moment de l’infraction, il est envisageable de demander une photographie prise par le radar mobile ou fixe par exemple. Le plus souvent, ce sont les plaques d’immatriculation qui sont flashĂ©es, et non le conducteur. Soyez tout de mĂȘme trĂšs prudent, car si la photographie prouve que vous Ă©tiez bien au volant, vous aurez perdu du temps et des points. S’il n’est pas possible d’identifier le conducteur, vos points seront existe une exception pour expliquer un excĂšs de vitesse soudain le cas de force majeur. Les cas de force majeur peuvent ĂȘtre un vol ou un accouchement par exemple. Il faut cependant prouver au moyen de documents Ă©crits que le conducteur a dĂ» accĂ©lĂ©rer dans cette situation particuliĂšre.⚠ À retenir Rares sont les cas oĂč vous pourrez Ă©viter de rĂ©gler l’amende. Par ailleurs, le loueur vous demandera de rĂ©gler des frais de traitement de l’amende. Pour Ă©conomiser, respectez le code de la route ! ⚠RĂ©gler une amende avec voiture de location Ă  l’étranger ?Le processus constatĂ© Ă  l’étranger pour une amende avec voiture de location est similaire. La diffĂ©rence est que le loueur, dĂšs lors qu’il reçoit l’amende, peut dĂ©biter la carte de crĂ©dit du client pour rĂ©gler le montant de la client peut aussi recevoir la contravention par la poste. Mais cela ne vaut que si le pays a intĂ©grĂ© une directive europĂ©enne dans sa lĂ©gislation nationale ou conclu un accord bilatĂ©ral avec la France pour la transmission des avez des questions Ă  ce sujet ? N’hĂ©sitez pas Ă  laisser Ă  commentaire, nous y rĂ©pondrons ! Et surtout, restez prudent sur la route !
Unanthropologue Ă©tudie les habitants de l'Île de Tautos, oĂč vivent deux tribus: l'une dont les membres mentent toujours, et l'autre dont les membres disent toujours la vĂ©ritĂ©. Un jour, l'anthropologue, qui veut se rendre au village de la tribu de la vĂ©ritĂ©, arrive Ă  l'embranchement d'une route qui se subdivise en deux.
AuteurMessageYondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet recontre imprĂ©vu..pv Kay Ven 8 FĂ©v - 2334 Yondaime entrait dans la taverne a une heure tardive pour aller sassoir au bar et sirotĂ© un vers aprĂšs cette longue journĂ©e... Beaucoup de mondes occupaient les lieux et ils Ă©taient autour des tables a levĂ© leurs vers en criant laissant paraitre leur ivreter... Yondaime regardait tout les occupant subtilement tout en restant a l'affut, il envisagait toute possibilitĂ© dans la taverne oĂč il ne serait gĂšre le bienvenu s'ils aprenaient qu'il faisait parti du clan anti-tyran... ''...je vous prendrait un autre vers s'il vous plait...dit t'il a vois basse''-bien sur!.. et voila un autre vers pour monsieur..Yondaime appercu un homme entrĂ© dans la taverne.. Il ne regardait pas celui-ci directement mais sans qu'il ne puisse avoir de supsons... L'homme avait un allure sombre a cause de leffet de sa capuche qui nous laissait sans oportunitĂ© de voir son visage... Il finit son vers en une gorgĂ© puis il se leva sans attirĂ© l'attention de qui que se soit et se dirigea vers l'homme a la capuche... Lorsqu'il fit a ses cĂŽtĂ© il lui chuchota..''... J'ai pu voir que tu n'est pas un tyran.. J'aimerais parler un peut histoire de savoir qui tu est...veut tu venir a cette table..?Yondaime fit un signe de tĂȘte vers la table pour accompagnĂ© ses paroles..'' InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Sam 9 FĂ©v - 014 Kay n'avait pas fait mine de la prĂ©sence du Ninja a ces cotĂ© le moindre instant cette homme ne lui disait rien puis une voix ce levat dans sont Oreille c'Ă©tait ce cher petit C20 qui lui faisait part de ça vision des chose...Ces un Ninja de niveau Kage...celon mes informations il fait partie du groupe Anti-tyran il n'est pas une menace mes reste sur t'es garde cette endroit est remplie d'espion...qui ce ferait plaisire d'allĂ© gentiment te dĂ©noncĂ© au prĂšs de Malyssia...Kay s'arrĂȘta net suite au parole de C20...puis tournas lĂ©gĂšrement la tĂȘte vers Yondaime...puis comme ci il parlais seul il dĂ©crochat quelque parole qui en toute apparence n'Ă©tait pas destinĂ© au Ninja Ă  ça droite...C20 son nom...Namikaze...mais tout le monde l'appelle Yondaime...Avoue que tu aime pas sont nom...Tu me connais trop bien...Un homme ivre s'approchat vers les deux homme dĂ©geula partout sur le sol avant de tombĂ© dans ce qu'il venais de gerbĂ© sous le regarde de dĂ©dain cachĂ© du capuchon de l'hommeYondaime...j'ignor de comment tu est au courant...mais peut-importe...Kay emjanba l'homme Ă©tendus dans son extrans puis ce tira une chaise y prenant place regardant Subtillement autour de lui s'assurant qu'aucun espion les observais ou Ă©coutais...l'homme a la tabe Ă  gauche est un espion il a les yeux rivĂ© sur toi...dĂ©barasse toi en au plus vite...Avant mĂȘme que Yondaime sois assie Kay ce relevais mais fit signe Ă  l'homme en face de lui de gardĂ© ses fesses sur la chaise puis ce tourna ver l'homme a gauche puis pris direction vers le bar et "accidentellement il renversa la bier de l'espion...Oh...padonnĂ© ma mal adresse...puis-je vous payer un autre verre Histoire de m'excusĂ©Kay jouait parfaitement le jeux personne n'aurais plus ce doutĂ© que c'Ă©tait de la comĂ©die...J'te conseil fortement d'me payer un verre...ci t'as pas l'gout de t'faire dĂ©cpiter... RĂ©torqua l'homme d'un aire de chien sale a grande gueul...Kay partie a toute allure vers le grand bar en bois de chaine qui Ă©tait un peu Ă©corchĂ© par le temps et les nombreux consomateur qui y avait pris placeUne bierre j'vous pris...la plus forte ci possible...Compris rĂ©pondit-il souriantIl lui remplis un grand verres puis tendis la main dans la quelle dĂ©posat Kay une piĂšce d'or puis revenut vers l'homme de la table ce faufilant a travert les nombreuse personne et femme qui essillais de le sĂ©duire mais en mit la bierre sur la table puis se rassie a ça table en face de YondaimeTu crois pas y ĂȘtre allĂ© un peu fort...l'espion ne pris qu'une gorgĂ©e qu'il partais a vive allure a l'extĂ©rieure vomir tout ce qu'il avait pus boir,mangĂ© ou mĂȘme lichĂ© durant la semaine puis voulut rĂ©entrĂ© mais recommença a vomire abomdamentAlors yondaime comment a tu sue que je n'Ă©tait pas...bref tu sais de quoi je parle Yondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Sam 9 FĂ©v - 103 Yondaime qui regardait maintenant son vers a semis plein attendit un instant regardant subtilement autour de lui pour ne pas ĂȘtre dĂ©couvers...De plus l'espion Ă©tait toujours en train de rĂ©gurgiter tout se qu'il avait et nous pouvions commencer a croire que la prochaine Ă©tape Ă©tait ses intestints... Il prit une derniĂšre gorgĂ© puis commenca son rĂ©sumĂ© a voix basse..."...j'ai pu s'avoir que tu n'Ă©tait... enfin... grĂące a certain pouvoir mental que je suis parvenu a dĂ©veloper... J'ai pu passer t'es barriĂšre mental pour m'assurer de quel...enfin que tu n'Ă©tait pas des leurs..."L'homme qui avait maintenant fini de gerbĂ© entra dans la taverne essuyant les coins de sa bouche qui devait sentir la pouriture en s'appuyant avec celle qui Ă©tait libre sur le cadre de porte...-Se salaud je vais le tuer !!L'homme avait d'assĂ© gros muscle et semblant trop confiant...Il fixait maintenant la table ou les trois Ă©taient assient et ne faisaient comme si derien n'Ă©tait puis l'homme pointa notre direction et commenca a se diriger vers eus... Ceci avait attirers le regards de certain vers Yondaime' Kay et C20 se qui n'Ă©tait pas bon..."suivez moi... affirma Yondaime a vois basse.."Ils se levĂšrent puis entrĂšrent plus profond dans la foule puis il sortirent par une porte a l'arriĂšre..."...nous ne devons pas nous dĂ©barasser de lu devant tout les regards de la foule dans la taverne... Je l'attendrai sur le toit en haut de la porte..rester vis a vis celle ci puis lorsqu'il sortira je le prendrai par derriĂšre et nous pourrons ensuite savoir pour qui il travail..."Tous Ă©taient a leur poste et attendaient la venu de l'homme qui aprĂšs de longues minuta apparu dans l'encadrure de la porte dĂ©labrĂ© semblant ne jamais ĂȘtre entretenu..celle-ci menait directement dans une ruelle sombre oĂč les mures n'Ă©taient gĂšres pris en considĂ©ration par les propriĂ©taires des lieux... Des fissures apparaisaient dans presque tout les recoins... des dĂ©chais Ă©taient aussi visible un peut partout dans la ruelle...- Hey!! pourquoi vous sauvez vous comme sa !? venez ici que je vous...mais..oĂč est le troisiĂšme..Sur ses paroles, l'homme recu un violent coup a la tĂȘte portĂ© par Yondaime qui c'Ă©tait glisser subtilement derriĂšre le gros homme, ivre... Ils allĂšrent dans un coin oĂč ils ne pourraient ĂȘtre appercu puis ils commencĂšrent a posĂ© les question a l'homme qui commencait a ouvrir les yeux... -eummmm....eummmm..eummm!!Celui-ci avait du tisu ficelĂ© autour de la bouche pour l'empĂȘcher de crier a son rĂ©veil...Il Ă©tait adossĂ© a un mur et il Ă©tait sous les regardes menacent des trois hommes..."...Je vais retirer se qui t'empĂȘche de parler prĂ©sentement et tu a intĂ©rait a me dire se que je veut savoir et de coopĂ©rer pour ton bien...Yondaime s'Ă©xĂ©cuta...Bon..premiĂšre question...Pour qui travail tu..?"-Je...je...je travail pour un homme qui travail lui dans les tyran..." ...eumm..Kay je te laisse la releive de l'intĂ©rogatoir... " InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Sam 9 FĂ©v - 1103 en passant tu ne vois pas C20 puisqu'il est seulement un oeil et il me comunique par un Ă©couteur dans mon oreilleOuais bonne idĂ©e...Ce minable ne ferat rien qui ne puisse me fait avouĂ© quoi que ce soit...vus ça carure Ă©crasĂ© une fourmie serait dur pour lui Dit t'il d'un sourire narquoisUn sourire ce dessinat sur les lĂšvres de Kay mais ce sourire personne ne le voyais tout comme sont regard qui Ă©tait invisible a quiconque...Puis il leva tranquillement une main allant la placĂ© a la gorge de l'hommeKay...n'utilise pas ce que je sais que tu veux faire...Kay ne rĂ©pondis pas puis levat l'homme au bras dĂ©mesurĂ© d'une seul main puis le lançat dans un tas de poubelle mais du mĂȘme coup les cordes lui retennant les main ce dĂ©tachaire ou du moin ce brissaire au plus grand plaisire de l'espion qui ce croyai nettement supĂ©rieure...Tu est plus fort que je le croyais je doit le reconnaitre Dit-il tout en ce relevant le regard sombre telle un tyransNe fait pas cette tĂȘte la tu ne rĂ©alise pas la chance que tu as d'ĂȘtre en vie... Marmonna Kay qui fit tournĂ© la tĂȘte de Yondaime qui ce demandais fortement ce que radotais KayNon Kay!!!...fait pas ça...pas un jeux... Dit la voix paniquĂ© de C20 dans l'oreille de Kay qui ne ce souciat guĂšre des propos de sont compagnonsl'espion sortie un couteau puis partie a courire a toute allure vers Kay qui serat le poing une lame sortie d'ou ce trouvais habituellement un doigt puis partie a courire a sont tour vers l' Ă©lança sont arme assĂ© rapidement por la grosseur de ces bras Kay la bloquat de sont arme puis ce panchat et toubionant un pied tendus la jambette fit entamĂ© a l'homme une chute avant que l'homme n'est touchĂ© le sol Kay empoignais un couteau Ă  ça ceinture et lui coupais les deux tandons fit une roulade vers la droite Ă©vitent l'arme qu'il venait de lancĂ© en direction de Kay celle-ci allait en direction du Kage Kay levas une main et un fil de fer sortie de la manche de l'homme et allat senroulĂ© autour de la fit un mouvement de main puis l'arme allat ce plantĂ© dans la jambe de l'espion qui ne pouvais plus ce levĂ© suite a ça coupureSale fils de pute ! Pleurnichat l'homme ne frappant violament le sol suite a la douleurMaintenant tu vas parlĂ©...comprisVas cheir sale enfoirĂ©...Dans ce cas nous allons jouĂ© a un jeux... Les paroles furent suivit d'un petit rire Kay sortie un parchemain avec plein de signe il tappa deux fois sur un et des menotte sortire de nul part il les attachat Ă  ça ceinture...Puis enjamba l'homme et le pris par le collet le trainant sur le sol sur le quelle Ă©tait Ă©tendus d'une incroyable quantitĂ© de vitre brisĂ© ce plantant dan le dos de l'homme Kay lamena en dessout d'une sorte de tuillau de mĂ©tal il lui mit les menotte au poignet et le pendus dans le videKay...tu sais que je peu le scanner et savoir pour qui il travaille...Je sais C20 mais ça fait un moment que je ne me suis pas amusĂ©...sot moi seulement sont nom...et la liste de ces crimes...on le connais sous le nom du focheur...personne ne connais sont vrais nom mais il ce nomme Marcus...avec un nom pareil je le comprend d'avoir un surnom... Dit kay entre deux pouf de rireil as violĂ© des femmes des enfant et des...hihihi....Quoi...Il a aussi violĂ© les chĂšvres du fermier...Kay commença a rire sans que personne ne comprĂšne pourquois puis redevin serieux...et allat vers l'homme pendusNous allons jouĂ© a un jeu...dans cette partie ton but est de ne pas renier t'es conviction...Dit moi Marcus Les yeux de l'espion changĂšre a la prononciation de sont nom Que ressentu quands tu te fait violĂ© a tont tours...Cette fois ces toi la chĂšvre...Kay souriait en immaginant le gros homme gras en face de lui baiser une chĂšvre Je ci tu rĂ©ussit le jeux tu partiras...ci tu Ă©choue...bien je te le dis pas sinon l'intrigue serat brisĂ©...Kay enleva les pantalons de l'homme suivit de ces boxeur...puis sortie des Ă©guille ninja sous les regard terrifiĂ© de tousTu...tu ne vas pas... Dit l'homme avec mal suite au tromatismeQue la partie commence...Kay s'Ă©loignant ne tournant jamais dos a l'homme pour ne pas qu'il tente quoi que ce soit...Puis lança la premiĂšre Ă©guille qui transperças la couille gauche de l'homme qui criat de douleur mais personne ne l'entendrais dans un coin perdus comme celui-ci les l'Arme lui coulais sur les joue de l'espionJe vais parlĂ© arrĂȘte je t'en suplie...Kay souriat puis s'approchat voyant l'homme sangloterPour qui travaille-tu ?Pour Gaara...on devait ce rancontrĂ© dans ce bar...pour prĂ©voire les assault a portĂ© sur les ville entourante...Puis soudaint la porte par la quelle ils Ă©tait arrivĂ© dans la ruelle dĂ©ffonçat et 5 gros bras firent une entrĂ© puis vire leur colĂšgue dans une bien mauvaise Ă©tasTuĂ© moi les gars...avant qu'il me fasse tout dire...il es malade ce gars...la il m'As levĂ© Ă  une main...Yondaime dĂ©barasse toi d'eux... Yondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Sam 9 FĂ©v - 1156 Yondaime afficha un sourir sous les paroles de Kay... Il craqua ses poingnets et son coup puis en avancent lentement vers les gardes.."...merci de me les laisser...je vais pouvoir moi aussi m'amuser......aller amenez-vous..!"Yondaime avait repris un aire neutre et attendait avec impatience la premiĂšre attaque des gros muscles qui arriva asser cour moment plus tard... L'un d'eus courrait en direction de Yondaime puis quand il vint pour lui assener un coup de poing, celui-ci passa dans le vide car Yondaime venait de disparaitre... Il recu trois shurikens dans le dos et cria de douleur..- Sale merdeux !!! tu va m'le payĂ©!! Sur cette affolation il recu un violent coup de genou au ventre puis il s'affeca au sol aprĂšs la jambette de Yondaime... Deux autres foncaient vers lui puis les coups portĂ©s par ceux-ci furent tous bloquers par Yondaime puis il assena un coup de poing au ventre d'un des deux attaquants suivit d'un autre et pour finir, il recu un violent coup de coude a la gorge... Il assena ensuite de puissant coup de pied dans le ventre du dernier en tournant puis le dernier fit lever de terre le gros bĂ©tta... celui-ci fut projeter loin dans les aires et lorsqu'il retomba tĂȘte premiĂšre, il vit Yondaime apparaitre en face de lui puis celui-ci lui assena un violent coup avec la paume qui fit propulsĂ© l'homme a grande distance... Il tourna la tĂȘte vers un des autres hommes qui semblait tromatiser par la puissance de Yondaime puis lorsqu'il croisa le regard de Yondaime, tout commenca a devenir noir autour de lui... La noirsoeur commencait a lui monter dessu et l'homme criait de toute ses forces mais en faite rien ne se passait rĂ©ellement et ceci Ă©tait entrain de lui cosĂ© des domages mentaux a cause d'un des pouvoirs mental de Yondaime... -Quest-ce que tu a!? pourquoi tu cris coomme sa!? dit l'homme situĂ© qui le regardait avec un aire paniquer..-ahhhhahhhhhhahaahh.....argggg....aaaa..puis tout a coup tout redevint normal autour de l'homme qui affichait un visage dĂ©fomer par la peur et il tremblait au sol se tenant la tĂȘte a deux mains...-Quest-ce que tu lui a fait !?"..nihihi..bande dĂ©bĂ©cile..."Yondaime apparu derriĂšre l'homme puis lui planta un Kunai dans le dos a la hauteur du coeur et celui-ci s'affesa sur le sol et fut laisser pour mort...Le dernier foncait maintenant vers Kay mais Yondaime lanca un Kunai qui passa a deux pouces de sa tĂȘte puis il apparu, attrapant le kunai lancĂ© puis il assena un coup de pied au ventre de l'homme puis ensuite en sautant, un coup de genou au visage pour finir avec un coup de coude au torse qui le fit tomber au sol, essaillant de respirer normalement... Yondaime placa son Kunai a la gorge de l'homme.."..puisque ton ami ne veut pas encore parler, je vais devoir te demander de coopĂ©rer et de rĂ©pondre gentilment a mes questions... pourquoi votre espion nous a t-il suivit si il n'Ă©tait que lĂ  pour rencontrer votre supĂ©rieur..gaara...?"-Je prĂ©faire mourir que de te dire notre but..!"...Mauvaise rĂ©ponse..dit t-il sur un ton menacent.."Yondaime leva le gros tat a une main puis le placarda a un mur... Il cloua celui-ci au mur en lui plantant avec violence un kunai dans la main... Il lui assena ensuite un coup de poing au ventre le faisant pencher et cela entament encore plus de douleur dans sa main..."..Kay je crois que bous pouvons tuer celui qui est de ton cĂŽtĂ©... tu pourras si tu veut continuer le travail que j'ai commencĂ©..." InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1023 Kay ne porta pas attencion a Yondaime qui Ă©tait en train de flanquer une racler au gros bras tendis que l'autre homme pendus par les poignet observais la scĂšne le gros je vais te posĂ© des Questions...et gentiment tu vas rĂ©pondre...ces La vie ou la mort...fait ton choix dit Kay sur un ton de voix qui mettai frissont dans le dosci il ne parle pas tu fait quoi ?Kay ne porta pas attencion a ce que C20 devait ce concentrĂ© sur l'homme en face de lui a la couille tu est un espion logiquement tu espionnais quelqun pour Gaara...qui espionnais tu ?La mort...Kay ouvrit une petite pochette a ça ceinture qui semblais vide mais pourtant il en sortie un couteau et coupa immĂ©diatement la gorge de l'homme envoyant du sang dans tout les partie est terminerKay ce retourna brusquement vers la sortie de la ruelle d'oĂč arriveait maintenant une dizaine d' s'avençat vers eux en marchantCeux la je l'ai prend... Dit Kay en voyant Yondaime ce levĂ© pour allĂ© les rejoindre mais il retourna sont regard sur l'homme au solOccupe toi de l'interogatoire...C20 qui sont ces hommes ?celon mes information ils font tous partie d'un gros gangne de rues de cette ville. Il sont fort mais lent...et utilise tous des Arme mĂ©diĂ©val...aucune arme a feux...tu devrait t'amusĂ©Tu marque un point !Le premier gros bras sortie ses mains de ses poche et Ă  ces jointure ce trouvais des poing amĂ©ricain en mĂ©tal tranchant. Il partie a vive allure plus rapidement que Kay le croyait pour un homme de sont gĂ©ant Ă©lança sont poing en direction fendant l'Aire de sont point amĂ©ricain. Kay sauta puis mit une main sur limance Ă©paule du Titan et plustot de sautĂ© deriĂšre l'homme il mit ces pied sur le mur et courut jusqua ce que ces pied ne touche pus le mur de ça main il tourna ramenant agilement ces pied vers l'ArriĂšre de la tĂȘte de l'homme qui fut dĂ©capĂ© du sol et envoyĂ© dans le mur en rebondissant sur le sol avec douleur suite au coupure engendrĂ© par la vitres Ă©parpiller sur le qui le tours ? Dit kay voyant que tout les yeux Ă©tait rivĂ© sur lui mĂȘme le gros que Yondaime avait clouĂ© ne ce dĂ©batais plusMerde! ces quoi ce gars la...Un autre n'ayant pas vus ce qui venait de ce passĂ© avec son colĂšgue dessidat de chargĂ© seul un Katana levĂ© une fois Kay Ă  portĂ© de ça lame il fendit d'un coup a l'horisontal que Kay bloqua... avec la semelle de son soulier droit en mĂ©tal. Il empoigna le poignet et l'homme apliqua un peu de pression et la main de l'homme relachat sont Ă©trainte de l'arme Kay fit un mouvement et l'Ă©pĂ©e fut envoyĂ© dans les aire. Il ce sevit du corp du gros puis courut dessut une fois les pied sur le torse il sauta en tourna horisontalement sur lui mĂȘme il empoigna le manche de l'Ă©pĂ©e ninja et continuas de tournĂ© sur lui mĂȘme faisant comme un cie il coupat le dos de l'homme qui entama une chute de face au sol mais avant qu'il est touchĂ© le sol Kay levat une main et un fils de mĂ©tal entra dans la plaie en fit resortire la colonne vertĂ©brale l'Ă©germent le paralisant sous ces nombreux cris on ce replis ? Dit l'un d'entre eux d'une voix de profond tromatismeOUI!!!! Criat un autre qui Ă©tait probablement le chefooooooh non! vous ne partirĂ© pas comme çaKay sortie des petite boule de mĂ©tal d'un de ces poche et les lançat au dessut des homme. Les boule de la groseur d'une bille explosaire et de petite couteau j'aillire de partout sur les hommes qui tombairent comme des mouche en lessantun seul sur pied. Kay lui lançat un shuriken qu'il ne pus Ă©vitĂ© suite a la vitesse de l'armeVraiment tu serat toujours mon idole KayMerci C20 Dit kay en ce retournant vers Yondaime fixant l'homme toujours clouĂ© au murIl a parlĂ© ? Yondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1446 Yondaime qui avait son Kunai a la gorge de l'homme continua de le regarder dans les yeux puis dit a Kay.."...heumm...il n'a toujours rien dit....bon je devrai te faire avouĂ© avec la force, dit t-il sur un ton menacant"Tout a coup, l'homme vit que tout devenait embrouiller autour de lui et que les mur commencait a ondulĂ© et se dĂ©formĂ©... Yondaime n'Ă©tait maintenant plus la et le mur auquel il Ă©tait clouĂ© commencait a le recouvrir puis il vit un de ses bras disparaitre dans le mur... son autre bras lui se vit arracher violement se qui lui fit poussĂ© un crit de douleur attroce... ceci ne se passait que dans le mental de l'homme mais il pouvait ressentir la douleur... ses jambes commencait a se dĂ©former et son ventre lui tournait lentement laissant une douleur insuportable a l'homme...-..haaaaaaaaaaaaaaa...je...haaaa...qu'est ce qui se passe !! haaaaa!tout son corp sauf la tĂȘte Ă©tait maintenant entrain d'ondulĂ© et de dĂ©ttacher a certain endroit puis tout a coup, tout commencait a redevenir normal puis minute par minute il regagnait sa vut normal appercevant maintenant Yondaime et Kay en face de lui..."...maintenant parle ou je recommence....."-d'acc...d'accord...je...je vais parl...je vais parler....nous avons Ă©tĂ© envoy...envoyer pour vous espionez...nous avons Ă©tĂ© aviser de....de votre arriver et...et nous devions vous suivre et rapporter to...tout les dĂ©tails a...a gaar...l'homme nu pas le temp de finir sa phrase puis il se vut transpercer le ventre par un Kunai et mourir, clouĂ© au mur... nous pouvions voirent une marre de sang se créé dans le bas du mur..."...je crois que nous devrions maintenant quitter... quand pense tu..?" InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1508 Kay fonçat les sourcis sous sont capuchon puis commença a serĂ©t les point Ă©coutant ce que l'homme avait a dire puis juste comme il allait dire quelque chose Yondaime le tua Kay tourna la tĂȘte et empoigna la gorge du Ninja et le plaquas dans un mur apparament gras suuite au manque d'igienne de cette rue Kay qui apparament n'Ă©tait pas de bonne humeur ce qui fachat un peu YondaimeToi aussi tu as remarquĂ© Kay...Tu n'est qu'un sale Idiot! Merde tu n'as rien vus dans son mensonge...Notre rencontre n'Ă©tait pas prĂ©vus ici! Merde tu t'est fait roulĂ© comme un dĂ©butant...Je t'Ai dit de te chargĂ© de l'interogatoir pas de le tuĂ©...esseille d'ĂȘtre plus vigilant a l'avenir...Saisie ? Dit kay d'un ton de voix colĂšrique tout en relachant la gorge du NinjaJe sais ce que vous pourriez ?regarde çaKay ferma l'oeil droite qui Ă©tait sont oeil normal et dans l'autre une carte s'affichat montrant les plan de la ville et un X rouge indiquait l'emplacement du quartier gĂ©nĂ©ral du gagne de rues...IntĂ©ressant...Yondaime je sais ou ce trouve leurs Qg ça te dis d'allĂ© y faire un tours ou tu prĂ©fert restĂ© ici a te regardĂ© le nombris ? Demanda Kay qui ce doutais bien de la rĂ©ponce du Ninja blond Yondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1527 Yondaime avait maintenant la tĂȘte baisser et sans que Kay ne puisse voir celui-ci serrait les dents... il ferma le poing puis leva la tĂȘte vers Kay..."..ne..me..touche pas..."Celui-ci empoigna a son tour le collet de Kay et celui-ci fit demĂȘme... Il se regardĂšrent, serrant les dents... Puis, Yondaime le repoussa..."....je veux savoir oĂč se trouve ses conards alors allons y..mais...ne remait jamais la main sur moi...Yondaime regardait au bout de la ruelle attendant Kay pour qu'ils aillent rendre une petite visite au gang qui les avait attaquĂ©s... *..eum..je serrai bien obliger de travailler avec lui...pour l'instant...* InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1538 ça commença par un sourire suivit d'un pouf de rire avant qu'il ne ce mette a crampĂ© suite a la rĂ©action de croyait faire peur Ă  un homme comme Kay il ce trompais fortement et tout ceux qui connaissait vraiment Kay le savait puis il finit par arrĂȘter de rire et approchat de l'homme au cheveux blond de ça dĂ©marche habituelleCes pas car tu as le rang de Kage que tu me fait peur ,Namikaze Minato. Dit-Kay Sachant parfaitement que Yondaime n'aimerais pas ce faire appeler incis mais cela l'Importait peu puis il partie a courire a travers les rues de la villesVous ĂȘtes suivitj'avait remarquĂ© mais je m'en fou ci il nous suivent ces que l'on s'approche de leur campement Yondaime Nombre de messages 108Date d'inscription 28/12/2007Feuille de personnageAmour Objets Sujet Re recontre imprĂ©vu..pv Kay Mer 13 FĂ©v - 1709 Yondaime regardait Kay maintenant avec amusemant... Il riait car ont aurraient pu croire que celui-ci se croiyait bien supĂ©rieur... Yondaime ne repondit pas et suivis Kay avec un sourir en coin..."...ceux qui nous suives ne son pas bien fort... ont doit approcher..."Yondaime suivais Kay en regardant parfois a l'arriĂšre pour voir si il serrait capable d'appercevoir les tipes qui les suivaient mais non.. aucune trace a la vue mais il pouvait sentir leur aura... Ils Ă©taient cinq... Il regarda derriĂšre puis vient que les hommes Ă©taient derriĂšre eu..." que fesons nous..ont les affrontes ou ont atend d'ĂȘtre arriver a leur QG?"Ils Ă©taient asser grands et avaient de gros muscles mais ils semblaient lent... Contenu sponsorisĂ© recontre imprĂ©vu..pv Kay

Jeme brise lorsqu'on me nomme. Qui suis-je ??

ACTE TROISIÈMELE VIEILLARD LE CHÂTEAU DE SILVADans les montagnes d’Aragon. La galerie des portraits de famille de Silva ; grande salle, dont ces portraits entourĂ©s de riches bordures, et surmontĂ©s de couronnes ducales et d’écussons dorĂ©s, font la dĂ©coration. Au fond une haute porte gothique. Entre chaque portrait une panoplie complĂšte, toutes ces armures de siĂšcles diffĂ©rents. SCÈNE PREMIÈRE DOÑA SOL, blanche et debout prĂšs d’une table, DON RUY GOMEZ DE SILVA, assis dans un grand fauteuil ducal en bois de chĂȘne. don ruy gomez. Enfin ! C’est aujourd’hui ! Dans une heure on sera Ma duchesse ! Plus d’oncle ! et l’on m’embrassera ! Mais, m’as-tu pardonnĂ© ? J’avais tort, je l’avoue. J’ai fait rougir ton front, j’ai fait pĂąlir ta joue J’ai soupçonnĂ© trop vite, et je n’aurais point dĂ» Te condamner ainsi sans avoir entendu. Que l’apparence a tort ! Injustes que nous sommes ! Certe, ils Ă©taient bien lĂ , les deux beaux jeunes hommes ! C’est Ă©gal. Je devais n’en pas croire mes yeux. Mais que veux-tu, ma pauvre enfant ? Quand on est vieux ! doña sol, immobile et grave. Vous reparlez toujours de cela, qui vous blĂąme ? don ruy gomez. Moi ! J’eus tort. Je devais savoir qu’avec ton Ăąme On n’a point de galants, quand on est doña Sol, Et qu’on a dans le cƓur de bon sang espagnol. doña sol. Certes, il est bon et pur, monseigneur ; et peut-ĂȘtre On le verra bientĂŽt. don ruy gomez, se levant et allant Ă  elle. Écoute, on n’est pas maĂźtre De soi-mĂȘme, amoureux comme je suis de toi, Et vieux. On est jaloux, on est mĂ©chant ! Pourquoi ? Parce que l’on est vieux. Parce que beautĂ©, grĂące, Jeunesse, dans autrui, tout fait peur, tout menace. Parce qu’on est jaloux des autres, et honteux De soi. DĂ©rision ! Que cet amour boiteux Qui nous remet au cƓur tant d’ivresse et de flamme, Ait oubliĂ© le corps en rajeunissant l’ñme ! Quand passe un jeune pĂątre, — oui, c’en est lĂ  ! — souvent, Tandis que nous allons, lui chantant, moi rĂȘvant, Lui, dans son prĂ© vert, moi dans mes noires allĂ©es, Souvent je dis tout bas Ô mes tours Ă©croulĂ©es, Mon vieux donjon ducal, que je vous donnerais ! Oh ! Que je donnerais mes blĂ©s et mes forĂȘts, Et les vastes troupeaux qui tondent mes collines, Mon vieux nom, mon vieux titre et toutes mes ruines ; Et tous mes vieux aĂŻeux qui bientĂŽt me verront, Pour sa chaumiĂšre neuve, et pour son jeune front ! — Car ses cheveux sont noirs ; car son Ɠil reluit comme Le tien. Tu peux le voir et dire ce jeune homme ! Et puis, penser Ă  moi qui suis vieux. — Je le sais ! Pourtant, j’ai nom Silva, mais ce n’est plus assez. Oui, je me dis cela. Vois Ă  quel point je t’aime ! Le tout, pour ĂȘtre jeune et beau comme toi-mĂȘme ! Mais Ă  quoi vais-je ici rĂȘver ? Moi, jeune et beau ! Qui te dois de si loin devancer au tombeau ! doña sol. Qui sait ? don ruy gomez. Mais, va, crois-moi, ces cavaliers frivoles N’ont pas d’amour si grand qu’il ne s’use en paroles. Qu’une fille aime et croie un de ces jouvenceaux, Elle en meurt ; il en rit. Tous ces jeunes oiseaux, À l’aile vive et peinte, au langoureux ramage, Ont un amour qui mue ainsi que leur plumage. Les vieux, dont l’ñge Ă©teint la voix et les couleurs, Ont l’aile plus fidĂšle, et, moins beaux, sont meilleurs. Nous aimons bien. Nos pas sont lourds ? Nos yeux arides ? Nos fronts ridĂ©s ? Au cƓur on n’a jamais de rides. HĂ©las ! Quand un vieillard aime, il faut l’épargner ; Le cƓur est toujours jeune et peut toujours saigner. Ah ! Je t’aime en Ă©poux, en pĂšre ! Et puis encore De cent autres façons, comme on aime l’aurore, Comme on aime les fleurs, comme on aime les cieux ! De te voir tous les jours, toi, ton pas gracieux, Ton front pur, le beau feu de ta douce prunelle, Je ris, et j’ai dans l’ñme une fĂȘte Ă©ternelle ! Doña Sol. HĂ©las ! don ruy gomez. Et puis, vois-tu ? Le monde trouve beau, Lorsqu’un homme s’éteint, et, lambeau par lambeau S’en va, lorsqu’il trĂ©buche au marbre de la tombe ; Qu’une femme, ange pur, innocente colombe, Veille sur lui, l’abrite, et daigne encor souffrir L’inutile vieillard qui n’est bon qu’à mourir. C’est une Ɠuvre sacrĂ©e, et qu’à bon droit on loue, Que ce suprĂȘme effort d’un cƓur qui se dĂ©voue, Qui console un mourant jusqu’à la fin du jour, Et, sans aimer peut-ĂȘtre, a des semblants d’amour ! Ah ! Tu seras pour moi cet ange au cƓur de femme, Qui, du pauvre vieillard rĂ©jouit encor l’ñme, Et de ses derniers ans lui porte la moitiĂ©, Fille par le respect et sƓur par la pitiĂ©. doña sol. Loin de me prĂ©cĂ©der, vous pourrez bien me suivre, Monseigneur ! Ce n’est pas une raison pour vivre Que d’ĂȘtre jeune. HĂ©las ! Je vous le dis, souvent Les vieillards sont tardifs, les jeunes vont devant, Et leurs yeux brusquement referment leur paupiĂšre, Comme un sĂ©pulcre ouvert dont retombe la pierre. don ruy gomez. Oh ! Les sombres discours ! Mais je vous gronderai, Enfant ! Un pareil jour est joyeux et sacrĂ©. Comment Ă  ce propos, quand l’heure nous appelle, N’ĂȘtes-vous pas encor prĂȘte pour la chapelle ? Mais, vite ! Habillez-vous. — Je compte les instants. La parure de noce ! doña sol. Il sera toujours ruy gomez. Non pas. Entre un page Que veut Iaquez ?le page. Monseigneur, Ă  la porte, Un homme, un pĂšlerin, un mendiant, n’importe, Est lĂ  qui vous demande asile. don ruy gomez. Quel qu’il soit, Le bonheur entre avec l’étranger qu’on reçoit, Qu’il vienne. — Du dehors a-t-on quelques nouvelles ? Que dit-on de ce chef de bandits infidĂšles Qui remplit nos forĂȘts de sa rĂ©bellion ? le page. C’en est fait d’Hernani ; c’en est fait du lion De la montagne. doña sol, Ă  part. Dieu !don ruy gomez, au page. Quoi ?le page. La troupe est dĂ©truite. Le roi, dit-on, s’est mis lui-mĂȘme Ă  leur poursuite. La tĂȘte d’Hernani vaut mille Ă©cus du roi, Pour l’instant ; mais on dit qu’il est mort. doña sol, Ă  part. Quoi ! Sans moi, Hernani ? don ruy gomez. GrĂące au ciel ! Il est mort, le rebelle ! On peut se rĂ©jouir maintenant, chĂšre belle ! Allez donc vous parer, mon amour, mon orgueil ! Aujourd’hui, double fĂȘte. doña sol, Ă  part. Oh ! Des habits de sort. don ruy gomez, au page. Fais-lui vite porter l’écrin que je lui donne. Il se rassied dans son fauteuil. Je veux la voir parĂ©e ainsi qu’une madone, Et, grĂące Ă  ses yeux noirs, et grĂące Ă  mon Ă©crin, Belle Ă  faire Ă  genoux tomber un pĂšlerin. A propos, et celui qui nous demande un gĂźte ? Dis-lui d’entrer, fais-lui mes excuses ; cours vite. Le page salue et sort. Laisser son hĂŽte attendre !
 ah ! C’est mal ! La porte du fond s’ouvre, Hernani paraĂźt dĂ©guisĂ© en pĂšlerin. Le duc se lĂšve. SCÈNE II DON RUY GOMEZ DE SILVA, HERNANI. Hernani s’arrĂȘte sur le seuil de la porte. Monseigneur, Paix et bonheur Ă  vous ! don ruy gomez, le saluant de la main. À toi paix et bonheur, Mon hĂŽte !... Hernani entre. Le duc se rassied. N’es-tu pas pĂšlerin ?hernani, s'inclinant. ruy gomez Sans doute Tu viens d’Armillas ? hernani Non, j’ai pris une autre route. On se battait par lĂ . don ruy gomez La troupe du banni, N’est-ce pas ? hernani Je ne sais. don ruy chef, le Hernani, Que devient-il ? Sais-tu ? hernani. Seigneur, quel est cet homme ?don ruy gomez. Tu ne le connais pas ? Tant pis ! La grosse somme Ne sera point pour toi. Vois-tu, ce Hernani, C’est un rebelle au roi, trop longtemps impuni Si tu vas Ă  Madrid, tu le pourras voir pendre. hernani. Je n’y vais pas. don ruy gomez. Sa tĂȘte est Ă  qui veut la Ă  part. Qu’on y vienne ! don ruy gomez. OĂč vas-tu, bon pĂšlerin ?hernani. Seigneur, Je vais Ă  Saragosse. don ruy gomez. Un vƓu fait en l’honneur D’un saint ? De Notre-Dame ? hernani. Oui, duc, de ruy gomez. Del Pilar ? hernani. Del Pilar. don ruy faut n’avoir point d’ñme Pour ne point acquitter les vƓux qu’on fait aux saints. Mais, le tien accompli, n’as-tu d’autres desseins ? Voir le pilier, c’est lĂ  tout ce que tu dĂ©sires ? hernani. Oui, je veux voir brĂ»ler les flambeaux et les cires, Voir Notre-Dame au fond du sombre corridor, Luire en sa chĂąsse ardente, avec sa chape d’or ; Et puis m’en retourner. don ruy gomez. Fort bien ! Ton nom, mon frĂšre ? Je suis Ruy De Silva. hernani, hĂ©sitant. Mon nom ?...don ruy gomez. Tu peux le taire Si tu veux. Nul n’a droit de le savoir ici. Viens-tu pas demander asile ? hernani. Oui, ruy gomez. Merci. Sois le bienvenu. Reste, ami ! Ne te fais faute De rien. Quant Ă  ton nom, tu te nommes mon hĂŽte. Qui que tu sois, c’est bien ! Et, sans ĂȘtre inquiet, J’accueillerais Satan, si Dieu me l’envoyait. La porte du fond s'ouvre Ă  deux battants. Entre doña Sol, en parure de mariĂ©e. DerriĂšre elle, pages, valets, et deux femmes portant sur un coussin de velours un coffret d'argent ciselĂ©, qu'elles vont dĂ©poser sur une table, et qui renferme un riche Ă©crin, couronne de duchesse, bracelets, colliers, perles et brillants, pĂȘle-mĂȘle. — Hernani, haletant et effarĂ©, considĂšre doña Sol avec des yeux ardents, sans Ă©couter le duc. ScĂšne III LES MÊMES, DOÑA SOL, PAGES, VALETS, FEMMES. Don Ruy Gomez, continuant. Voici ma Notre-Dame Ă  moi. L’avoir priĂ©e Te portera bonheur. Il va prĂ©senter la main Ă  doña Sol, toujours pĂąle et grave. Te portera belle mariĂ©e, Venez. — Quoi ! Pas d’anneau ! Pas de couronne encor ! Hernani, d'une voix tonnante. Qui veut gagner ici mille carolus d’or ? Tous se retournent Ă©tonnĂ©s. Il dĂ©chire sa robe de pĂšlerin, la foule aux pieds et en sort dans son costume de montagnard. Je suis Hernani ! Doña Sol, Ă  part, avec joie. Je suis Hernani !Ciel ! vivant ! Hernani, aux valets. Je suis Hernani ! Ciel ! vivant !Je suis cet homme Qu’on cherche. Au duc. Qu’on chercheVous vouliez savoir si je me nomme Perez ou Diego ? – Non ! Je me nomme Hernani. C’est un bien plus beau nom, c’est un nom de banni, C’est un nom de proscrit ! Vous voyez cette tĂȘte ? Elle vaut assez d’or pour payer votre fĂȘte ! Aux valets. Je vous la donne Ă  tous. Vous serez bien payĂ©s ! Prenez ! liez mes mains, liez mes pieds, liez ! Mais non, c’est inutile, une chaĂźne me lie Que je ne romprai point. Doña Sol, Ă  part. Que je ne romprai ! Don Ruy Gomez. Que je ne romprai point. Malheureuse !Folie ! Çà, mon hĂŽte est un fou ! Hernani. Çà, mon hĂŽte est un fou !Votre hĂŽte est un bandit. Doña Sol. Oh ! Ne l’écoutez pas. Hernani. Oh ! Ne l’écoutez dit ce que j’ai dit. Don Ruy Gomez. Mille carolus d’or ! monsieur, la somme est forte Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes gens. Hernani. Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes ? Tant mieux si dans le nombre il s'en trouve un qui veut. Aux valets Livrez-moi ! vendez-moi ! Don Ruy Gomez, s'efforçant de le faire taire. Livrez-moi ! vendez-moi !Taisez-vous donc ! on peut Vous prendre au mot. Hernani. Vous prendre au l'occasion est belle ! Je vous dis que je suis le proscrit, le rebelle, Hernani ! Don Ruy Gomez. Hernani !Taisez-vous ! Hernani. Hernani ! Taisez-vous !Hernani ! Doña Sol, d’une voix Ă©teinte, Ă  son oreille. Hernani ! Taisez-vous ! Hernani !Oh ! tais-toi ! Hernani., se dĂ©tournant Ă  demi vers doña Sol. On se marie ici ! Je veux en ĂȘtre, moi ! Mon Ă©pousĂ©e aussi m’attend. Au duc. Mon Ă©pousĂ©e aussi m’ est moins belle Que la vĂŽtre, seigneur, mais n’est pas moins fidĂšle. C'est la mort ! Aux valets. C'est la mort !Nul de vous ne fait un pas encor ? Doña Sol, bas. Par pitiĂ© ! Hernani., aux valets. Par pitiĂ© !Hernani ! mille carolus d’or ! Don Ruy Gomez. C’est le dĂ©mon ! Hernani., Ă  un jeune homme. C’est le toi ; tu gagneras la somme. Riche alors, de valet tu redeviendras homme. Aux valets qui restent immobiles. Vous aussi, vous tremblez ! Ai-je assez de malheur ! Don Ruy Gomez. FrĂšre, Ă  toucher ta tĂȘte ils risqueraient la leur. Fusses-tu Hernani, fusses-tu cent fois pire, Pour ta vie, au lieu d’or, offrĂźt-on un empire, Mon hĂŽte ! Je te dois protĂ©ger en ce lieu, MĂȘme contre le roi, car je te tiens de Dieu. S’il tombe un seul cheveu de ton front, que je meure ! A doña Sol. Ma niĂšce, vous serez ma femme dans une heure. Rentrez chez vous. Je vais faire armer le chĂąteau, J’en vais fermer la porte. Il sort. Les valets le suivent. Hernani, regardant avec dĂ©sespoir sa ceinture dĂ©garnie et dĂ©sarmĂ©e. J’en vais fermer la ! Pas mĂȘme un couteau ! Doña Sol, aprĂšs que le duc a disparu, fait quelques pas comme pour suivre ses femmes, puis s’arrĂȘte, et, dĂšs qu’elles sont sorties, revient vers Hernani avec anxiĂ©tĂ©. ScĂšne IV HERNANI, DOÑA SOL. Hernani considĂšre avec un regard froid et comme inattentif l’écrin nuptial placĂ© sur la table ; puis il hoche la tĂȘte, et ses yeux s’allument. Hernani. Je vous fais compliment ! Plus que je ne puis dire La parure me charme et m’enchante, et j’admire ! Il s'approche de l'Ă©crin. La bague est de bon goĂ»t, – la couronne me plaĂźt, – Le collier est d'un beau travail, – et le bracelet Est rare, – mais cent fois, cent fois moins que la femme Qui sous un front si pur cache ce cƓur infĂąme ! Examinant de nouveau le coffret. Et qu'avez-vous donnĂ© pour tout cela ? – Fort bien ! Un peu de votre amour ? mais, vraiment, c'est pour rien ! Grand Dieu ! trahir ainsi ! n'avoir pas honte, et vivre ! Examinant l'Ă©crin. Mais peut-ĂȘtre aprĂšs tout c'est perle fausse et cuivre Au lieu de l'or, verre et plomb, diamants dĂ©loyaux, Faux saphirs, faux bijoux, faux brillants, faux joyaux ! Ah ! s'il en est ainsi, comme cette parure, Ton cƓur est faux, duchesse, et tu n'es que dorure ! Il revient au coffret. – Mais non, non. tout est vrai, tout est bon, tout est beau Il n’oserait tromper, lui, qui touche au tombeau. Rien n'y manque. Il prend l’une aprĂšs l’autre toutes les piĂšces de l’écrin. Rien n’y manque !Colliers, brillants, pendants d’oreille, Couronne de duchesse, anneau d’or
 — A merveille ! Grand merci de l’amour sĂ»r, fidĂšle et profond ! Le prĂ©cieux Ă©crin ! Doña Sol. Elle va au coffret, y fouille et en tire un poignard. Le prĂ©cieux Ă©crin !Vous n’allez pas au fond ! – C’est le poignard, qu’avec l’aide de ma patronne Je pris au roi Carlos, lorsqu’il m’offrit un trĂŽne, Et que je refusai, pour vous qui m’outragez ! Hernani, tombant Ă  ses pieds. Oh ! laisse, qu’à genoux, dans tes yeux affligĂ©s J’efface tous ces pleurs amers et pleins de charmes, Et tu prendras aprĂšs tout mon sang pour tes larmes ! Doña Sol, attendrie. Hernani ! je vous aime et vous pardonne, et n’ai Que de l’amour pour vous. Hernani. Que de l’amour pour m’a pardonnĂ©, Et m’aime ! Qui pourra faire aussi que moi-mĂȘme, AprĂšs ce que j’ai dit, je me pardonne et m’aime ? Oh ! Je voudrais savoir, ange au ciel rĂ©servĂ©, OĂč vous avez marchĂ©, pour baiser le pavĂ© ! Doña Sol. Ami ! Hernani. Ami !Non ! je dois t’ĂȘtre odieux ! Mais, Ă©coute, Dis-moi je t’aime ! HĂ©las ! rassure un cƓur qui doute, Dis-le moi ! car souvent, avec ce peu de mots La bouche d’une femme a guĂ©ri bien des maux ! Doña Sol, absorbĂ©e et sans l'entendre. Croire que mon amour eĂ»t si peu de mĂ©moire ! Que jamais ils pourraient, tous ces hommes sans gloire, Jusqu’à d’autres amours, plus nobles Ă  leur grĂ©, Rapetisser un cƓur oĂč son nom est entrĂ© ! Hernani. HĂ©las ! J’ai blasphĂ©mĂ© ! Si j’étais Ă  ta place, Doña Sol, j’en aurais assez, je serais lasse De ce fou furieux, de ce sombre insensĂ© Qui ne sait caresser qu’aprĂšs qu’il a blessĂ© ! Je lui dirais Va-t-en ! Repousse-moi, repousse ! Et je te bĂ©nirai, car tu fus bonne et douce, Car tu m’as supportĂ© trop longtemps, car je suis Mauvais, je noircirais tes jours avec mes nuits, Car c’en est trop enfin, ton Ăąme est belle et haute Et pure, et si je suis mĂ©chant, est-ce ta faute ? Épouse le vieux duc ! Il est bon, noble, il a Par sa mĂšre Olmedo, par son pĂšre Alcala. Encore un coup, sois riche avec lui, sois heureuse ! Moi, sais-tu ce que peut cette main gĂ©nĂ©reuse T’offrir de magnifique ? une dot de douleurs. Tu pourras y choisir ou du sang ou des pleurs. L’exil, les fers, la mort, l’effroi qui m’environne, C’est lĂ  ton collier d’or, c’est ta belle couronne, Et jamais Ă  l’épouse un Ă©poux plein d’orgueil N’offrit plus riche Ă©crin de misĂšre et de deuil. Épouse le vieillard, te dis-je ; il te mĂ©rite ! Eh ! qui jamais croira que ma tĂȘte proscrite Aille avec ton front pur ? qui, nous voyant tous deux, Toi, calme et belle, moi, violent, hasardeux, Toi, paisible et croissant comme une fleur Ă  l’ombre, Moi, heurtĂ© dans l’orage Ă  des Ă©cueils sans nombre, Qui dira que nos sorts suivent la mĂȘme loi ? Non. Dieu qui fait tout bien ne te fit pas pour moi. Je n’ai nul droit d’en haut sur toi, je me rĂ©signe ! J’ai ton cƓur, c’est un vol ! je le rends au plus digne. Jamais Ă  nos amours le ciel n’a consenti. Si j’ai dit que c’était ton destin, j’ai menti ! D’ailleurs, vengeance, amour, adieu ! mon jour s’achĂšve. Je m’en vais, inutile, avec mon double rĂȘve, Honteux de n’avoir pu ni punir, ni charmer, Qu’on m’ait fait pour haĂŻr, moi qui n’ai su qu’aimer ! Pardonne-moi ! fuis-moi ! ce sont mes deux priĂšres ; Ne les rejette pas, car ce sont les derniĂšres ! Tu vis et je suis mort. Je ne vois pas pourquoi Tu te ferais murer dans ma tombe avec moi ! Doña Sol. Ingrat ! Hernani. Ingrat !Monts d’Aragon ! Galice ! Estramadoure ! – Oh ! je porte malheur Ă  tout ce qui m’entoure ! – J’ai pris vos meilleurs fils, pour mes droits, sans remords Je les ai fait combattre, et voilĂ  qu’ils sont morts ! C’étaient les plus vaillants de la vaillante Espagne. Ils sont morts ! ils sont tous tombĂ©s dans la montagne Tous sur le dos couchĂ©s, en justes, devant Dieu, Et s’ils ouvraient les yeux, ils verraient le ciel bleu ! VoilĂ  ce que je fais de tout ce qui m’épouse ! Est-ce une destinĂ©e Ă  te rendre jalouse ? Doña Sol, prends le duc, prends l’enfer, prends le roi ! C’est bien. Tout ce qui n’est pas moi vaut mieux que moi ! Je n’ai plus un ami qui de moi se souvienne, Tout me quitte, il est temps qu’à la fin ton tour vienne, Car je dois ĂȘtre seul. Fuis ma contagion. Ne te fais pas d’aimer une religion ! Oh ! par pitiĂ© pour toi, fuis ! – Tu me crois peut-ĂȘtre Un homme comme sont tous les autres, un ĂȘtre Intelligent, qui court droit au but qu’il rĂȘva. DĂ©trompe-toi. Je suis une force qui va ! Agent aveugle et sourd de mystĂšres funĂšbres ! Une Ăąme de malheur faite avec des tĂ©nĂšbres ! OĂč vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussĂ© D’un souffle impĂ©tueux, d’un destin insensĂ©. Je descends, je descends, et jamais ne m’arrĂȘte. Si parfois, haletant, j’ose tourner la tĂȘte, Une voix me dit Marche ! et l’abĂźme et profond, Et de flamme et de sang je le vois rouge au fond ! Cependant, Ă  l’entour de ma course farouche, Tout se brise, tout meurt. Malheur Ă  qui me touche ! Oh ! fuis ! dĂ©tourne-toi de mon chemin fatal. HĂ©las ! sans le vouloir, je te ferais du mal ! Doña Sol. Grand Dieu ! Hernani. Grand Dieu !C’est un dĂ©mon redoutable, te dis-je, Que le mien. Mon bonheur ! voilĂ  le seul prodige Qui lui soit impossible. Et toi, c’est le bonheur ! Tu n’es donc pas pour moi, cherche un autre seigneur, Va, si jamais le ciel Ă  mon sort qu’il renie Souriait
 n’y crois pas ! ce serait ironie ! Épouse le duc ! Doña Sol. Épouse le duc !Donc ce n’était pas assez ! Vous aviez dĂ©chirĂ© mon cƓur, vous le brisez ! Ah ! Vous ne m’aimez plus ! Hernani. Ah ! Vous ne m’aimez plus !Oh ! Mon cƓur et mon Ăąme, C’est toi ! L’ardent foyer d’oĂč me vient toute flamme, C’est toi ! Ne m’en veux pas de fuir, ĂȘtre adorĂ© ! Doña Sol. Je ne vous en veux pas, seulement j’en mourrai. Hernani. Mourir ! pour qui ? pour moi ? se peut-il que tu meures Pour si peu ? Doña Sol, laissant Ă©clater ses larmes. Pour si peu ?VoilĂ  tout. Elle tombe sur un fauteuil. Hernani, s’asseyant prĂšs d’elle. Pour si peu ? VoilĂ  ! tu pleures ! tu pleures ! Et c’est encor ma faute ! Et qui me punira ? Car tu pardonneras encor ! Qui te dira Ce que je souffre au moins, lorsqu’une larme noie La flamme de tes yeux, dont l’éclair est ma joie ! Oh ! Mes amis sont morts ! Oh ! Je suis insensĂ© ! Pardonne ! Je voudrais aimer, je ne le sai. HĂ©las ! J’aime pourtant d’une amour bien profonde ! – Ne pleure pas ! mourons plutĂŽt ! – Que n’ai-je un monde ? Je te le donnerais ! Je suis bien malheureux ! Doña Sol, se jetant Ă  son cou. Vous ĂȘtes mon lion, superbe et gĂ©nĂ©reux ! Je vous aime. Hernani. Je vous ! L’amour serait un bien suprĂȘme Si l’on pouvait mourir de trop aimer ! Doña Sol. Si l’on pouvait mourir de trop aimer !Je t’aime ! Monseigneur ! Je vous aime, et je suis toute Ă  vous. Hernani, laissant tomber sa tĂȘte sur son Ă©paule. Oh ! qu’un coup de poignard de toi me serait doux ! Doña Sol, suppliante. Ah ! Ne craignez-vous pas que Dieu ne vous punisse De parler de la sorte ? Hernani, toujours appuyĂ© sur son sein. De parler de la sorte ?Eh bien ! qu’il nous unisse ! Tu le veux. Qu’il en soit ainsi ! – J’ai rĂ©sistĂ©. Tous deux, dans les bras l’un de l’autre, se regardent avec extase, sans voir, sans entendre, et comme absorbĂ©s dans leurs regards. – Entre don Ruy Gomez par la porte du fond. Il regarde et s’arrĂȘte comme pĂ©trifiĂ© sur le seuil. ScĂšne V HERNANI, DOÑA SOL, DON RUY GOMEZ. Don Ruy Gomez, immobile et croisant les bras sur le seuil de la porte. VoilĂ  donc le paiement de l’hospitalitĂ© ! Doña Sol. Dieu ! le duc ! Tous deux se dĂ©tournent comme rĂ©veillĂ©s en sursaut. Don Ruy Gomez, toujours immobile. Dieu ! le duc !C'est donc lĂ  mon salaire, mon hĂŽte ? – Bon seigneur, va-t’en voir si ta muraille est haute, Si la porte est bien close et l’archer dans sa tour, De ton chĂąteau pour nous, fais et refais le tour, Cherche en ton arsenal une armure Ă  ta taille, Ressaie, Ă  soixante ans, ton harnais de bataille ! Voici la loyautĂ© dont nous paĂźrons ta foi ! Tu fais cela pour nous, et nous ceci pour toi. Saints du ciel ! J’ai vĂ©cu plus de soixante annĂ©es, J’ai vu bien des bandits aux Ăąmes effrĂ©nĂ©es, J’ai souvent, en tirant ma dague du fourreau Fait lever sur mes pas des gibiers de bourreau, J'ai vu des assassins, des monnayeurs, des traĂźtres, De faux valets Ă  table empoisonnant leurs maĂźtres, J'en ai vu qui mouraient sans croix et sans pater, J’ai vu Sforce, j’ai vu Borgia, je vois Luther, Mais je n’ai jamais vu perversitĂ© si haute Qui n’eĂ»t craint le tonnerre en trahissant son hĂŽte ! Ce n’est pas de mon temps. Si noire trahison PĂ©trifie un vieillard au seuil de sa maison, Et fait que le vieux maĂźtre, en attendant qu’il tombe, A l’air d’une statue Ă  mettre sur sa tombe. Maures et castillans ! Quel est cet homme-ci ? Il lĂšve les yeux et les promĂšne sur les portraits qui entourent la salle. O vous ! Tous les Silva qui m’écoutez ici, Pardon si devant vous, pardon si ma colĂšre Dit l’hospitalitĂ© mauvaise conseillĂšre ! Hernani, se levant. Duc
 Don Ruy Gomez. Duc
Tais-toi ! Il fait lentement trois pas dans la salle et promĂšne de nouveau ses regards sur les portraits des Silva. Duc
 Tais-toi !Morts sacrĂ©s ! aĂŻeux ! hommes de fer ! Qui voyez ce qui vient du ciel et de l'enfer, Dites moi, messeigneurs, dites, quel est cet homme ? Ce n'est pas Hernani, c'est Judas qu'on le nomme ! Oh ! tĂąchez de parler pour me dire son nom ! Croisant les bras. Avez-vous de vos jours vu rien de pareil ? Non ! Hernani. Seigneur duc
 Don Ruy Gomez, toujours aux portraits. Seigneur duc
Voyez-vous ? il veut parler, l'infĂąme ! Mais, mieux encor que moi, vous lisez dans son Ăąme. Oh ! ne l'Ă©coutez pas ! C'est un fourbe ! Il prĂ©voit Que mon bras va sans doute ensanglanter mon toit, Que peut-ĂȘtre mon cƓur couve dans ses tempĂȘtes Quelque vengeance, sƓur du festin des sept tĂȘtes, Il vous dira qu'il est proscrit, il vous dira Qu'on va dire Silva comme l'on dit Lara, Et puis qu'il est mon hĂŽte, et puis qu'il est votre hĂŽte
 Mes aĂŻeux, mes seigneurs, voyez, est-ce ma faute ? Jugez entre nous deux ! Hernani. Jugez entre nous deux !Ruy Gomez De Silva, Si jamais vers le ciel noble front s’éleva, Si jamais cƓur fut grand, si jamais Ăąme haute, C’est la vĂŽtre, seigneur ! c’est la tienne, ĂŽ mon hĂŽte ! Moi qui te parle ici, je suis coupable, et n’ai Rien Ă  dire, sinon que je suis bien damnĂ© ! Oui, j’ai voulu te prendre et t’enlever ta femme ; Oui, j’ai voulu souiller ton lit, oui, c’est infĂąme ! J’ai du sang. Tu feras trĂšs bien de le verser, D’essuyer ton Ă©pĂ©e, et de n’y plus penser. Doña Sol. Seigneur, ce n’est pas lui ! Ne frappez que moi-mĂȘme ! Hernani. Taisez-vous, doña Sol. Car cette heure est suprĂȘme. Cette heure m’appartient. Je n’ai plus qu’elle. Ainsi, Laissez-moi m’expliquer avec le duc ici. Duc, Crois aux derniers mots de ma bouche j’en jure, Je suis coupable, mais sois tranquille, — elle est pure ! C'est lĂ  tout. Moi coupable, elle pure ; ta foi Pour elle, un coup d'Ă©pĂ©e ou de poignard pour moi. VoilĂ . – Puis fais jeter le cadavre Ă  la porte Et laver le plancher, si tu veux, il n'importe ! Doña Sol. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je l’aime. Don Ruy se dĂ©tourne Ă  ce mot en tressaillant et fixe sur doña Sol un regard terrible. Elle se jette Ă  ses genoux. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je l’ pardon ! Je l’aime, monseigneur ! Don Ruy Gomez. Je l’aime, monseigneur !Vous l’aimez ! A Hernani. Je l’aime, monseigneur ! Vous l’aimez !Tremble donc. Bruit de trompettes au dehors. – Entre le page. Au page. Qu’est ce bruit ? Le Page. Qu’est ce bruit ?C’est le roi, monseigneur, en personne. Avec un gros d’archers et son hĂ©raut qui sonne. Doña Sol. Dieu ! le roi ! Dernier coup ! Le Page, au duc. Dieu ! le roi ! Dernier coup !Il demande pourquoi La porte est close, et veut qu’on ouvre. Don Ruy Gomez. La porte est close, et veut qu’on au roi. Le page s’incline et sort. Doña Sol. Il est perdu ! Don Ruy Gomez va Ă  l’un des tableaux, qui est son propre portrait, et le dernier Ă  gauche ; il presse un ressort, le portrait s’ouvre comme une porte, et laisse voir une cachette pratiquĂ©e dans le mur. Il se tourne vers Hernani. Don Ruy Gomez. Il est perdu !Monsieur, venez ici. Hernani. Il est perdu ! Monsieur, venez tĂȘte Est Ă  toi, livre-la, seigneur. Je la tiens prĂȘte. Je suis ton prisonnier. Il entre dans la cachette. Don Ruy presse de nouveau le ressort, tout se referme, et le portrait revient Ă  sa place. Doña Sol, au duc Je suis ton pitiĂ© pour lui ! Le Page, entrant. Son altesse le roi ! Doña Sol baisse prĂ©cipitamment son voile. La porte s’ouvre Ă  deux battants. Entre don Carlos en habit de guerre, suivi d’une foule de gentilshommes Ă©galement armĂ©s, de pertuisaniers, d’arquebusiers, d’arbalĂ©triers. ScĂšne VI DON RUY GOMEZ, DOÑA SOL voilĂ©e ; DON CARLOS ; SUITE. Don Carlos s’avance Ă  pas lents, la main gauche sur le pommeau de son Ă©pĂ©e, la droite dans sa poitrine, et fixe sur le vieux duc un Ɠil de dĂ©fiance et de colĂšre. Le duc va au-devant du roi et le salue profondĂ©ment. – Silence. – Attente et terreur Ă  l’entour. Enfin, le roi, arrivĂ© en face du duc, lĂšve brusquement la tĂȘte. Don Carlos. Son altesse le roi !D’oĂč vient donc aujourd’hui, Mon cousin, que ta porte est si bien verrouillĂ©e ? Par les saints ! je croyais ta dague plus rouillĂ©e ! Et je ne savais pas qu’elle eĂ»t hĂąte Ă  ce point, Quand nous te venons voir, de reluire Ă  ton poing ! Don Ruy Gomez veut parler, le roi poursuit avec un geste impĂ©rieux. C’est s’y prendre un peu tard pour faire le jeune homme ! Avons-nous des turbans ? serait-ce qu’on me nomme Boabdil ou Mahom, et non Carlos, rĂ©pond ! Pour nous baisser la herse et nous lever le pont ? Don Ruy Gomez, s’inclinant. Seigneur
 Don Carlos, Ă  ses gentilshommes. Seigneur
Prenez les clĂ©s ! saisissez-vous des portes ! Deux officiers sortent, plusieurs autres rangent les soldats en triple haie dans la salle, du roi Ă  la grande porte. Don Carlos se tourne vers le duc. Ah ! Vous rĂ©veillez donc les rĂ©bellions mortes ? Pardieu ! Si vous prenez de ces airs avec moi, Messieurs les ducs, le roi prendra des airs de roi, Et j’irai par les monts, de mes mains aguerries, Dans leurs nids crĂ©nelĂ©s, tuer les seigneuries ! Don Ruy Gomez, se redressant. Altesse, les Silva sont loyaux
 Don Carlos, l'interrompant. Altesse, les Silva sont loyaux
Sans dĂ©tours RĂ©ponds, duc, ou je fais raser tes onze tours ! De l’incendie Ă©teint il reste une Ă©tincelle, Des bandits morts il reste un chef. – Qui le recĂšle ? C’est toi ! Ce Hernani, rebelle empoisonneur, Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches ! Don Ruy Gomez. Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches !Seigneur, C’est vrai. Don Carlos. C’est bien. Je veux sa tĂȘte, – ou bien la tienne. Entends-tu, mon cousin ? Don Ruy Gomez, s'inclinant. Entends-tu, mon cousin ?Mais qu’à cela ne tienne ! Vous serez satisfait. Doña Sol se cache la tĂȘte dans ses mains et tombe sur un fauteuil. Don Carlos, radouci. Vous serez ! Tu t’amendes. – Va Chercher mon prisonnier. Le duc croise les bras, baisse la tĂȘte et reste quelques moments rĂȘveur. Le roi et doña Sol l’observent en silence, et agitĂ©s d’émotions contraires. Enfin le duc relĂšve son front, va au roi, lui prend la main, et le mĂšne Ă  pas lents devant le plus ancien des portraits, celui qui commence la galerie Ă  droite. Don Ruy Gomez, s'montrant au roi le vieux portrait. Chercher mon des Silva C’est l’aĂźnĂ©, c’est l’aĂŻeul, l’ancĂȘtre, le grand homme ! Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome. Passant au portrait suivant. Voici don Galceran de Silva, l'autre Cid ! On lui garde Ă  Toro, prĂšs de Valladolid, Une chĂąsse dorĂ©e oĂč brĂ»lent mille cierges. Il affranchit LĂ©on du tribut des cent vierges. Passant Ă  un autre. – Don Blas, – qui, de lui-mĂȘme et dans sa bonne foi, S'exila pour avoir mal conseillĂ© le roi. Passant Ă  un autre. – Christoval. – Au combat d'Escalona, don Sanche, Le roi, fuyait Ă  pied, et sur sa plume blanche Tous les coups s'acharnaient, il cria Christoval ! Christoval prit la plume et donna son cheval. A un autre. – Don Jorge, qui paya la rançon de Ramire, Roi d'Aragon. Don Carlos, croisant les bras et le regardant de la tĂȘte aux pieds. Roi d' don Ruy, je vous admire ! Continuez. Don Ruy Gomez, passant Ă  un autre. Ruy Gomez De Silva, Grand-maĂźtre de Saint-Jacque et de Calatrava. Son armure gĂ©ante irait mal Ă  nos tailles. Il prit trois cents drapeaux, gagna trente batailles, Conquit au roi Motril, Antequera, Suez, Nijar, et mourut pauvre. Altesse, saluez. Il s’incline, se dĂ©couvre et passe Ă  un autre. Le roi l’écoute avec une impatience et une colĂšre toujours croissantes. PrĂšs de lui, Gil son fils, cher aux Ăąmes loyales. Sa main pour un serment valait les mains royales. A un autre. – Don Gaspar, de Mendoce et de Silva l’honneur ! Toute noble maison tient Ă  Silva, seigneur. Sandoval tour Ă  tour nous craint ou nous Ă©pouse. Manrique nous envie et Lara nous jalouse. Alencastre nous hait. Nous touchons Ă  la fois Du pied Ă  tous les ducs, du front Ă  tous les rois ! Don Carlos. Vous raillez-vous ? Don Ruy Gomez, allant Ă  d'autres portraits. Vous raillez-vous ?VoilĂ  don Vasquez, dit le Sage, Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage, Il arrĂȘta Zamet et cent maures tout seul. – J'en passe, et des meilleurs. – Sur un geste de colĂšre du roi, il passe un grand nombre de tableaux, et vient tout de suite aux trois derniers portraits Ă  gauche du spectateur. – J'en passe, et des meilleurs. –Voici mon noble aĂŻeul. Il vĂ©cut soixante ans, gardant la foi jurĂ©e, MĂȘme aux juifs. A l'avant-dernier. MĂȘme aux vieillard, cette tĂȘte sacrĂ©e, C’est mon pĂšre. Il fut grand, quoiqu’il vĂźnt le dernier. Les maures de Grenade avaient fait prisonnier Le comte Alvar Giron son ami. Mais mon pĂšre Prit pour l’aller chercher six cents hommes de guerre, Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron, Qu’à sa suite il traĂźna, jurant par son patron De ne point reculer que le comte de pierre Ne tournĂąt front lui-mĂȘme et n’allĂąt en arriĂšre. Il combattit, puis vint au comte, et le sauva. Don Carlos. Mon prisonnier ! Don Ruy Gomez Mon prisonnier !C’était un Gomez De Silva. VoilĂ  donc ce qu’on dit, quand dans cette demeure On voit tous ces hĂ©ros
 Don Carlos. On voit tous ces hĂ©ros
Mon prisonnier, sur l’heure ! Il s’incline profondĂ©ment devant le roi, lui prend la main et le mĂšne devant le dernier portrait, celui qui sert de porte Ă  la cachette oĂč il a fait entrer Hernani. Doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. –Attente et silence dans l'assistance. Ce portrait, c’est le mien. – Roi don Carlos, merci ! Car vous voulez qu’on dise en le voyant ici Ce dernier, digne fils d’une race si haute, Fut un traĂźtre, et vendit la tĂȘte de son hĂŽte ! » Joie de doña Sol. Mouvement de stupeur dans les assistants. Le roi, dĂ©concertĂ©, s’éloigne avec colĂšre, et reste quelques instants silencieux, les lĂšvres tremblantes et l’Ɠil enflammĂ©. Don Carlos. Duc, ton chĂąteau me gĂȘne, et je le mettrai bas ! Don Ruy Gomez. Car, vous me la paĂźriez, altesse, n’est-ce pas ? Don Carlos. Duc, j’en ferai raser les tours pour tant d’audace, Et je ferai semer du chanvre sur la place. Don Ruy Gomez. Mieux voir croĂźtre du chanvre oĂč ma tour s’éleva, Qu’une tache ronger le vieux nom de Silva. Aux portraits. N’est-il pas vrai, vous tous ? Don Carlos. N’est-il pas vrai, vous tous ?Duc, cette tĂȘte est nĂŽtre, Et tu m’avais promis
 Don Ruy Gomez. Et tu m’avais promis
J’ai promis l’une ou l’autre. Aux portraits. N'est-il pas vrai, vous tous ? Montrant sa tĂȘte. N'est-il pas vrai, vous tous?Je donne celle-ci. Au roi. Prenez-la. Don Carlos. fort bien. Mais j'y perds, grand merci ! La tĂȘte qu'il me faut est jeune, il faut que morte On la prenne aux cheveux ? La tienne ! que m'importe ? Le bourreau la prendrait par les cheveux en vain. Tu n'en a pas assez pour lui remplir les mains. Don Ruy Gomez. Altesse, pas d'affront ! ma tĂȘte encore est belle, Et vaut bien, que je crois, la tĂȘte d'un rebelle. La tĂȘte d'un Silva, vous ĂȘtes dĂ©goĂ»tĂ© ! Don Carlos. Livre-nous Hernani ! Don Ruy Gomez. Livre-nous Hernani !Seigneur, en vĂ©ritĂ©, J’ai dit. Don Carlos, Ă  sa suite. J’ai partout ! Et qu’il ne soit point d’aile, De cave, ni de tour
 Don Ruy Gomez. De cave, ni de tour
Mon donjon est fidĂšle Comme moi. Seul il sait le secret avec moi. Nous le garderons bien tous deux. Don Carlos. Nous le garderons bien tous suis le roi. Don Ruy Gomez. Hors que de mon chĂąteau dĂ©moli pierre Ă  pierre, On ne fasse ma tombe, on n’aura rien ! Don Carlos. On ne fasse ma tombe, on n’aura rien !PriĂšre, Menace, tout est vain ! – Livre-moi le bandit, Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, j’abattrai tout. Don Ruy Gomez. Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, j’abattrai dit. Don Carlos. HĂ© bien donc, au lieu d’une, alors j’aurai deux tĂȘtes. Au duc d'Alcala. Jorge, arrĂȘtez le duc. Doña Sol, arrachant son voile et se jetant entre le roi, le duc et les gardes. Jorge, arrĂȘtez le don Carlos, vous ĂȘtes Un mauvais roi ! Don Carlos. Un mauvais roi !Grand dieu ! Que vois-je ? doña Sol ! Doña Sol. Altesse, tu n’as pas le cƓur d’un espagnol ! Don Carlos, troublĂ©. Madame, pour le roi, vous ĂȘtes bien sĂ©vĂšre. Il s'approche de doña Sol. Bas. C’est vous qui m’avez mis au cƓur cette colĂšre. Un homme devient ange ou monstre en vous touchant. Ah ! Quand on est haĂŻ, que vite on est mĂ©chant ! Si vous aviez voulu, peut-ĂȘtre, ĂŽ jeune fille, J’étais grand, j’eusse Ă©tĂ© le lion de Castille ! Vous m’en faites le tigre avec votre courroux. Le voilĂ  qui rugit, madame, taisez-vous ! Doña Sol lui jette un regard. Il s’incline. Pourtant, j’obĂ©irai. Se tournant vers le duc. Pourtant, j’ cousin, je t’estime. Ton scrupule aprĂšs tout peut sembler lĂ©gitime. Sois fidĂšle Ă  ton hĂŽte, infidĂšle Ă  ton roi, C’est bien, je te fais grĂące et suis meilleur que toi. – J’emmĂšne seulement ta niĂšce comme otage. Don Ruy Gomez. Seulement ! Doña Sol, interdite. Seulement !Moi ! Seigneur ! Don Carlos. Seulement ! Moi ! Seigneur !Oui, vous. Don Ruy Gomez. Seulement ! Moi ! Seigneur ! Oui, davantage ! Oh ! La grande clĂ©mence ! ĂŽ gĂ©nĂ©reux vainqueur, Qui mĂ©nage la tĂȘte et torture le cƓur ! Belle grĂące ! Don Carlos. Belle grĂące !Choisis. Doña Sol, ou le traĂźtre. Il me faut l’un des deux. Don Ruy Gomez. Il me faut l’un des ! Vous ĂȘtes le maĂźtre ! Le roi s’approche de doña Sol pour l'emmener. Elle se rĂ©fugie vers Don Ruy Gomez. Doña Sol. Sauvez-moi, monseigneur ! Elle s’arrĂȘte. – A part. Sauvez-moi, monseigneur !Malheureuse, il le faut ! La tĂȘte de mon oncle ou l’autre !
 moi plutĂŽt ! Au roi. Je vous suis. Don Carlos, Ă  part. Je vous les saints ! L’idĂ©e est triomphante ! Il faudra bien enfin s’adoucir, mon infante ! Doña Sol va d'un pas grave et assurĂ© au coffret qui renferme l'Ă©crin, l’ouvre, et y prend le poignard, qu’elle cache dans son sein. Don Carlos vient Ă  elle, et lui prĂ©sente la main. Don Carlos, Ă  doña Sol. Qu’emportez-vous lĂ  ? Doña Sol. Qu’emportez-vous lĂ  ?Rien. Don Carlos. Qu’emportez-vous lĂ  ? Rien. Un joyau prĂ©cieux ? Doña Sol. Oui. Don Carlos, souriant. ! Doña Sol. Oui. Voyons !Vous verrez. Elle lui donne la main et se dispose Ă  le suivre. Don Ruy Gomez, qui est restĂ© immobile et profondĂ©ment absorbĂ© dans sa pensĂ©e, se retourne et fait quelques pas en criant. Don Ruy Gomez. Oui. Voyons ! Vous Sol ! – terre et cieux ! Doña Sol ! – Puisque l’homme ici n’a point d’entrailles, A mon aide ! croulez, armures et murailles ! Il court au roi. Laisse-moi mon enfant ! je n’ai qu’elle, ĂŽ mon roi ! Don Carlos, lĂąchant la main de doña Sol. Alors, mon prisonnier ! Le duc baisse la tĂȘte et semble en proie Ă  une horrible hĂ©sitation ; puis il se relĂšve et regarde les portraits en joignant les mains vers eux. Don Ruy Gomez. Alors, mon prisonnier !Ayez pitiĂ© de moi, Vous tous ! Il fait un pas vers la cachette ; doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. Il se retourne vers les portraits. Vous tous !Oh ! voilez-vous ! votre regard m’arrĂȘte. Il s’avance en chancelant jusqu'Ă  son portrait, puis se retourne encore vers le roi. Tu le veux ? Don Carlos. Tu le veux ?Oui. Le duc lĂšve en tremblant la main vers le ressort. Doña Sol. Tu le veux ? ! Don Ruy Gomez. Tu le veux ? Oui. Dieu !Non ! Il se jette aux genoux du roi. Tu le veux ? Oui. Dieu ! Non !Par pitiĂ©, prends ma tĂȘte ! Don Carlos. Ta niĂšce ! Don Ruy Gomez, se relevant. Ta niĂšce !Prends-la donc, et laisse-moi l’honneur ! Don Carlos, saisissant la main de doña Sol tremblante. Adieu, duc ! Don Ruy Gomez. Adieu, duc !Au revoir ! Il suit de l’Ɠil le roi, qui se retire lentement avec doña Sol ; puis il met la main sur son poignard. Adieu, duc ! Au revoir !Dieu vous garde, seigneur ! Il revient sur le devant, haletant, immobile, sans plus rien voir ni entendre, l’Ɠil fixe, les bras croisĂ©s sur la poitrine, qui les soulĂšve comme par des mouvements convulsifs. Cependant le roi sort avec doña Sol, et toute la suite des seigneurs sort aprĂšs lui, deux Ă  deux, gravement et chacun Ă  son rang. Ils se parlent Ă  voix basse entre eux. Don Ruy Gomez, Ă  part. Roi, pendant que tu sors joyeux de ma demeure, Ma vieille loyautĂ© sort de mon cƓur qui pleure. Il lĂšve les yeux, les promĂšne autour de lui, et voit qu’il est seul. Il court Ă  la muraille, dĂ©tache deux Ă©pĂ©es d’une panoplie, les mesure toutes deux, et les dĂ©pose sur une table. Cela fait, il va au portrait, pousse le ressort, la porte cachĂ©e se rouvre. ScĂšne VII DON RUY GOMEZ, HERNANI. Don Ruy Gomez. Sors. Hernani paraĂźt Ă  la porte de la cachette. Don Ruy lui montre les deux Ă©pĂ©es sur la table. Don Carlos est hors de la maison, Il s’agit maintenant de me rendre raison. Choisis, et faisons vite. – Allons donc, ta main tremble ! Hernani. Un duel ! Nous ne pouvons, vieillard, combattre ensemble. Don Ruy Gomez. Pourquoi donc ? As-tu peur ? N’es-tu point noble ? Enfer ! Noble ou non, pour croiser le fer avec le fer, Tout homme qui m’outrage est assez gentilhomme. Hernani. Vieillard
 Don Ruy Gomez. Vieillard
Viens me tuer ou viens mourir, jeune homme. Hernani. Mourir, oui. Vous m’avez sauvĂ© malgrĂ© mes vƓux. Donc, ma vie est Ă  vous. Reprenez-la. Don Ruy Gomez. Donc, ma vie est Ă  vous. veux ? Aux portraits. Vous voyez ce qu'il veut. A Hernani. Vous voyez ce qu'il bon fais ta priĂšre. Hernani. Oh ! c'est Ă  toi, seigneur, que je fais la derniĂšre. Don Ruy Gomez. Parle Ă  l'autre Seigneur. Hernani. Parle Ă  l'autre non, Ă  toi ! Vieillard, Frappe-moi. Tout m’est bon, dague, Ă©pĂ©e ou poignard ! Mais fais-moi, par pitiĂ©, cette suprĂȘme joie ! Duc ! Avant de mourir, permets que je la voie ! Don Ruy Gomez. La voir ! Hernani. La voir !Au moins permets que j’entende sa voix, Une derniĂšre fois ! Rien qu’une seule fois ! Don Ruy Gomez. L’entendre ! Hernani. L’entendre !Oh ! je comprends, seigneur, ta jalousie. Mais dĂ©jĂ  par la mort ma jeunesse est saisie. Pardonne-moi. Veux-tu, dis-moi, que, sans la voir, S’il le faut, je l’entende ? et je mourrai ce soir. L’entendre seulement ! contente mon envie ! Mais, oh ! qu’avec douceur j’exhalerais ma vie, Si tu daignais vouloir qu’avant de fuir aux cieux Mon Ăąme allĂąt revoir la sienne dans ses yeux ! — Je ne lui dirai rien. Tu seras lĂ , mon pĂšre. Tu me prendras aprĂšs. Don Ruy Gomez, montrant la cachette encore ouverte. Tu me prendras du ciel ! ce repaire Est-il donc si profond, si sourd et si perdu, Qu’il n’ait entendu rien ? Hernani. Qu’il n’ait entendu rien ?Je n’ai rien entendu. Don Ruy Gomez. Il a fallu livrer doña Sol, ou toi-mĂȘme. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Don Ruy Gomez. A qui, livrĂ©e ?Au roi. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Au stupide ! Il l’aime ! Don Ruy Gomez. Il l’aime ! Hernani. Il l'aime !Il nous l’enlĂšve ! Il est notre rival. Don Ruy Gomez. Ô malĂ©diction ! – Mes vassaux ! A cheval ! A cheval ! Poursuivons le ravisseur ! Hernani. A cheval ! Poursuivons le ravisseur !Écoute. La vengeance au pied sĂ»r fait moins de bruit en route. Je t’ peux me tuer. Mais veux-tu M’employer Ă  venger ta niĂšce et sa vertu ? Ma part dans ta vengeance ! oh ! fais-moi cette grĂące, Et, s’il faut embrasser tes pieds, je les embrasse ! Suivons le roi tous deux. Viens, je serai ton bras, Je te vengerai, duc. AprĂšs, tu me tueras. Don Ruy Gomez. Alors, comme aujourd’hui, te laisseras-tu faire ? Hernani. Oui, duc. Don Ruy Gomez. Oui, duc. Qu'en jures-tu ? Hernani. Oui, duc. Qu'en jures-tu ?La tĂȘte de mon pĂšre. Don Ruy Gomez. Voudras-tu de toi-mĂȘme un jour t’en souvenir ? Hernani., lui prĂ©sentant le cor qu’il dĂ©tache de sa ceinture. Écoute, prends ce cor. – Quoi qu’il puisse advenir, Quand tu voudras, seigneur, quel que soit le lieu, l’heure, S’il te passe Ă  l’esprit qu’il est temps que je meure, Viens, sonne de ce cor, et ne prends d’autres soins. Tout sera fait. Don Ruy Gomez., lui tendant la main. Tout sera main ? Ils se serrent la main. – Aux portraits. Tout sera fait. Ta main ?Vous tous, soyez tĂ©moins ! Certainsappelleront audace ce que je nomme Ă©vidence, certains appelleront folie ce que je nomme engagement. Un engagement qui parfois effraie, dans ce monde tiĂšde et gris, perclus de peurs et de conservatisme, alors qu’il n’est qu’engagement positif et bĂątisseur, qu’il est construit de bonne foi et d’envies joyeuses, d’utopies enchanteresses et d’attention Ă  l’autre. Le L'autobiographique de couple la voie d'Ilse Si S. Doubrovsky conquiert dĂ©sormais son ĂȘtre Ă  travers sa relation avec Ilse et non plus Ă  travers son autofiction, il a besoin d'elle pour continuer autrement son rĂ©cit. Justement, de son cĂŽtĂ©, Ilse dĂ©sire ĂȘtre au centre de ce rĂ©cit puisqu'elle fait partie de sa vie, elle veut qu'il Ă©crive enfin sur elle et sur leur vie commune Tu prĂ©tends Ă©crire Ă  partir de ta vie. Puisque je partage ta vie. Je partage ton livre ! » [p. 221]. Elle lui lance » ainsi le dĂ©fi » d'Ă©crire Ă  nu et Ă  cru » une autobiographie de couple. Il apparaĂźt alors un consensus l'auteur suit la voie d'Ilse en relevant son dĂ©fi d'Ă©crire cette autobiographie et Ilse s'engage Ă  critiquer et Ă  censurer selon sa convenance certains passages. PrĂ©cisĂ©ment, Doubrovsky transpose » dans son roman l'Ă©laboration de cette autobiographie de couple. À leur rencontre, Ilse fut charmĂ©e par Doubrovsky, ou plus exactement flattĂ©e » par les attentions » particuliĂšres de celui qui Ă©tait alors son professeur de littĂ©rature française [p. 64], et plus encore, impressionnĂ©e » par le roman Fils [p. 65]. Ilse apparaĂźt alors comme la lectrice idĂ©ale du romancier, son attirance pour ce dernier Ă©tant en quelque sorte le rĂ©sultat de la stratĂ©gie autofictive adoptĂ©e par celui-ci Si le lecteur a bien voulu me suivre, si j'ai rĂ©ussi un peu, rien qu'un peu, Ă  Ă©veiller son intĂ©rĂȘt pour mon personnage, je lui refilerai ma personne. » [p. 256]. Son Ă©criture autofictive est une tentative de sĂ©duction parfaitement rĂ©ussie avec Ilse, comme le dĂ©clare Doubrovsky dans cette phrase Puisque ma femme est romantique, normal, mes romans m'ont rendu pour elle intĂ©ressant. » [p. 65-66]. En somme, ce qu'elle aime en lui, c'est moins l'homme que l'Ă©crivain. Celui-ci le confesse dans L'AprĂšs-vivre, op. cit., p. 47-48 Mes livres, elles ne les a pas lus, elle se les est appropriĂ©s, elle en a fait sa substance. Sa substance, pour les coups durs, entre nous celui qui me rattache toujours Ă  toi, c'est l'Ă©crivain. Lors de nos bisbilles, zizanies, avoir un enfant ou pas, mes bouquins ont Ă©tĂ© notre ciment. GrĂące Ă  eux, nous ne nous sommes jamais disjoints. Elle est, contre vents et marĂ©es du mariage, restĂ©e ma conjointe. Seulement, en contrepartie, Ilse attend de son mari qu'il lui rende la vie romanesque Quand ma femme n'est pas Ă©ruptive, elle est romanesque. Avec elle, il faudrait sans cesse filer le doux et le tendre, la trame de la vie serait une mĂ©taphore amoureuse continue. » [p. 62] - ou tout au moins, elle espĂšre de lui qu'il l'Ă©difie en personnage romanesque Ma femme me prend Ă  mon propre piĂšge. De ma faute. Pourquoi j'ai toujours parlĂ© de moi-mĂȘme dans mes livres. Maintenant, puisqu'on est mariĂ©s, elle veut sa place. Dans ma page, dans mes pages. À mes cĂŽtĂ©s. Comme on fait son lit, on se couche par Ă©crit. [p. 51] C'est que, lasse de le voir Ă©crire sur son passĂ©, sur ses anciennes expĂ©riences sexuelles et sentimentales Mes histoires Ă  moi donnent Ă  ma femme la nausĂ©e. » [p. 49], Ilse Ă©prouve le sentiment de ne pas exister pour lui Tu es tout le temps Ă  Ă©voquer les autres femmes. Et moi, je ne compte pas, je n'existe pas ? » [p. 219]. Serge se trouve alors dans l'obligation d'Ă©crire un roman conjugal » [...] si je continue Ă  consacrer la flamme du souvenir aux autres, elle en est capable, Ă  la longue, possible qu'elle me plaque. » [p. 51]. En somme, l'auteur du Livre brisĂ© relate le dĂ©fi » que lui lance sa femme [p. 50] d'Ă©crire sur elle et sur leur couple, et de dire » la vĂ©ritĂ© » sur leur relation, sans omettre leurs conflits Elle m'a dit tiens, voilĂ  ma vie, et la tienne, et leur enchevĂȘtrement inextricable, et leur emmĂȘlement de joies, et leurs entrelacs de tortures, c'est Ă  toi, tisse ton texte. » [p. 311]. De ce fait, Ilse lui demande d'aller au-delĂ  des limites traditionnelles du genre autobiographique. Comme l'a montrĂ© Jaccomard206*, Doubrovsky repoussait dĂ©jĂ , dĂšs son premier ouvrage, les limites du genre en publiant sa vie sexuelle [...] par Ă©crit, dans mes livres. LĂ  je m'expose, je m'entrebĂąille coeur et braguette. » [p. 69] - mĂȘme si, comme le rappelle notre auteur, ces limites ont fini par disparaĂźtre Ă  l'Ă©poque actuelle Montaigne, lui, avait de la chance. De son temps, il existait des bornes, des barriĂšres. Mes defauts s'y liront au vif, et ma forme naĂŻfve, autant que la rĂ©vĂ©rence publique me l'a permis. De nos jours, la rĂ©vĂ©rence publique ou pubique, on lui tire sa rĂ©vĂ©rence. [...] En cette fin de siĂšcle, on ne veut plus que des scĂšnes Ă  poil. Quand on dĂ©voile, Ăąme et braguette, il faut tout entrebĂąiller. [p. 176] Mais l'auteur n'est pas sans connaĂźtre les risques de cette autobiographie de couple, quand bien mĂȘme le rĂ©cit aurait pour sous-titre roman », car il est une chose d'Ă©crire sans pudeur ses expĂ©riences personnelles et conjugales passĂ©es, il en est une autre d'exposer ses expĂ©riences heureuses et malheureuses avec sa conjointe actuelle, et par la mĂȘme, de dĂ©voiler la vie privĂ©e et mĂȘme intime de celle-ci207*. L'auteur indique ainsi au lecteur implicite ou narrataire extradiĂ©gĂ©tique que l'Ă©criture autobiographique comporte toujours une part de censure. D'ailleurs, dans ce dialogue fictif ou feint, il rappelle Ă  Ilse que le rĂ©cit autobiographique a ses limites Je ne vais pas te faire un cours, ce n'est ni le lieu ni le moment. Mais Rousseau, il a, si j'ose dire, publiĂ© les Confessions aprĂšs sa mort... Gide, il a Ă©liminĂ© de son Journal tout ce qui avait trait Ă  Madeleine... Il y a des choses qu'on ne peut pas publier de son vivant, quand c'est vivant... [p. 49-50] Mais prĂ©cisĂ©ment, Ilse s'obstine et exige de lui qu'il dĂ©passe ces limites convenues Michel Contat a Ă©crit que, dans tes romans, tu reculais `les limites du dicible'... Eh bien, recule-les encore ! » [p. 50]. Seulement, il sait trĂšs bien ce qu'il peut lui en coĂ»ter, car un tel rĂ©cit ne peut ĂȘtre sans rĂ©percussions sur le rĂ©el, sur sa vie208* Inutile de lui expliquer que, justement, si j'Ă©cris, c'est pour tuer une femme par livre. Élisabeth dans la Dispersion. Rachel dans Un amour de soi. Ma mĂšre dans Fils. Lorsqu'on a racontĂ©, on liquide et ça s'en va. On accole des centaines de milliers de signes pour effacer. Une fois que c'est imprimĂ©, en principe, ça gomme. Ma femme, je n'ai pas envie de la dissiper par Ă©crit, de l'effilocher dans les volutes stylistiques. [p. 50-51] Ici, Doubrovsky transpose » ses propres craintes. En effet, quelle sera la rĂ©action d'Ilse, une fois ce roman publiĂ© ? Pourra-t-elle affronter le regard des autres et surtout celui de ses amis Ă©tant Autrichienne, sa famille ne connaĂźt pas le français et, par consĂ©quent, ne pourra jamais lire ce rĂ©cit ? Et d'abord, pourra-t-elle supporter d'ĂȘtre touchĂ©e dans son image, dans son amour-propre ? Plus encore, puisque le couple est en pleine pĂ©riode de crise, ce rĂ©cit ne risque-t-il pas de raviver ou d'aggraver les ressentiments et les conflits ? Doubrovsky rapporte ses efforts pour persuader Ilse d'abandonner sa requĂȘte il est tout Ă  fait conscient du danger et, pour en convaincre Ilse, il rappelle justement que dans Un amour de soi, il exposait ses dĂ©boires amoureux avec sa conjointe prĂ©cĂ©dente, Rachel, et en profitait pour rĂ©gler ses comptes avec celle-ci209* Enfin, ça ne te gĂȘnerait pas ? Que j'Ă©crive sur toi comme j'ai Ă©crit sur Rachel ? » [p. 51]. Et comme il le montre dans l'extrait ci-dessous, la rĂ©action de sa femme pourrait ĂȘtre tout simplement celle-ci Si je dis vrai sur elle, sur moi, si j'Ă©cris nos quatre vĂ©ritĂ©s, possible qu'elle me quitte. » [ibid.]210*. Mais la rĂ©ponse d'Ilse s'avĂšre dĂ©cisive, et sous-entend que ce rĂ©cit peut aussi avoir une action thĂ©rapeutique sur leur couple Au point oĂč nous en sommes, nos amis en savent suffisamment. Les autres, ça n'a aucune importance. Et puis, tu me montreras ce que tu Ă©cris, avant de le publier. » [ibid.]. La rĂ©action de Serge est alors immĂ©diate, s'il doit dĂ©passer les limites traditionnelles du rĂ©cit autobiographique, Ilse apportera les nouvelles limites, et la publication du rĂ©cit ne se fera pas sans son assentiment211*. Ainsi, l'auteur explicite au lecteur les conditions sous lesquelles il Ă©crit Je respire. Au moins, il y aura une censure. Elle m'indiquera ma limite. Ainsi je ne dĂ©passerai pas les bornes. Lu et approuvĂ©, ce sera une Ă©dition autorisĂ©e. Pour mes voyages au royaume des souvenirs conjugaux, j'aurai son visa. [ibid.] Il est dĂšs lors Ă©vident que le projet d'Ă©criture de Doubrovsky se dĂ©place il ne s'agit plus vraiment de fictionnaliser, et par lĂ  mĂȘme de condenser, la derniĂšre Ă©tape de son vĂ©cu selon une histoire fictive, mais de relater ce qui se passe rĂ©ellement dans sa vie quotidienne avec Ilse MarchĂ© en main. Je ne pourrai pas dire toute la vĂ©ritĂ©. Mais tout ce que je dirai sera vrai. Fallait y penser. Un pacte. Impact. » [p. 52]. C'est pourquoi, Doubrovsky dĂ©laisse l'autofiction pour Ă©crire un roman conjugal », pour transposer » dans son roman l'histoire, c'est-Ă -dire les faits et les Ă©vĂ©nements marquants, de son couple, ainsi que l'histoire de la rĂ©daction de cette autobiographie de couple. C'est ce que rĂ©vĂšle l'auteur lors d'un entretien Ce livre est diffĂ©rent des autres car il est le fruit d'une collaboration. Le processus dĂ©crit dans le livre reprend avec exactitude les circonstances de son Ă©laboration. »212* À partir de dialogues fictifs ou feints entre lui-mĂȘme et sa conjointe, soit entre un auteur et sa lectrice, Doubrovsky met en scĂšne leur pacte ou nĂ©gociation de vĂ©ritĂ© factuelle, et transpose » dans des dialogues les critiques d'Ilse. DĂšs lors il Ă©crit une autobiographie avec point de vue hĂ©tĂ©robiographique »213*, et la narration y importe autant, voire plus, que ce qui est narrĂ©, car elle est ce qui est au coeur du roman conjugal », elle constitue l'Ă©vĂ©nement central de ce roman, Ă  savoir l'axe selon lequel se dĂ©roule l'histoire conjugale. Pour rĂ©sumer, nous pouvons nous reporter Ă  la page 20 de L'AprĂšs-vivre op. cit. Je me dĂ©coupe, de dĂ©cennie en dĂ©cennie, je me dĂ©bite en tranches de vie. Ma femme veut la sienne. Nous avons mĂȘme, lĂ -dessus, passĂ© un pacte. J'Ă©cris, elle lit, elle juge, j'incorpore Ă  mon texte ses jugements, un livre Ă  deux, dĂ©posĂ© sur deux registres. Notre vie, notre livre, seulement c'est moi le scribe. Ainsi, tous deux s'engagent dans un vĂ©ritable projet existentiel et, du fait de leur crise relationnelle, dans un projet thĂ©rapeutique de couple. Aussi, le roman conjugal » apparaĂźt comme un roman existentiel. * 206 Voir son article Que brise Le Livre brisĂ© de Serge Doubrovsky ? », art. cit., p. 48, ou son ouvrage Lecteur et lecture dans l'autobiographie française contemporaine, op. cit., p. 269. * 207 ExceptĂ© pour ses ex-conjointes ou ex-maĂźtresses, nommĂ©es uniquement par des prĂ©noms pseudonymes [...] j'ai dĂ» changer les noms dans mes autofictions pour les femmes [...]. », affirme-t-il dans son article Analyse et autofiction », Acte du colloque du 29 sept. 1995, in Écriture de soi et psychanalyse, dir. Chiantaretto, L'Harmattan, 1996, p. 278., notre auteur est plus soucieux qu'il ne paraĂźt de prĂ©server la vie privĂ©e d'autrui. Aussi, comme on peut le voir dans Le Livre brisĂ©, il ne nomme jamais ses amis par leur nom, ils sont simplement X », Y » ou Z » [p. 290]. De mĂȘme, sa conjointe dans L'AprĂšs-vivre n'est jamais nommĂ©e, l'auteur la dĂ©signe uniquement par le pronom personnel elle ». * 208 Dans sa troisiĂšme lecture, celle du pacte autobiographique », D. Oster remarque justement Dans ce cas engagement rĂ©fĂ©rentiel, corne de taureau, le haut risque d'Ă©crire. » in L'auteur, personnage de roman ? », art. cit. * 209 Comme l'ont justement remarquĂ© Ph. Lejeune, Ă  la page 73 de Pour l'autobiographie, Seuil, coll. La couleur de la vie », 1998, partie Le moi et la loi », chapitre L'atteinte publique Ă  la vie privĂ©e », et J. Lecarme, dans son article Fiction romanesque et autobiographie », in Encyclopaedia Universalis, Universalia 1984, p. 418. * 210 Seulement, S. Doubrovsky ne peut s'empĂȘcher d'Ă©crire, mĂȘme s'il met en danger sa vie de couple. Pour preuve, nous pouvons nous reporter aux pages 404-406 de L'AprĂšs-vivre, oĂč l'auteur-narrateur confesse que la publication de ce roman peut entraĂźner la rupture avec sa compagne elle ». C'est ce qu'a trĂšs bien vu Ch. Liaroutzos, dans son article Les autofictions de Doubrovsky » [...] contrairement Ă  Ilse, Elle ne veut pas qu'on Ă©crive sur elle. Son compagnon ne peut y renoncer. Il ne sait Ă©crire que sur lui-mĂȘme, donc sur ceux qu'il aime, et il ne sait pas vivre sans Ă©crire. Le livre sera, malgrĂ© tout. Aux risques et pĂ©rils de l'auteur lorsqu'il sera publiĂ©, la jeune femme partira peut-ĂȘtre. », in Le Magazine littĂ©raire, n°322, juin 1994, p. 68. * 211 Dans L'AprĂšs-vivre, notre auteur passe ce mĂȘme contrat avec son autre compagne elle », comme on peut le voir Ă  la page 71 op. cit. [...] dĂšs l'Ă©tĂ© 90, en Espagne, aprĂšs une scĂšne dramatique, elle m'a fait signer un engagement de ne pas publier le livre sans le lui montrer auparavant, six mois avant que je ne me mette Ă  composer. » * 212 A. Armel, La tragĂ©die du torero », Le Magazine littĂ©raire, n°269, sept. 1989, p. 80. * 213 D. Oster, L'auteur, personnage de roman ? », art. cit. rvEW.
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